Tout accusé non
déclaré
coupable
est
présumé
innocent.
(Art
11
de
la Déclaration universelle des droits de l’Homme.)
Souvent la rumeur en fait un présumé coupable. Dans le
récit de la passion de Jésus en Saint Jean, par trois fois Pilate déclare : Je ne
trouve en lui aucun motif de condamnation. Pourtant il le fait flageller et
crucifier sous la pression de la foule manipulée par les grands prêtres. Ce
sont nos injustices et nos péchés qui le font crucifier, il les prend sur lui
pour les détruire par l’amour. Tel est le drame qui se
joue ce jour là dans le Temple de Jérusalem. Que
s’est-il passé ? Sa mort est déjà envisagée, il le sait, pourtant Jésus ne peut
pas ne pas agir comme son Père.
Tout le peuple vient à lui, Jésus enseigne. Ses
adversaires, des hommes, lui amènent une
femme. Sans nom, elle n’est qu’un flagrant délit d’adultère, sans autre intérêt
pour ses accusateurs que d’être un objet pour piéger Jésus. Cette femme n’a pas
la parole, pour la société elle est passible de mort. Sans issue.
Et Jésus la libère. Par la seule force de sa parole,
sans violence, sans faire la leçon. Il ne
dit pas,
comme cela se
répète dans nos sociétés que tromper son conjoint n’est pas grave ;
dans
la
bible
l’adultère
est
l’image
des
adorateurs
d’idoles. Il s’abaisse devant eux. Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il
soit le premier à lui jeter
la pierre.
Sans le moindre
regard accusateur, Jésus les
renvoie à leur conscience et les libère eux-mêmes d’une loi instrument de mort.
Les pierres tombent des mains des plus âgés en
premier.
Toujours baissé devant la femme, il se redresse pour lui
parler. Elle devient quelqu’un. Femme : comme à sa mère à Cana et à la Croix,
plein de respect. Moi non plus je ne te condamne pas. Parole de justice. Va, et
désormais ne pèche plus.
Parole de miséricorde. Elle est envoyée à sa
conscience et à sa liberté. Il lui ouvre un avenir.
Frères et sœurs, est-ce bien ce Jésus là que nous voulons
suivre
? Qui n’enferme personne dans son passé, ses fautes,
ses prises de position ? Qui s’abaisse devant notre humanité blessée pour la
relever ? Quelques soient notre passé, nos addictions, nos péchés répétitifs,
il nous en libère par sa Croix, il porte un regard d’espérance sur chacun d’entre nous. Si c’est bien Jésus
qui fait ces merveilles,
(Quelles
merveilles le Seigneur fit pour
nous ! du neuf en
permanence !) qui nous
fait passer de la dépendance du péché à
la liberté des enfants de Dieu, de la mort à la
résurrection, alors choisissons le résolument comme Saint
Paul. Ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur…
Pour tâcher de le saisir comme j’ai été moi-même saisi par lui
(regardez les catéchumènes impatients d’être baptisés en lui). Une seule
chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé en avant, je cours vers
le but…
Frères et Soeurs, le sacrement de réconciliation que vous avez reçu, a-t-il fait bouger quelque
chose en vous : une prière renouvelée, un regard de miséricorde sur les autres,
un pardon, un engagement à plus de solidarité ? Saint Paul écrit : C’est pour
que nous devenions libres que le Christ nous a libérés.
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