Méditation pour le 7ème dimanche après Pâques

Méditation du 7 ème dimanche de Pâques 24 mai 2020

Il est monté vers son Père, mais il est bien présent…

L’Ascension est passée et les Apôtres ont été invités à retrouver la terre bien concrète, cette humanité que Jésus est venue sauver. Mais ce dimanche se présente un peu comme une veillée d’armes. Les amis de Jésus attendent cet Esprit qu’il leur a promis et qui fera d’eux de véritables missionnaires. Veillée d’armes vécue avec Marie, avec celles et ceux qui ont accompagné Jésus et qui ont cru en lui. Les Apôtres se sont retirés chez eux, dans leur maison, un peu « confinés » eux aussi
en attente de la Pentecôte. La prière est là pour les préparer à ce grand saut de la Mission. On ne part pas en mission sans se préparer et s’imprégner de l’amour du Seigneur. Car c’est en son nom
que nous partons en mission. Ce n’est jamais à son compte personnel.
J’aime à me représenter cette chambre haute où Apôtres, Marie et quelques femmes qui ont suivi Jésus semblent s’être réfugiés. C’est le lieu de la fraternité qui unit les disciples du Christ et c’est le lieu où chacun peut réconforter l’autre et se réconforter lui-même.
C’est le lieu de l’attente puisque Jésus leur a promis l’Esprit Saint qui viendra brûler leur cœur, embraser leur vie de son amour. Je souhaite que nos églises soient aussi ces chambres hautes où il fait bon trouver chaleur et encouragement. Beaucoup nous ont dit combien le rassemblement des frères et sœurs leur a manqué pendant ces semaines. Le manque, parfois, est révélateur de ce qui compte pour nous.
Nous avons besoin de cette vraie fraternité humaine et chrétienne. La chambre haute, c’est ce lieu
dont j’ai besoin pour vivre, avec d’autres, cette attente du Christ qui vient nous visiter, de l’Esprit qui
vient nous vivifier. Que nos communautés soient ces lieux de rencontre vraie et que nos églises
soient des lieux où, tous, nous nous sentons accueillis.
La prière de Jésus, reprise par Jean dans son Evangile, doit résonner dans nos cœurs. Il nous faut la
laisser entrer, pénétrer dans nos vies. J’ai l’impression qu’elle serait encore plus belle, plus intense en
nous, si nous savions faire silence pour l’écouter, fermer les yeux pour goûter cet admirable échange
entre le Christ et son Père. Il prie le Père pour ses disciples, il prie le Père pour moi. Quel amour !
« Je ne vous laisserai pas orphelins ». Ce qu’il nous donne compense tant et tant de choses. Il nous
comble de son Amour. Pensons-nous parfois à cette prière de Jésus quand la vie est lourde, quand le
soleil a de la peine à se lever, dans les jours de grisaille. Pensons-nous à cette prière lorsque nous
voulons témoigner du Christ et que rien ne semble possible. Quand tout devient difficile, pensons
que le Christ a prié son Père pour nous, ses disciples, et qu’il continue aujourd’hui à prier pour
chacun de nous.
Je viens de lire attentivement les normes qui sont imposées pour célébrer l’eucharistie en ce temps
de covid 19. Je les comprends bien. Mais est-il vraiment possible de célébrer en pensant à tout cela ?
Je crois de plus en plus à la communion dans l’esprit, une vraie communion sans cette présence
tangible que, pourtant, j’aime tant. Les Apôtres en font l’expérience aujourd’hui dans cette chambre
haute. Ils aimaient tellement la présence aimante de Jésus. Mais il n’est plus là. Il est parti chez son
Père et la Parole qui leur est dite, à eux comme à nous, c’est qu’il est toujours présent,
mystérieusement présent, réellement présent. Prenons conscience de cette présence qui ne nous
quitte jamais. Vivons-la comme il nous l’a promis : « Je serai avec vous jusqu’à la fin des temps ».
Merci, Seigneur d’être avec nous mystérieusement, réellement. Ta parole est au cœur de la vie de
l’Eglise, au coeur de notre vie personnelle. Entretiens le feu de cet amour fou que tu nous montres et
aide-nous à en être les témoins auprès des hommes et des femmes d’aujourd’hui.
« Viens Esprit-Saint, viens embraser nos cœurs… » Louis msc