lundi 19 juin 2017

Homélie du Père Jacques PISSIER - Ingré -Fête du Saint Sacrement - dimanche 18 juin 2017


La première lecture nous raconte une expérience que beaucoup connaissent : qui passe par une épreuve en revient changé. Voici Apolline, 20 ans, partie 3 mois auprès des Sœurs missionnaires de la

Charité de Mère Térésa en Inde, dans un mouroir et un orphelinat : trois mois c’est énorme et c’est très peu, cette aventure a bouleversé une partie de ma vie, merci  Seigneur de m’avoir guidée. Voici une personne qui a frôlé la mort de près, elle dit : je sais maintenant ce qui est essentiel.

Avant d’entrer en Terre Promise, Moïse invite le peuple d’Israël à faire mémoire de tout ce qu’il a vécu depuis sa sortie d’Egypte : 40 ans de marche à travers le désert, vaste et terrifiant, grâce à Dieu  qui l’a conduit, a fait jaillir l’eau, surtout l’a nourri de la manne sur un sol où rien ne pousse. Cette épreuve qui l’a profondément transformé a creusé en lui l’appétit pour tout ce qui vient de la bouche de Dieu, c’est-à-dire sa parole.

Nous vivons une culture de consommation dans nos pays industrialisés, et de suractivités sans une minute d’arrêt. Même les enfants y sont soumis. Et pourtant la faim spirituelle est toujours présente, elle se manifeste lors d’un baptême, mariage, deuil. Les enfants non catéchisés posent des questions à des parents qui ne savent que répondre. Chaque fois qu’une église est ouverte, des gens en profitent pour faire une pause et trouver un peu de paix. Même quand l’estomac est plein, souvent le cœur est vide.

Nous chrétiens, nous avons à satisfaire cette faim là. Donnez-leur vous-mêmes à manger, dit Jésus à ses disciples devant la foule qui l’écoute Le synode diocésain voudrait nous aider à écouter cette faim de sens, de spiritualité. Chez nous, cela passera entre autres par intensifier l’accompagnement de parents d’enfants, de jeunes, pour l’éveil à la foi, la catéchèse, l’aumônerie.

Récemment, un enfant de 7 ans m’a dit : Je voudrais communier, pour avoir Jésus en moi.

Cet enfant a compris l’essentiel, et nous interroge : que comprenons-nous quand Jésus nous dit :

Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle. ? La chair de Dieu, c’est sa
Parole, et son Sang, c’est sa vie, toute sa vie. Manger la chair de Dieu, c’est recevoir en notre bouche sa Parole, le Verbe fait chair. Tout ce qui vient de la bouche de Dieu passe en moi qui le reçois. (Bien sûr nous ne pouvons pas tout saisir, par plus que les Juifs ne comprenaient Jésus.)

Quand je reçois le Pain de Dieu, le Corps de Jésus, Dieu prend chair en moi. Il prend chair en chacun de nous, nous devenons son Corps, son peuple, son Eglise, pour le monde.

Manger le Corps du Christ, c’est devenir un peuple à la vie donnée, boire le Sang du Christ, c’est devenir un peuple au Sang versé.

Deux conséquences – Nous vérifions la vérité de notre communion au Christ en travaillant pour que le pain soit partagé à tous ceux qui ont faim (du Christ, dignité, travail, écoute). La communion eucharistique entraîne la communion fraternelle. La vivons-nous ?

- Nous vérifions la vérité de notre communion au Christ en travaillant à faire Eglise ; par notre communion au Corps eucharistique du Christ, nous devenons un seul Corps, le Corps ecclésial du Christ. L’apôtre St Paul nous invite à une conscience plus vive de notre participation, par l’eucharistie, à la construction de l’Eglise. Que chacun(e) vérifie s’il (elle) donne toute la part que le Seigneur attend à la construction de l’Eglise. Les besoins sont immenses. Voici déjà un point de conversion à travailler : faire en sorte qu’Ingré et Ormes/Bucy marchent ensemble (= synode), comme une seule paroisse en deux lieux.

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