Homélie du Père Louis Raymond à Ingré et La Chapelle St Mesmin

Homélie du 3 ème dimanche de Pâques le 15 avril 2018
Enfin ils sont tous réunis, les apôtres de Jésus. Après des expériences diverses,
il est bon de se retrouver ensemble. On est quand même plus forts quand on se
serre les coudes, ne trouvez-vous pas ? Une communauté dispersée, ce n’est
pas une communauté. Voyez l’expérience que nous faisons dans cette salle.
Beaucoup disent que c’est chaleureux, qu’on se trouve bien ensemble et qu’il
sera peut-être difficile de réintégrer l’église. Ce qui semblait une difficulté est
devenue un bienfait et il faudra nous en souvenir quand nous serons dans
notre belle église rénovée.
Eh bien les Apôtres, eux aussi, ont besoin de se sentir unis. Après la déception
immense qu’ils ont vécue lors de la mise à mort de leur maître, ils ont fait des
expériences diverses. Certains ont découvert le tombeau vide. D’autres ont
reconnu Jésus sur le chemin d’Emmaüs. Thomas avait eu besoin de mettre son
doigt dans les plaies du Christ pour croire. Et puis Jésus leur apparaît à tous. Il
veut constituer son Eglise, ce Peuple de Dieu qui devra tout au long des temps
annoncer sa Bonne Nouvelle. Et il sait bien que ces hommes et ces femmes à
qui il va confier cette mission ont besoin de se sentir unis, en communion
profonde pour être vraiment son Eglise. Voilà pourquoi il est si important de
nous retrouver tous ensemble pour témoigner du Christ ressuscité.
Dans cet Evangile, il se fait présence : « Touchez-moi ! Donnez-moi à manger !
C’est bien moi ! » Les apôtres avaient tellement besoin de cela pour croire et
partir à leur tour prêcher la Bonne Nouvelle. Car au milieu de l’assemblée des
Apôtres, il doit y avoir celui qui donne sens à toute leur mission. Ils partiront
renouvelés par son Esprit et ils iront vers toutes les périphéries existentielles
dont parle notre Pape François.
Cet exemple des Apôtres rassemblés et de Jésus au milieu d’eux, vivant,
ressuscité, c’est ce que nous venons vivre à chacune des messes, à chacun de
nos rassemblements au nom du Christ ressuscité. Le Christ se fait présence au
milieu de nous. Il se donne à voir. Il nous donne son message et il nous donne à
manger son Corps pour que nous ayons la force d’avancer avec lui. Ce
rassemblement du dimanche est le lieu où nous prenons des forces pour aller
porter la Bonne Nouvelle. Qui de nous n’a pas besoin d’un bon repas pour faire
son travail ? Qui de nous n’a pas besoin de se retrouver en famille, entre amis
pour pouvoir vivre sa vie d’homme, de femme, de chrétien, de chrétienne ? Un
chrétien isolé est un chrétien en danger. Et, en ce moment, on le dit encore

davantage des prêtres. Oui, nous avons besoin les uns des autres pour être plus
forts au coeur du monde.
Les Actes des Apôtres mettent en scène Pierre. Souvenez-vous de Pierre au
moment de la Passion. Il a renié son Maître. Il a dit par trois fois qu’il ne le
connaissait pas. Puis il a pleuré. Puis il s’est enfermé dans la peur. Puis il a vu le
tombeau ouvert. Puis, avec les autres Apôtres il a reconnu le Christ ressuscité.
Et là, il n’a plus peur. Il annonce à tous les détracteurs de Jésus, à ceux qui l’ont
fait mourir la résurrection du Christ. Il n’a plus peur de leur dire leur faute et il
les appelle à la conversion, à changer de vie.
Nous aussi, nous sommes invités à changer de vie. Notre Pape vient de publier
cette semaine une nouvelle exhortation intitulé « L’appel à la sainteté dans le
monde contemporain ». C’est la sainteté au quotidien qui est préconisé par le
Pape. « La sainteté est un don, c’est le don que nous fait le Seigneur Jésus :
lorsqu’il nous prend avec lui et qu’il nous revêt de lui-même, il nous rend
comme lui… » Et de nous dire que notre sainteté est le plus grand cadeau que
l’on peut faire au monde.
Devenir saint, rien que cela ! Est-ce accessible, la sainteté ? La Pape nous parle
de la sainteté au quotidien, la sainteté dans la vie ordinaire, dans notre relation
aux autres et à Dieu, dans notre vie de relation en famille, au travail, dans notre
quartier. Nous sommes tous appelés à être les saints de la vie ordinaire. Cela
nous rappelle Madeleine Delbrel : « Nous autres, gens des rues ».Que notre vie
et tous nos gestes soient empreints de cet amour que le Seigneur met au cœur
de chacun. Les saints ne sont pas des personnages extraordinaires, mais ils ont
vécu leur vie ordinaire en communion profonde avec Celui que nous avons vu
Ressuscité au matin de Pâques.
Seigneur Jésus, toi le seul saint, tu nous fais participer à ta sainteté. Aide-nous à
vivre les moments ordinaires de nos vies en union avec toi pour que nous
puissions aimer comme tu aimes. Aide-nous à vivre avec nos frères et sœurs
comme toi-même tu as vécu avec les plus délaissés de la terre. Fais de nous des
témoins courageux de ta résurrection et des disciples missionnaires capables
d’annoncer que tu es le Vivant. Mets en nous ton Esprit d’amour et de paix.
AMEN !