Jésus était-il
au dernier repas partagé où j’étais ? Partout des places réservées par les
premiers arrivés, sauf une table avec une personne seule, sans doute pas connue
et donc pas invitée ? Ou à l’apéritif municipal où l’on joue des coudes
pour accéder au buffet ? Et encore n’a-t-il pas connu la caravane du tour
de France : à qui se jettera le plus fort sur la casquette Cochonou
atterrie sur les pieds du voisin. Bref, quand j’entends Jésus, je pense aux
autres… en oubliant les moments où je suis sur le devant, vous l’aviez
remarqué, n’est-ce pas ?
Ben Sira le
Sage a du sursauter quand j’ai entendu une future mariée déclarer : Un
homme, ça n’écoute pas, c’est énervant, ça écoute sans écouter. Je n’ai pas
compris la suite, car… je regardais qui venait de m’envoyer un message. Cela
vous arrive aussi ? Comme j’ai l’impression de ne pas être seul dans ce
cas, je vous invite à aller voir du côté de Jésus.
Devenez mes
disciples, car je suis doux et humble de cœur. Pascal dit : Jésus a
tellement pris la dernière place que personne n’a pu lui ravir. C’est
vrai : il n’a jamais convoité les premières places. Au contraire il a su
rejoindre aux dernières places les malades, les pécheurs, et les condamnés à
mort.
Que c’est
difficile de ne pas se mettre au centre du monde et jouer la vedette. La
condition de l’orgueilleux est sans remède, la racine du mal est en lui. Il est
incapable de recevoir une parole autre que celle qui va dans son sens. On dit
que l’orgueil est si tenace qu’il meurt un quart d’heure après la personne.
L’idéal du
sage, c’est une oreille qui écoute. L’humble a conscience de ce qu’il est, sans
se dévaloriser, et aussi de ce qui lui manque. Il est disposé à se laisser
enseigner par l’autre, même le plus jeune qu’il enseigne. Il rejoint le petit
Samuel : Parle Seigneur, ton serviteur écoute ; ou Marie : que
ta parole s’accomplisse en moi.
Saint Paul
écrit : Considérez les autres supérieurs à vous-mêmes. C’est alors que
vous pourrez rejoindre ceux qui sont le plus dans le besoin, ils vous sentiront
disponibles, attentifs à découvrir qui ils sont, au-delà des apparences, sans
jugement. N’invite pas de riches voisins qui pourront te rendre la pareille,
mais des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles. Heureux seras-tu.
Le jour de la
rentrée, ils seront là sur le trottoir, perdus avant de rentrer, au bout de la
table moins hardis et moins bien servis, dans un coin de la cour ne connaissant
personne. Enfants handicapés, enfants de réfugiés non scolarisés, et combien
d’innombrables personnes qui n’ont pas de place à la table du respect de leurs
droits ou de leur dignité.
Seigneur Jésus, tu n’as pas revendiqué le droit d’être
traité à l’égal de Dieu, mais tu t’es abaissé, jusqu’à la croix. Montre-nous le
chemin de l’humilité, reconnaissant tout ce que nous avons reçu de toi. Montre
à ton Eglise comment rejoindre et accueillir ceux qui sont ton image, comme tu
nous accueilles, tout pécheurs que nous sommes, à la table de ton
Eucharistie.
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