Méditation pour le 2ème dimanche de Pâques
Ah, Thomas, mon frère, comme je te comprends ! Tu voulais des preuves. Quoi de plus normal pour un être pourvu d’intelligence et de raisonnement. Je crois bien que tu ne demandais qu’à croire cette chose inouïe qui vient d’arriver : Jésus, en qui tu as mis ta confiance, était mort et il est ressuscité. Oui, d’accord, mais tu voulais tout de même voir les choses par toi-même. La nouvelle est tellement extraordinaire qu’une preuve ne serait pas de trop. Oui, tu ne demandais qu’à croire et ta réponse ne se fait pas attendre : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Belle profession de foi, Thomas ! Tu rejoins en cela la famille des Apôtres réunis.
Oui, Thomas ne demandait qu’à croire, mais en même temps, en être raisonnable, il demandait des preuves. Dans les plaies du Christ où il plonge ses mains, il découvre le bien-fondé de sa foi. Moi aussi j’ai besoin de découvrir le bien-fondé de ma foi. Les plaies du Christ me redisent combien le Christ a souffert pour moi, pour l’humanité qu’il est venue sauver. Dans les plaies de ses mains et de ses pieds c’est toute la souffrance des hommes que je retrouve là. Jésus a porté toutes les souffrances du monde. Il en a fait l’amère expérience. Pour nous sauver il a suivi son chemin d’amour et il a subi la crucifixion comme un vulgaire bandit. De son côté ouvert, « d’où jaillit le sang et l’eau », c’est à la fois la mort et la vie qui surgissent. De ce fleuve d’eau vive, le Seigneur inonde le monde de son amour. C’est le signe de la vie en Christ qui se révèle là. Ce côté ouvert montre toute la miséricorde, tout l’amour donné à tous les hommes, à chaque homme. J’ai besoin, moi missionnaire du Sacré-Cœur, de me plonger dans cet amour qui se donne pour découvrir et redécouvrir sans cesse l’amour immense dont je suis aimé. C’est dans cet amour que je redécouvre ma foi en celui qui me fortifie, qui me fait vivre.
Tant que mon cœur ne s’ouvre pas comme celui du Christ, ma foi demeure abstraite, extérieure. Mais inondée par cet amour sauveur, je suis alors capable d’aller au bout du chemin avec Jésus. Je suis capable d’aimer comme il nous aime. C’est là que se manifeste la miséricorde du Seigneur : attentif à la misère de l’homme, j’ouvre mon cœur pour que l’amour sauveur du Seigneur puisse se manifester en moi et par moi chez mes sœurs et frères en humanité. Voilà le fondement de ma foi, une foi enracinée dans l’amour du Seigneur et la proximité de mes sœurs et frères.
Et ce temps qui est le nôtre, ce temps de pandémie, nous pousse à regarder avec le regard du cœur la vie de ce monde. Nous y découvrons tant de souffrances cachées, tues, gardées pour soi, tant de peurs légitimes personnelles et collectives. Nous frôlons la mort personnellement ou dans nos familles et amis. La peur est bien présente. Et en même temps que de solidarités, que de gestes qui font du bien, que de paroles qui relèvent. Oh, vous me direz que beaucoup ne font pas référence à Jésus-Christ. Oui, l’humanisme existe et je persiste à croire qu’il rejoint une certaine idée de l’homme que le Christ a, lui aussi, portée lorsque sur les routes de Galilée, il guérissait les malades, redonnait confiance aux pécheurs pardonnés, faisait marcher les paralysés et voir les aveugles. Tout ce qui touche l’homme l’intéressait. Dans le cœur de tout homme, une étincelle de Dieu demeure et peut allumer un feu sur la terre.
« Dans le Cœur du Christ, ouvert sur la Croix, je vois surgir un monde nouveau », disait notre Fondateur, le P. Jules Chevalier. En ce jour où Thomas met sa main dans cette plaie du côté du Christ, je souhaite à chacune et chacun d’y découvrir cet amour merveilleux du Christ qui fait toute chose nouvelle.
Alleluia ! Il est vraiment ressuscité ! Louis msc
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