dimanche 6 août 2017

Homélie du Père Louis Raymond en ce samedi 5 aout 2017

Homélie du dimanche 6 août 2017
Fête de la Transfiguration
Quel naïf ce Pierre ! Comme si le chrétien, le disciple pouvait ainsi rester dans
cette espèce de paradis que le Christ est venu leur révéler ! Non, le disciple du
Christ n’est pas fait pour rester ainsi dans une béatitude sans fin. Ces moments
de grande intimité et de bonheur sont nécessaires, mais ils sont là pour que
tous les moments de la vie, heureux ou moins heureux soient marqués par
cette présence forte et constante du Christ dans nos vies. Notre Pape nous dit
que nous sommes des disciples-missionnaires, des disciples remplis de cet
Esprit d’amour, d’intimité avec le Seigneur, mais ils devront toujours retourner
dans la plaine, là au milieu des hommes, là où ils vivent, souffrent, se
réjouissent et font l’expérience de la mort. Nous sommes envoyés aux
périphéries de la vie, là où l’homme se révèle et se réalise. Le Christ nous
envoie à ce travail missionnaire, mission reçue au baptême.
Mais oui, le Seigneur nous rappelle d’abord qu’il nous faut une grande
communion avec lui ; nous sommes ses envoyés, ses messagers et ce message,
qu’il nous confie, cette Bonne Nouvelle du salut, nous devons d’abord en vivre,
nous en pénétrer, les faire entrer en nous pour qu’elles nous vivifient et que
nous nous souvenions que nous ne sommes pas à notre compte, mais bien à
celui du Seigneur. Ces moments d’intimité, de prière intense auprès de lui sont
des moments précieux, des moments amoureux. Ils nous permettront de vivre
les autres moments, ces moments difficiles, ces moments de doute ou de
déception qui ne manqueront pas de nous arriver. Nous serons alors des
disciples, missionnaires du Christ qui est passé par la souffrance et la mort pour
être le Vivant qui nous communique sa vie et sa joie.
Prenons ces temps d’intimité avec le Christ, ces temps amoureux avec lui, ces
temps de plaisir d’être en sa présence, d’être là pour lui et pour nous-mêmes.
Ce plaisir de partager son amour nous permettra de partager son souci du
monde, de l’homme accablé, de l’homme promis à la transfiguration avec lui,
comme lui.
Et puis, n’oublions pas l’autre volet de notre vie de disciples qui fera de nous
des missionnaires, des envoyés pour annoncer la BN aux nations qui nous
entourent et qui n’ont pas encore entendu parler de ce Dieu d’amour. Sans
doute sont-elles toutes proches, ces nations païennes auxquelles nous sommes
envoyés. Le Christ nous dit de descendre dans la plaine, là où les hommes
triment, aiment et meurent, là où le destin du monde se joue chaque jour, là

où l’homme grandit ou s’avilit, là où se vivent sa liberté et son esclavage, là où
tout simplement est l’humanité, cette humanité que le Christ a voulu épousée
en venant dans le monde, en naissant d’une femme, en mourant sur une croix
comme le dernier des brigands. Son chemin de résurrection est le nôtre.
N’allons pas en imaginer un autre. Nous sommes sur ce chemin depuis notre
baptême qui nous a fait serviteur de nos frères et sœurs en humanité.
Dans la plaine des hommes nous rencontrerons les nations dans leur diversité.
Rien ne nous empêchera de les aimer, de les prendre dans notre propre
humanité. L’homme transfiguré d’aujourd’hui sur la montagne est aussi
l’homme défiguré du calvaire et nous découvrirons les deux aspects de
l’homme là où nous serons avec eux. Nous combattrons à leur côté pour qu’ils
puissent grandir en humanité et en amour les uns des autres. Regardons autour
de nous avec le regard du Christ. Nous ferons alors tellement de bien.
Seigneur, transfiguré devant nous comme devant Pierre, Jacques et Jean,
donne-nous la joie d’être en ta présence et de prendre notre part du service
de l’humanité. Que nous puissions te rencontrer et rencontrer nos frères et
sœurs en humanité pour qu’ils puissent découvrir que tu les aimes. Amen.

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