dimanche 28 janvier 2018

Homélie du Père Jacques PISSIER - 4ème dimanche du temps ordinaire - 27 janvier 2018


Monastère   de   Blaru  (Yvelines).   En   nous   voyant   passer,   le   chien   de   garde   aboie

violemment. Une religieuse sort, deux mots suffisent pour qu’il se taise et se couche. Quelle autorité ! Est-ce la même autorité que montre Jésus ? Qu’il enseigne dans la synagogue de Capharnaüm, on imagine les gens scotchés : quelle autorité !

Où sont les différences ? Ouvrons la Bible. Dès la première page, la Parole de Dieu se révèle efficace. Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut ! Elle est d’autorité car elle fait ce qu’elle dit. Quand Dieu appelle quelque chose ou quelqu’un à l’existence, cela prend vie, et cela est bon, très bon.

Quand Jésus enseigne, que se passe-t-il ?

Il parle en son propre nom, comme Dieu, sans répéter comme les scribes ; il a autorité sur les esprits mauvais, pour en  libérer l’homme, ce qui n’appartient qu’à Dieu ; sa parole est efficace immédiatement, visiblement ; c’est une parole créatrice, comme Dieu. Il est la Parole même de Dieu, le Verbe fait chair, qui se donne à voir. Avec lui, le royaume de Dieu est à l’œuvre, il est  lui-même  la Bonne Nouvelle ;  il relie toujours parole et action ;  il   vit   ce   qu’il enseigne. Il est LE prophète annoncé à la suite de Moïse.

Par contraste, l’esprit mauvais, qui sait qui est Jésus (le Saint de Dieu) mais cela ne suffit pas,   veut   avoir   l’autorité   sur   Jésus   en   le   nommant,   et  il  possède  l’homme  en  le  tenant enchaîné.

Placé au début de l’évangile de Marc, cet exorcisme annonce tout l’évangile. Jésus est venu libérer l’humanité des démons qui la hantent, moins en possessions diaboliques qu’en entreprises  diaboliques   qui   font   tant   souffrir   les   hommes :   violences,   guerres,   injustices, idolâtries du pouvoir et de l’argent, dépendances et addictions.

Je vous propose trois conséquences pour nous.

1.  Soyez attachés au Seigneur sans  partage, dit Saint Paul. En  effet, sa Parole est une sécurité, une ancre au milieu des tempêtes. Il nous faut donc  consentir  à son autorité  sur nous. Au lieu de dire : je n’y comprends rien, ce n’est pas dit pour moi, j’ai plutôt à me demander : qu’est-ce que cela veut dire? Car la Parole de Dieu est pour mon bien, elle me conduit à devenir libre, libéré du mal qui m’habite ou qui m’entoure.

2. Le baptême a fait de nous des prophètes, porte-parole de Dieu, pas forcément des enseignants, mais par petites touches à la maison, dans une rencontre.  Ce qui suppose que cette parole nous habite, parce que nous la fréquentons, de l’intérieur – que nous cherchions comme Jésus à vivre une cohérence entre ce que nous disons et ce que nous faisons – et que les paroles que nous disons soient toujours pour libérer, soulager, encourager, pour le bien des personnes.

3. Toute autorité n’a qu’un but : faire grandir. Notre prédicateur disait : Je n’ai jamais tant obéi que lorsque j’ai eu autorité sur un diocèse. Parce que je devais être attentif  aux besoins des personnes qui m’étaient confiées. La maman sent bien les besoins de son enfant et doit obéir à son devoir de les repérer ; le malade obéit à son corps qui s’impose à lui. Le Christ enseigne, guérit et répond en obéissant aux besoins des personnes sur sa route. Sa joie est ainsi d’obéir à son Père de qui il tient son autorité.

Voilà où nous entraîne d’accueillir la parole d’autorité du Christ sur nous : lui obéir avec intelligence et avec amour. Nous saurons faire preuve d’autorité juste en obéissant toujours avec intelligence et avec amour aux besoins de nos frères, particulièrement des plus fragiles. Que l’Esprit Saint  nous guide sur ce chemin qu’a pris Marie avant nous : « Voici la servante du seigneur, que tout se fasse pour moi selon ta Parole ».

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