lundi 1 mars 2021

Méditation du P. Louis Raymond pour le 2ème dimanche de Carême

 

Méditation pour le 2ème dimanche de Carême 28 février 21

Monter sur la montagne avec Jésus ! Cela ne semble pas donné à tout le monde puisque Jésus n’invite que Pierre, Jacques et Jean. Les autres sont restés dans la plaine. Je pense souvent à ces derniers. Ils auraient bien besoin eux aussi de voir le Seigneur dans sa gloire pour supporter la déchéance dont il sera l’objet. Et nous dans ces temps de grisaille imposé par la pandémie, nous aimerions bien voir cette éclaircie. Le monde est assez morose. L’atmosphère de l’Eglise est aussi assez morose. Nous aimerions monter sur la montagne avec Jésus, Pierre, Jacques et Jean. Les confinements en tout genre nous pèsent et nous avons du mal à rendre compte de l’espérance qui habite en nous.

Pourtant nous sommes partis sur ce chemin du Carême, un chemin qui doit nous enthousiasmer puisqu’il nous mène vers la Pâques. Et, sur ce chemin, nous rencontrons tant de belles personnes  qui nous ouvrent des perspectives de clarté, de lumière. Je suis très sensible en ce moment à toutes ces rencontres qui nous font du bien. Et si nous ne voyons pas la lumière du christ en ces personnes, c’est que notre regard ne s’arrête qu’à un extérieur et qu’il ne va pas au fonds de ces vies de femmes et d’hommes. Pour nous religieuses et religieux, ce sont d’abord nos sœurs et nos frères. Ils sont beaux, nos frères et nos sœurs dans le don qu’ils font chaque jour à Jésus et aux autres. J’apprends à rendre grâce pour mes frères tels qu’ils sont, essayant jour après jour à devenir ce qu’ils ont promis au Seigneur, des religieux donnés pour le monde et pour l’Eglise. Ce sont aussi tous ces laïcs qui se donnent à la mission sans compter leur temps et leur fatigue. Ils cherchent comment vivre pleinement leur baptême. Je crois qu’ils sont, les uns et les autres, les témoins de la présence du Christ dans leur vie. Moi, je suis souvent en admiration devant cette présence des baptisés, conscients de leur baptême. Ce sont les disciples-missionnaires dont notre Pape François parle si souvent.

Car, à défaut de monter sur la montagne de la transfiguration, essayons de découvrir dans nos propres vies le Christ qui vient l’illuminer. Prenons le temps de nous mettre à l’écart pour découvrir qu’il est là et qu’il est le moteur de notre vie. Ces temps de prière silencieuse vont nous révéler la présence du Christ dans le plus petit de nos frères. Il est là, présent et je ne le savais pas. Le Seigneur est toujours discret. Il ne s’impose pas et il faut parfois bien le chercher pour le découvrir. Un temps de méditation, d’oraison peut nous le révéler. Au cœur de nos vies bousculées, nous le découvrons présent dans les petits et les pauvres, dans la création, dans cette belle nature qui se révèle à nous, dans mon frère ou ma sœur proche ou au loin. Oui, le Christ est là et ne demande qu’à se révéler à nous dans sa lumière et son espérance.

Ce temps de Carême est un temps favorable qui nous ouvre à l’essentiel. Tout en nous désencombrant de ce qui peut masquer cette découverte du Seigneur, nous devenons davantage nous-mêmes. Nous retrouvons au fond de nous-mêmes cette présence de Dieu à l’œuvre pour nous faire vivre, nous faire grandir dans son amour, dans son espérance. Et cette présence du Seigneur en nous nous permet de le rencontrer dans nos frères et sœurs proches ou lointains. Et nous savons qu’au bout du chemin il y a la Lumière, la Résurrection du Christ et la nôtre. Car le Carême n’aurait pas de sens s’il ne s’ouvrait pas sur le matin de Pâques, sur l’Illumination du Ressuscité.

Alors, faisons cette montée vers Pâques en toute sérénité. Emmenons nos sœurs et nos frères et plus spécialement les plus fragiles dans notre prière, dans notre pèlerinage d’hommes et de femmes sauvés en Jésus-Christ. Faisons ce pèlerinage avec tous les baptisés, avec les catéchumènes, avec tous les chercheurs de Dieu. Cette immense foule, nous l’accompagnons dans sa propre Pâque. Notre eucharistie sera alors vraiment ouverte à la création toute entière. Rendons gloire à Dieu !


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