Si Jésus observait notre actualité, il ne serait pas dépaysé : il ne manque pas
d’instances où l’on est prêt à tout pour obtenir la première place, ou jouer la
vedette, quitte à y mettre le prix ; ni de personnes qui jouent des coudes
aux spectacles ou vins d‘honneur pour passer devant les autres. Il n’y a
peut-être qu’à l’église où il regretterait le manque d’empressement à venir à
l’heure et au premier rang !
Et
comme ses propos ne sont jamais un jugement mais un encouragement, acceptons-les
avec humilité : Quand tu es invité,
va te mettre à la dernière place ; quand tu invites, invite ceux qui ne
pourront pas te le rendre.
Jésus confirme les maximes qu’enseignait déjà Ben Sira le Sage,
quelques 180 années auparavant : Mon
fils, accomplis toutes choses dans l’humilité, et tu seras aimé plus qu’un
bienfaiteur. Plus tu es grand, plus il
faut t’abaisser, tu trouveras grâce devant le Seigneur.
Il
est légitime de vouloir être apprécié,
pour ce que l’on est en vérité. Jésus nous conseille surtout de briller aux
yeux de Dieu, dans le secret, en développant nos talents – car même le plus nul en a – en les mettant au service des
autres.
N’avez-vous
pas envie de fuir le vaniteux qui ne sait que parler de lui ? On a
envie de lui dire : Tais-toi, écoute un peu ! La condition de l’orgueilleux est sans remède. Mais Dieu ne
désespère pas de lui. Que peut-il faire ? L’idéal du sage, c’est une oreille qui écoute. Accepter humblement
d’écouter les conseils des autres ; ne pas s’enfermer dans son
savoir ; se laisser déplacer par la parole reçue d’un autre, qui peut être
un plus petit, ou le Seigneur lui-même. C’est une grâce à lui demander.
Mais
plus que de sagesse, il s’agit d’imiter
Jésus lui-même. Lui n’a pas
revendiqué sa condition divine, il s’est abaissé jusqu’à épouser notre humanité et mourir pour nous sur la
croix. Toute sa vie, il n’a pas rejoint de
riches voisins, mais, comme dit le pape François, il est allé aux
périphéries, près des pauvres, estropiés,
boiteux, aveugles. Il a fait œuvre de miséricorde, sachant que c’est
toujours par l’intermédiaire des plus petits que Dieu sauve le monde.
Cela nous parle aujourd’hui. Donner leur place, donner une chance aux moins
doués, n’est-ce pas une préoccupation pour bcp dans l’éducation, l’emploi, la
vie politique ou associative ? On a vu au Brésil une ONG pour les enfants
des bidonvilles organiser un partenariat avec des clubs d’escrime et de judo.
La télé a filmé notre championne en or de judo, rire au milieu des enfants dont
elle recevait une recon-naissance
inattendue.
Participants
à la messe, nous nous reconnaissons
comme ces pauvres, estropiés du cœur, invités à partager le repas du Seigneur, et
à lui faire une place dans notre vie.
Il
est celui qui donne tout, jusqu’à sa vie, par amour pour nous, qui ne pourrons
jamais lui rendre à la hauteur de son don.
Seigneur, donne-nous de servir
humblement ceux que tu appelles nos frères et sœurs, en pure gratuité, sûrs
que la juste place nous est déjà réservée, et que la joie en ta présence sera
au rendez-vous.
22e dimanche C, fête d’Ormes
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