lundi 5 septembre 2016

Homélie du Père Jacques PISSIER (23ème dimanche - Année C - 4 septembre 2016)


La St Loup (St Ay) sonne l’heure de la rentrée pour petits et grands. Dans quel esprit pouvons-nous l’aborder ? L’évangile répond : d’abord avec du bon sens, qui consiste à prendre le temps de réfléchir avant d’agir. Deux exemples récents.

- Un fait divers entendu la semaine dernière : un agriculteur dit à sa femme : Je vais à la scierie. Des gens entendent qu’il part en Syrie, alertent les gendarmes, qui trouvent une hache dans sa voiture et un couteau dans sa poche, qui le mettent en garde à vue… jusqu’au moment où ils comprennent qu’il allait à la scierie pour des affaires de bois, avec sa hache à fendre les bûches et son Opinel dans sa poche comme tous les paysans.

- Dimanche dernier, à la fête de la ville d’Ormes, une personne parle de son ancien mandat de maire : « C’est normal que le maire ait moins de voix que les conseillers, car il doit dire non. J’ai refusé des permis de construire pcq c’était en zône inondable. On m’en a voulu. Je devais bien prévoir les conséquences ! Les dernières inondations m’ont donné raison. »

Jésus enseigne le devoir de s’asseoir. C’est une pratique à laquelle s’entraînent les couples mariés membres d’équipe Notre Dame. Chaque semaine, ils prennent du temps à deux pour faire le point sur des sujets importants, s’expliquer, préparer un pardon, nourrir leur dialogue quotidien. Ils appellent ça leur DSA.

Nous savons bien que l’accélération du mode de vie ne facilite pas la réflexion. Si tu ne réagis pas au quart de tour, tu es disqualifié. Je t’ai envoyé un mail ce matin, tu ne m’as pas répondu ! N’importe qui peut répandre n’importe quoi sur Facebook, les branchés foncent tête baissée sans vérifier et ça prend une ampleur nationale.

Seigneur ! Ta Sagesse !

 

Commencer par s’asseoir, c’est plus que de la sagesse, pour refuser de se faire peur. C’est l’attitude de ceux qui veulent suivre Jésus. Comme les foules qui font route avec lui, nous essayons de mettre nos pas dans les siens, pour apprendre de lui comment vivre + heureux, faire la paix, devenir disciples missionnaire. Si qq’un vient à moi sans me préférer à sa famille et même sa propre vie, sans renoncer à tout ce qui lui appartient, il ne peut être mon disciple. On ne peut pas dire que Jésus cherche à nous flatter. Il veut que nous venions à lui, non par intérêt, mais par un attachement plus grand que tous les amours que nous pouvons éprouver, y compris pour les membres de notre famille.

Lui-même, le 1er, s’est dépouillé de ce qui lui appartenait : sa divinité. Il a déposé jusqu’à sa propre vie. Il nous appelle à l’imiter et à le suivre. Préférer Jésus à son conjoint, ses enfants, c’est vivre ces relations à la lumière de l’amour chrétien.

Les Saints, telle Mère Teresa, sont pour cela des modèles et des guides. En 2003 St J Paul 2 écrivait d’elle : « Sa vie était une façon radicale de vivre l’évangile et de le proclamer. Le cri de Jésus sur la croix : J’ai soif, qui exprimait la profondeur de la soif de Dieu pour l’homme, a pénétré son âme. Etancher cette soif était devenu l’unique objet de son existence. Pour elle, un acte d’amour pour ceux qui ont faim, soif, sont étrangers, malades, est fait à Jésus lui-même ». St Paul disait à Philémon : ton esclave est devenu ton frère. Concrètement, prenons le temps de nous asseoir avec le Seigneur : juste avant de prier, avant de choisir une activité pour nos enfants, pour fonder sur l’éthique chrétienne une action politique, économique, sociale ; pour se préparer à un sacrement.

Seigneur, donne-nous ta Sagesse. Envoie d’en-haut ton Esprit Saint !

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