Homélie du 5 août 18 à Ingré et La
Chapelle St Mesmin 18ème dimanche ordinaire
Dimanche dernier, les gens qui avaient mangé le pain que le
Christ avait donné étaient heureux de voir que ce grand prophète était capable
de leur donner ce dont ils avaient besoin pour vivre. Mais le message de Jésus
avait-il été compris ? Pas sûr ! Et aujourd’hui le Christ enfonce le
clou. « Je suis la pain qui est descendu du ciel ! » De quoi
surprendre son auditoire. Le pain c’est du pain et il est fait pour couper
notre faim humaine. Mais voilà même cette faim humaine, le Christ sait bien
qu’elle ne se réduit pas à manger pour vivre. Il y a tant de faims différentes
au cœur de l’homme et le Christ, lui, est venu sauver l’homme dans sa totalité,
corps et esprit, cœur et sentiments, amour et don de soi. L’homme, dans sa
quête profonde, ne peut s’arrêter au matériel. Il va plus profond et le Christ
est venu justement pour sauver l’homme dans la profondeur de son être.
« Je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi
n’aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais
soif. » A la samaritaine au bord du puits de Jacob, il promet cette eau
vive qui ne se tarira jamais. Et c’est bien cette eau vive, ce pain vivant que
nous avons reçus, que nous recevons à chacune de nos eucharisties. C’est une
vraie plongée dans la vie du Christ que nous faisons chaque fois que nous
communions. Notre être est transformé pour peu que nous nous laissions
transformer par cet amour sauveur. Chaque fois que nous recevons le Corps du
Christ, nous devenons nous-mêmes d’autres Christ. Bien sûr, il nous faut
accepter dans la foi ce don qu’il nous fait. Il nous faut suivre la parole des
Apôtres : « A qui irions-nous ; tu as les paroles de la vie
éternelle ! » Nous savons que nous sommes pauvres, nous connaissons
notre pauvreté. Nous savons que nous voulons suivre le Christ, devenir ses
disciples. Mais que serions-nous sans sa force, sans ce pain venu du
ciel ? Ne nous privons pas de cette force et recevons le Corps du Christ
aussi souvent que nous le pouvons. Le Christ est Parole et Pain. Mangeons à ces
deux tables de la Parole et du pain. L’une ne va pas sans l’autre.
Dans l’Evangile cette annonce du Pain de la vie par Jésus se
situe sur l’autre rive. Nous pouvons y voir aussi un appel pour nous. Le Christ
a fait le miracle de la multiplication des pains. Il a secouru humainement
cette foule qui se pressait pour l’entendre, le voir, le toucher. Mais le
Christ n’avait pas terminé son message. Ayant nourri les corps affamés de cette
foule, il lui fallait aller plus loin, passer sur l’autre rive, pour dire que
son salut s’adressait à tout l’homme. Bien sûr, il est important de secourir
les hommes, de leur donner les possibilités d’une vie digne. Et les disciples
du Christ ne doivent pas s’arrêter en chemin ; Ils doivent lutter pour que
tout homme puisse vivre dignement, ait de quoi manger et vivre sa vie d’homme,
de créature de Dieu. Et notre lutte pour plus de justice et d’amour pour chacun
se situe bien là. Donnons la possibilité à chaque homme, à chaque groupe humain
de pouvoir produire ce qui lui faut pour vivre. Mais en tant que Chrétien, nous
ne pouvons pas en rester là, même si c’est essentiel de le faire. Nous devons
annoncer JC, le Pain de Vie. Nous devons donner à chaque personne rencontrée de
découvrir, à travers l’Eglise, le Christ Pain de vie. Nous avons eu la chance
de le découvrir et cela nous fait vivre. Comment garderions-nous pour nous
cette heureuse découverte ? La
mission est bien là. Je ne vais pas chercher les personnes pour grossir nos
effectifs, mais pour donner à d’autres cette chance de découvrir ce qui nous
fait vivre nous-mêmes. Lorsque nous donnons à des enfants, à des jeunes la
possibilité de découvrir JC, c’est une chance que nous leur donnons d’épanouir
leur vie, de les faire grandir en amour. L’Eglise n’est pas un carcan. Elle
doit être une chance pour découvrir celui qui la fait vivre.
Tout-à l’heure, en sortant de cette église, serons-nous
devrais témoins, nourris du Pain de la Vie ? Notre amour renforcé par cet amour vivant sera t’il contagieux au
point de faire dire de nous que nous vivons pleinement la communion que nous
avons reçue ? Oh, cela n’est pas automatique, mais quel bien ne
faisons-nous pas à l’humanité lorsqu’elle peut reconnaître en nous le Christ
Vivant, aimant tous les hommes et tout l’homme !
Au cœur de cet été, Seigneur, nous nous laissons saisir par
toi, le Pain de la Vie. Tu nous as nourris pour que nous soyons de vrais
témoins. Donne-nous le courage et la conviction que c’est bien toi qui nous
fais vivre et nous envoies vers nos frères et sœurs, affamés qu’ils sont de
justice, d’amour, de paix. Grandis en nous pour que nous soyons de vrais
disciples-missionnaires, capables de rendre compte de l’amour que tu nous as
donné. AMEN !
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