dimanche 19 janvier 2020

Homélie du P. Louis Raymond samedi 18 Janvier 2020

Homélie du 19 janvier 2020 2 ème ordinaire
« J’ai vu l’Esprit descendre sur lui comme une colombe et il demeura sur lui. »
Voilà une belle reconnaissance. C’est l’Esprit Saint qui se manifeste pour
montrer le Fils de Dieu. Et Jean est là comme témoin. Bien sûr, nous n’avons
pas eu cette chance de voir ainsi le Fils de Dieu se faire reconnaître par nous de
cette manière. Mais dans notre vie d’hommes, de femmes, combien de fois
n’avons-nous pas senti cette présence forte du Christ qui nous guide et nous
assure de son amour. Ce sont des moments de joie, des moments de peine, des
moments de combat et nous savons, dans notre foi, nous savons qu’il est là.
Nous crions notre détresse parfois et inconsciemment nous savons qu’il est
présent dans cette détresse. Nous crions notre joie et nous le reconnaissons
dans une présence intime, une présence presque sensible.
Oh, bien sûr qu’il y a aussi des moments de grande détresse où nous avons
l’impression qu’il nous laisse tomber. Je crois que bien des grands saints ont eu
ces périodes de grande sècheresse, de nuit noire, où la présence du Seigneur
s’est totalement obscurcie. C’est le temps de la nuit. Et cette nuit est rude,
pénible. Est-ce que le Seigneur est absent pour autant ? Je ne le pense pas,
mais nous n’en avons plus la vision, nous ne le reconnaissons plus dans nos vies
d’hommes, de femmes. C’est le temps du malheur et de la nuit. Mais le
Seigneur n’est pas absent pour autant et il se révélera de la manière dont on ne
s’attend pas.
Je pensais à cette présence mystérieuse du Christ dans notre Eglise tellement
secouée, ballotée au gré des vents, au gré des turpitudes des hommes. Dieu
est-il moins présent ? Le texte d’Isaïe parle d’Israël : « Je fais de toi la lumière
des nations ». Israël n’avait rien d’une nation parfaite. Lorsque nous lisons la
Bible, nous pouvons parfois nous aussi avoir des hauts le cœur. Tout n’était pas
parfait dans le Peuple choisi par Dieu. Le Concile Vatican II a repris la formule
pour parler de l’Eglise, « Eglise Lumière des nations » : ce décret Lumen
Gentium est toujours là pour nous aider à faire de notre Eglise ce phare qui
vient révéler à tous les peuples la présence du Christ. Ce n’est plus Jean le
Baptiste qui révèle aux nations la présence du Christ. C’est l’Eglise qui est
porteuse de cette mission. Elle se doit d’être « lumière des nations » parce
qu’elle est bâtie sur le Roc qu’est le Christ, parce qu’elle est porteuse du
témoignage laissé par les apôtres, par nos aïeux dans la foi, par cette Parole de
Dieu donnée en Jésus-Christ, révélée en JC.

Alors, en cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous prenons un
peu plus conscience que nous ne sommes pas totalement unis, que notre Eglise
est loin d’être ce qu’elle devrait être. Mais, tout en souffrant de cela, nous
faisons confiance à celui sur qui elle est fondée. Il est notre ROC, il est notre
socle et ce socle s’appelle AMOUR. Et nous retenons la parole d’Isaïe au Peuple
d’Israël : « Je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne
jusqu’aux extrémités de la terre ». Car, enfin, nous ne recevons pas cette
annonce pour nous tout seuls, pour nous comme des enfants gâtés, privilégiés.
C’est à toutes les nations que nous sommes envoyés. Si l’Esprit Saint a révélé le
Christ, c’est pour tous les hommes de la terre. Avons-nous cet esprit
missionnaire, sommes-nous tournés vers les autres pour les aimer, pour leur
annoncer Celui qui nous fait vivre ?
Vous savez, il nous faut prendre l’attitude de Paul et Sosthène dans leur
adresse aux Corinthiens, « à l’Eglise de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont
été sanctifiés dans le Christ Jésus et sont appelés à être saints… A vous la grâce
et la paix, de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ… » Nous
devons annoncer la grâce et la paix à tous ceux que nous rencontrons, à tous
ceux qui attendent consciemment ou non que cette annonce de Jésus Christ
leur soit adressée. Que savons-nous de l’attente des hommes et des femmes
de ce temps ? Que savons-nous de l’attente de celles et ceux qui vivent tout
près de nous ou au loin ? N’attendent-ils pas que nous soyons des témoins
authentiques de Jésus-Christ, des témoins de la Bonne Nouvelle ? Avec tous
nos frères qui se réclament du même JC, Sauveur, n’ayons pas peur de montrer
à tous la tendresse de Dieu. C’est la marque de fabrique du chrétien.
Seigneur, tu te révèles à nous de bien des manières. Permets-nous de te
reconnaitre dans notre propre vie, dans ceux qui nous entourent, dans ce
monde compliqué, dans celui qui vient taper à la porte de mon cœur, dans les
évènements de nos vies. Sois de tous les combats de ton Eglise pour plus de
clarté, pour plus de transparence. Aide-nous à marcher vers l’unité de tous
ceux qui se réclament de ton nom. AMEN !

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