lundi 3 juin 2019

Homélie du Père Jacques PISSIER - Ascension - 30 mai 2019


Il s’appelait Jacques, prêtre comme moi. Devant un drame humain il disait : Le bon Dieu il se fait du tort. Quand je serai là-haut, j’aurai plein de questions à lui poser. Je crois qu’il  n’a plus besoin de   lui   poser  des  questions,   il   contemple.

Comment comprendre le Mystère de Dieu qui se laisse entrevoir dans l’Ascension de Jésus ? On est à la fois sur terre, à Béthanie, et déjà au ciel où notre humanité commence d’entrer avec Jésus.  Dieu ne s’explique pas. Il se contemple.

L’Ascension signe le passage de Jésus de ce monde à son Père. Quand il raconte le repas du Jeudi Saint, Saint Jean écrit : Sachant que l’heure était venue de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout.

Pour   Jésus,   c’est   une   seule   réalité,   un   seul   mouvement :   son  Incarnation présence d’amour du Père au cœur du monde, sa vie donnée jusqu’à la mort pour le salut du monde, sa Résurrection  victoire de l’amour sur le mal et la mort, son Ascension  auprès   de   son   Père   en   même   temps   que   son   départ   visible,   et  la Pentecôte, sa présence sans fin par l’Esprit Saint.

L’Ascension est ce moment charnière qui achève l’œuvre du Christ et ouvre la vie de l’Eglise, notre naissance. Il faut que le Christ quitte la terre pour que vienne l’Esprit. Il passe le témoin à son Eglise. Je vais vous préparer une place, mais ne restez pas là à regarder le ciel : au travail ! Vous allez recevoir une force, quand le Saint Esprit viendra sur vous. Vous serez alors mes témoins jusqu’aux extrémités

du   monde.   Les   apôtres   eux-mêmes   ont   des   pieds   de   plomb :  Seigneur   c’est maintenant que tu vas rétablir le royaume pour Israël ? Nous avons bien du mal à quitter nos vieux ancrages, faire  le saut dans l’inconnu sur la  parole de Jésus.

Saurons-nous l’accepter à l’occasion de notre Synode ? La conversion est d’abord à vivre personnellement et en Eglise.

Car   les   défis   à   relever   sont   nombreux  dans   la   mission   que   le   Christ   nous confie       :  venir   à   bout  de  la   question  des  migrants,  retrouver   la   biodiversité, augmenter la culture religieuse de nos contemporains, accueillir les chercheurs de Dieu dans leur culture, la place des jeunes générations. Tous nous pouvons trouver la forme de notre participation à cette mission : témoigner par la parole ou l’écrit, servir les plus pauvres, partager ses biens, donner de son temps, collaborer aux

grandes   causes   de   l’humanité,   ou   simplement   prier,   intercéder   pour   ceux   qui comptent sur nous. Assurer l’intendance de l’Eglise sous toutes ses formes.

Les disciples retournent à Jérusalem en grande joie. Etonnant ! Parce qu’ils ont enfin compris : la mort est vaincue, le Ressuscité est bien vivant, à jamais présent dans son Eglise.

Nous voilà prêts à recevoir  l’Esprit, qui unit le Père et le Fils, le Fils et les hommes entre eux. Encore dix jours d’attente.

Intensifions notre prière pour que vienne le souffle de Dieu. Nous avons la prière du Synode, prions la, tous les jours.

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