vendredi 3 novembre 2017

Homélie du Père Louis Raymond du 28 octobre à Ingré



Avec vous je veux prendre en compte la très belle progression que nous voyons
dans cette Parole de Dieu aujourd’hui. Dans le Livre de l’Exode, on pourrait
croire que ce qui est écrit est écrit pour aujourd’hui et je trouve déjà dans cette
Parole l’intuition que nous retrouverons plus tard et que nous pouvons trouver
dans la parole de notre Pape François. Le regard sur l’exilé, l’immigré est
tellement actuel et ce rappel que nous sommes tous des immigrés sur cette
terre nous met de plein pied dans les appels lancés aujourd’hui. L’immigré est
notre frère et sa souffrance devient la nôtre.
Le regard sur la veuve et l’orphelin, ceux qui étaient considérés les plus fragiles
nous est aussi envoyé à longueur de temps dans le monde que nous vivons
aujourd’hui. Et heureusement nous avons des organismes comme le Secours
Catholique, le CCFD qui sont là pour nous rappeler que l’homme affaibli,
appauvri, c’est à lui que nous sommes attentifs. Mais attention de ne pas nous
dire : « Oh, cette question-là, la pauvreté, c’est le Secours Catholique, ou le
CCFD, ou Emmaüs qui s’en occupent ! Nous sommes donc un peu dédouanés. »
Et cette dénonciation des malversations financières et autres, vous croyez que
ce ne sont que les autres qui les vivent ? Chaque fois que nous jouons de passe-
droits, chaque fois que nous travaillons au noir ou que nous employons des
personnes au noir, chaque fois que nous fraudons d’une manière ou d’une
autre, nous faisons mal aux pauvres, et nous volons le manteau de celui qui n’a
rien d’autre pour se couvrir, comme dit le texte.
Ce texte de l’Exode est très concret et veut que nous soyons nous aussi très
concrets. Devant Dieu pas de faux-semblant. Il sonde nos cœurs. Paul dans son
Epitre aux Thessaloniciens dit à ses fidèles qu’ils ont été des modèles dans leur
accueil de la Bonne Nouvelle en recevant les messagers de cette Bonne
Nouvelle, en prenant au sérieux le message qu’ils leur ont transmis. Les
chrétiens de Thessalonique sont devenus des véritables témoins de la Bonne
Nouvelle annoncée par Jésus et ont mis en pratique ce que l’AT avait annoncé à
leurs ancêtres.
Et Jésus vient avec son Message que nous entendons depuis son arrivée au
milieu de nous : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et tu aimeras ton prochain
comme toi-même ». Voilà. La boucle est bouclée. Dans le Livre de l’Exode, nous
avons déjà la concrétisation de cet amour que Jésus vient annoncer et qu’il va
incarner pleinement. Tous ses gestes seront la mise en œuvre de ces deux

commandements. Il sera en communion totale et constante avec son Père. Et il
le manifestera tout au long de sa vie. Et il approchera toutes les misères
humaines au grand scandale de ceux qui se croyaient les purs. Il approchera les
lépreux, les aveugles, les paralysés. Il leur rendra la dignité que doit avoir tout
homme. Il accueillera les pécheurs, ceux et celles qui étaient rejetés par les
gens bien. Il ira jusqu’à accepter une mort infâme, celle d’un criminel alors qu’il
était le juste par excellence. Oui, ces commandements, le Christ les a
pleinement accomplis.
Alors, nous chrétiens du 21 ème siècle, qu’en faisons-nous de ces deux
commandements ? Notre amour du Dieu révélé en JC, qu’en faisons-nous ?
Avons-nous le désir de vraiment le rencontrer et le faisons-nous par la lecture
de la Parole de Dieu, par la prière communautaire et personnelle, par la
formation de notre vie de chrétiens, par notre contact fréquent avec l’Eglise
que nous formons ? Dieu n’est pas un accessoire qui fait bien dans le décor de
nos vies. Il s’est incarné pour être proche de nous, pour être l’un de nous.
Vivons-nous cette proximité ?
Et ce commandement qui est tellement lié au premier : « Tu aimeras ton
prochain comme toi-même » qu’en faisons-nous ? D’abord nous aimons-nous
suffisamment nous-mêmes pour pouvoir aimer l’autre comme nous-mêmes ?
L’estime que nous portons à nous, à notre vie est-il si grand que nous puissions
aimer les autres comme nous-mêmes. Nous sommes créatures de Dieu. Nous
sommes importants aux yeux de Dieu. Alors les autres, eux aussi, sont
créatures de Dieu et méritent notre respect, notre considération, notre
solidarité, notre accueil et notre aide.
Seigneur Jésus, fais-moi prendre au sérieux ces deux commandements. Fais-
moi enter dans l’amour du Père comme tu y es entré. Fais-moi considérer les
hommes et les femmes qui sont autour de moi comme des frères et des sœurs
à aimer, à accompagner, à faire grandir dans ton amour. Oui, merci, Seigneur,
de me rappeler que sans amour je ne puis pas vivre et grandir. AMEN !

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