jeudi 1 septembre 2016

Homélie du Père Jacques PISSIER (22ème dimanche - année C - 28 août 2016).


Si Jésus observait notre actualité, il ne serait pas dépaysé : il ne manque pas d’instances où l’on est prêt à tout pour obtenir la première place, ou jouer la vedette, quitte à y mettre le prix ; ni de personnes qui jouent des coudes aux spectacles ou vins d‘honneur pour passer devant les autres. Il n’y a peut-être qu’à l’église où il regretterait le manque d’empressement à venir à l’heure et au premier rang !

Et comme ses propos ne sont jamais un jugement mais un encouragement, acceptons-les avec humilité : Quand tu es invité, va te mettre à la dernière place ; quand tu invites, invite ceux qui ne pourront pas te le rendre.

Jésus confirme les maximes qu’enseignait déjà Ben Sira le Sage, quelques 180 années auparavant : Mon fils, accomplis toutes choses dans l’humilité, et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur. Plus tu es grand, plus  il faut t’abaisser, tu trouveras grâce devant le Seigneur.

Il est légitime de vouloir être apprécié, pour ce que l’on est en vérité. Jésus nous conseille surtout de briller aux yeux de Dieu, dans le secret, en développant nos talents – car même le plus nul en a – en les mettant au service des autres.

N’avez-vous pas envie de fuir le vaniteux qui ne sait que parler de lui ? On a envie de lui dire : Tais-toi, écoute un peu ! La condition de l’orgueilleux est sans remède. Mais Dieu ne désespère pas de lui. Que peut-il faire ? L’idéal du sage, c’est une oreille qui écoute. Accepter humblement d’écouter les conseils des autres ; ne pas s’enfermer dans son savoir ; se laisser déplacer par la parole reçue d’un autre, qui peut être un plus petit, ou le Seigneur lui-même. C’est une grâce à lui demander.

Mais plus que de sagesse, il s’agit d’imiter Jésus lui-même. Lui n’a pas revendiqué sa condition divine, il s’est abaissé jusqu’à épouser  notre humanité et mourir pour nous sur la croix. Toute sa vie, il n’a pas rejoint de riches voisins, mais, comme dit le pape François, il est allé aux périphéries, près des pauvres, estropiés, boiteux, aveugles. Il a fait œuvre de miséricorde, sachant que c’est toujours par l’intermédiaire des plus petits que Dieu sauve le monde.

Cela nous parle aujourd’hui. Donner leur place, donner une chance aux moins doués, n’est-ce pas une préoccupation pour bcp dans l’éducation, l’emploi, la vie politique ou associative ? On a vu au Brésil une ONG pour les enfants des bidonvilles organiser un partenariat avec des clubs d’escrime et de judo. La télé a filmé notre championne en or de judo, rire au milieu des enfants dont elle recevait une  recon-naissance inattendue.

Participants à la messe, nous nous reconnaissons comme ces pauvres, estropiés du cœur, invités à partager le repas du Seigneur, et à lui faire une place dans notre vie.

Il est celui qui donne tout, jusqu’à sa vie, par amour pour nous, qui ne pourrons jamais lui rendre à la hauteur de son don.

 

Seigneur, donne-nous de servir humblement ceux que tu appelles nos frères et sœurs, en pure gratuité, sûrs que la juste place nous est déjà réservée, et que la joie en ta présence sera au rendez-vous.

22e  dimanche C, fête d’Ormes

 

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