lundi 24 avril 2017

Homélie du Père Jacques PISSIER - 23 avril 2017 - Ingré - 2è dimanche de Pâques - Année A


Qui est le jumeau de Thomas ?

 

Pourquoi les XII ont-ils surnommé Thomas Didyme, le jumeau ? Monseigneur Dufour, archevêque d’Aix, émet une hypothèse : ils l’ont appelé ainsi parce qu’il faisait tout comme Jésus : il parlait, marchait, mangeait, priait comme Jésus.

Thomas, jumeau de Jésus, disciple parfait, qui voulait le suivre jusqu’à la mort. Et quand son jumeau est mort sur la croix, Thomas se cache, révolté par tant de souffrance et d’injustice, sa douleur est immense. Mais quand il rejoint la communauté rassemblée, le Christ vient à sa rencontre et lui montre la trace des clous dans ses mains et du coup de lance dans son côté. Thomas découvre que, par-delà sa mort, le Christ est toujours l’éternel crucifié, compatissant et miséricordieux.

 

Mais Thomas, comme les disciples sans nom dans l’évangile (cf le 2e à Emmaüs) est aussi notre jumeau, il est le type même du baptisé, comme ceux de la Veillée pascale, comme nous qui y avons renouvelé notre baptême, ou les parents qui présenteront leur enfant tout à l’heure. En quoi nous ressemblons-nous ?

- Avec les autres, il fait l’expérience de la peur, de l’absence de Dieu, du vide, du deuil. Ils ont tout verrouillé là où ils sont, l’avenir, le changement.

- Avec les autres, il fait l’expérience que Jésus fait irruption dans leur vie pour les sortir de leur peur. Il est là, au milieu d’eux, alors qu’ils sont rassemblés le dimanche, 1er jour de la semaine, pour faire mémoire de sa résurrection. Il n’est pas dit que Thomas a touché les plaies du Seigneur, les marques ineffaçables du grand amour dont il nous aime. Mais qu’il a crié sa foi : Mon Seigneur et mon Dieu. Avez-vous connu un jour cette irruption bouleversante, fugitive, du Seigneur dans votre vie ?

- Il n’est pas dit que Thomas a la foi, mais qu’il est croyant. La foi n’est pas quelque chose que l’on possède, mais une démarche active et risquée, toujours à reprendre. Dans sa 1ere lettre, une longue homélie baptismale, Saint Pierre parle de Jésus Christ : Vous l’aimez sans l’avoir vu ; en lui, sans le voir encore, vous mettez votre foi et vous exultez d’une joie inexprimable. Saint Jean répète le verbe croire : je ne croirai pas, sois croyant, parce que tu m’as vu, tu crois, heureux ceux qui croient sans avoir vu, pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

Et quand Jésus leur donne la Paix : la paix de la Résurrection, de la miséricorde qui pardonne, qui touche le cœur, qui envahit toute leur existence, Il les conduit à la foi au-delà de leurs doutes. Une foi qui devient contagieuse, où la joie remplace la peur.

Alors tout devient possible, nous le voyons dans le résumé qu’en fait le Livre des Actes où l’on retrouve les trois piliers de la mission de l’Eglise : - croire, annoncer, enseigner la foi des Apôtres (notre vocation prophétique) ; prier et célébrer (notre vocation sacerdotale) ; vivre la communion, le service fraternel (notre vocation royale).

Souvenez-vous de la Lettre pastorale de notre Evêque en 2011 : il nous rappelait ces trois critères caractéristiques de toute communauté d’Eglise, dans une forme de vie où chacun  est responsable du bien de tous.

Alors regardons-nous un petit peu : vivons-nous notre baptême dans un acte de foi personnel, joyeux, à Jésus crucifié et ressuscité ? nourris de sa Parole ? sûrs du don de son Esprit, et de sa Paix ? au service de la charité de Dieu pour l’humanité et les plus pauvres en son sein – tant dans nos actes citoyens comme le vote que dans notre quotidien ?
Demandons au Seigneur de pouvoir lui dire, comme notre jumeau : Mon Seigneur et mon Dieu.   

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