La première lecture nous raconte une
expérience que beaucoup connaissent : qui passe par une épreuve en revient
changé. Voici Apolline, 20 ans, partie 3 mois auprès des Sœurs missionnaires de
la
Charité de Mère Térésa en Inde, dans un
mouroir et un orphelinat : trois mois c’est énorme et c’est très peu, cette
aventure a bouleversé une partie de ma vie, merci Seigneur de m’avoir guidée. Voici une
personne qui a frôlé la mort de près, elle dit : je sais maintenant ce qui est
essentiel.
Avant d’entrer en Terre Promise, Moïse
invite le peuple d’Israël à faire mémoire de tout ce qu’il a vécu depuis sa
sortie d’Egypte : 40 ans de marche à travers le désert, vaste et terrifiant, grâce
à Dieu qui l’a conduit, a fait jaillir
l’eau, surtout l’a nourri de la manne sur un sol où rien ne pousse. Cette
épreuve qui l’a profondément transformé a creusé en lui l’appétit pour tout ce qui
vient de la bouche de Dieu, c’est-à-dire sa parole.
Nous vivons une culture de consommation
dans nos pays industrialisés, et de suractivités sans une minute d’arrêt. Même
les enfants y sont soumis. Et pourtant la faim spirituelle est toujours présente,
elle se manifeste lors d’un baptême, mariage, deuil. Les enfants non catéchisés
posent des questions à des parents qui ne savent que répondre. Chaque fois
qu’une église est ouverte, des gens en profitent pour faire une pause et
trouver un peu de paix. Même quand l’estomac est plein, souvent le cœur est
vide.
Nous chrétiens, nous avons à satisfaire
cette faim là. Donnez-leur vous-mêmes à manger, dit Jésus à ses disciples
devant la foule qui l’écoute Le synode diocésain voudrait nous aider à écouter
cette faim de sens, de spiritualité. Chez nous, cela passera entre autres par intensifier
l’accompagnement de parents d’enfants, de jeunes, pour l’éveil à la foi, la
catéchèse, l’aumônerie.
Récemment, un enfant de 7 ans m’a dit : Je
voudrais communier, pour avoir Jésus en moi.
Cet enfant a compris l’essentiel, et nous
interroge : que comprenons-nous quand Jésus nous dit :
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
a la vie éternelle. ? La chair de Dieu, c’est sa
Parole, et son Sang, c’est sa vie, toute
sa vie. Manger la chair de Dieu, c’est recevoir en notre bouche sa Parole, le
Verbe fait chair. Tout ce qui vient de la bouche de Dieu passe en moi qui le reçois.
(Bien sûr nous ne pouvons pas tout saisir, par plus que les Juifs ne
comprenaient Jésus.)
Quand je reçois le Pain de Dieu, le Corps
de Jésus, Dieu prend chair en moi. Il prend chair en chacun de nous, nous
devenons son Corps, son peuple, son Eglise, pour le monde.
Manger le Corps du Christ, c’est devenir
un peuple à la vie donnée, boire le Sang du Christ, c’est devenir un peuple au
Sang versé.
Deux conséquences – Nous vérifions la
vérité de notre communion au Christ en travaillant pour que le pain soit
partagé à tous ceux qui ont faim (du Christ, dignité, travail, écoute). La communion
eucharistique entraîne la communion fraternelle. La vivons-nous ?
- Nous vérifions la vérité de notre
communion au Christ en travaillant à faire Eglise ; par notre communion au
Corps eucharistique du Christ, nous devenons un seul Corps, le Corps ecclésial
du Christ. L’apôtre St Paul nous invite à une conscience plus vive de notre participation,
par l’eucharistie, à la construction de l’Eglise. Que chacun(e) vérifie s’il
(elle) donne toute la part que le Seigneur attend à la construction de
l’Eglise. Les besoins sont immenses. Voici déjà un point de conversion à
travailler : faire en sorte qu’Ingré et Ormes/Bucy marchent ensemble (=
synode), comme une seule paroisse en deux lieux.
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