Homélie du Père Jacques PISSIER - 21 ème dimanche du temps ordinaire - année C - Ingré - 25 août 2019.

C’était un bon truc pour se rassurer devant de mauvaises notes : Mais maman, les derniers seront premiers, c’est Jésus qui l’a dit. Trop facile ! Question : qui sont les derniers, les premiers, sommes-nous les deux ?

D’abord il y a un problème. Isaïe dit que Dieu vient rassembler toutes les nations de toutes langue- l’Esprit de Pentecôte est à l’oeuvre en ce sens – et Jésus parle d’une porte étroite que peu de gens réussissent à franchir. N’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? Un jour un jeune couple se présente : Ma future femme est bouddhiste, devra-t-elle renier sa religion pour se marier catholique ? La tentation est grande de faire le tri, comme certaines sectes, entre ceux qui seront sauvés (nous forcément, les meilleurs), et les autres qui ne le seront pas.

Peut-être ce n’est pas tant l’étroitesse de la porte qui compte que les efforts pour la passer ? Ne cherchons pas de complications. La conversion c’est maintenant. En nous mettant à la suite de Jésus. Pourquoi ? Parce qu’il a dit : Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Personne ne va vers le Père sans passer par moi. La porte, c’est Jésus. Pas la porte d’un super-marché où chacun vient faire ses choix. Un petit peu de messe, un petit peu de prière. Pour être heureux en amour, tapez Cana ; contre un mal de gorge, tapez Saint Blaise ; pour être pardonné, ouvrez Luc 15 ; pour trouver le chemin du bonheur, Matthieu 5 ou le psaume 15. Seigneur tu sais, j’ai été enfant de chœur, ma mère était pratiquante, j’ai tout fait quand j’étais jeune. Tu as enseigné au catéchisme, j’y étais, j’ai mangé avec toi en faisant ma communion… Eloignez-vous de moi, vous qui commettez l’injustice. La messe n’est pas une assurance-vie. Vous ne pensez qu’à vos intérêts.

Suivons Jésus : il fait route vers Jérusalem pour y annoncer le Règne de Dieu à tous, en sachant que l’opposition y sera plus forte qu’ailleurs, et il traverse villes et villages en enseignant. En lui, paroles et actes ne font qu’un. N’est-ce pas cela, la porte étroite dans laquelle il s’engage et nous avec lui ?  Chercher à unifier notre vie à la mesure de nos paroles de foi. Mettre sa confiance en Dieu, tenir dans la foi au milieu de chaque jour. Puiser chaque jour à sa parole et changer un petit quelque chose pour la mettre en pratique.

Une mariée de cet été disait : Comme coiffeuse, j’ai beaucoup à écouter, mon bonheur c’est de voir mes clientes soulagées et détendues ; un futur marié, mécanicien d’avion de chasse, disait : Comment vivre « tu ne tueras pas », alors que je prépare des engins pour tuer ? Ils ont conscience que leur sacrement de mariage dépasse leur vie de couple. En participant au synode, certaines personnes ont découvert l’importance de l’accueil en Eglise et vont penser le stand paroissial au Forum des Associations en ce sens. Préparons chacun notre rentrée : Seigneur Jésus, où m’attends-tu ? Ouvre moi la porte. Je te suivrai, montre-moi le chemin.