Je connais un
homme qui se considère comme un miraculé de Lourdes. La guérison de son genou
reste inexplicable aux yeux des médecins. Il n’en fait pas tout un plat, mais
reste marqué à vie dans a chair et dans sa foi. Les récits de guérison dans
l’évangile sont là pour provoquer notre foi au Christ ressuscité.
En fait, ils
parlent de notre vie de baptisé.
Deux femmes
vont à la mort, sans pouvoir enfanter. L’une perd son sang, c’est-à-dire sa
vie, depuis 12 ans. L’autre, arrivée à l’âge légal de la puberté à 12 ans, se
meurt à son tour. Mais le chiffre 12 dans la Bible, symbolise les 12 tribus
d’Israël, le peuple entier. Marc signifie ainsi qu’au moment où paraît le
Christ Jésus, l’humanité est en passe d’être emportée dans la mort.
Dieu n’a pas
fait la mort, dit la Sagesse. Pourtant c’est ainsi que chaque être humain
termine son passage sur la terre ; il existe tant de violences
susceptibles de provoquer la mort, physiques, psychiques, sociales,
économiques. Dieu a créé l’homme pour
l’incorruptibilité. L’enfant n’est pas morte, elle dort. Jésus fait alors
passer la femme malade et Jaïre de l’impuissance à la foi : Ma fille, ta foi t’a sauvée, va en paix et
sois guérie de ton mal - Ne crains pas, crois seulement.
Jaïre veut
bien croire en la guérison d’une malade, mais ressusciter un mort, c’est impossible.
Pour Jésus la mort n’est pas tout à fait la mort, c’est un sommeil avant la Résurrection. (Cette scène évoque l’icône
de la Résurrection où le Christ vainqueur entraîne Adam et Eve avec lui.) Les
miracles de Jésus sont l’annonce de ce salut par la foi, qui nous est donné indépendamment
de notre bonne conduite.
Et c’est
précisément le sens de notre baptême, auquel nous achérons en chaque
sacrement : nous sommes déjà passés avec Jésus de la mort à la vie. Ma vie
éternelle est déjà commencée.
Je me souviens
de mon père, vers la fin de sa vie : Comment
c’est après, personne n’est revenu nous le dire ? – Si, Jésus. – Tu l’as
vu, toi ? – Je n’ai pas de preuve mais j’y crois. La seule preuve
rationnelle ce sont les personnes que cette foi là rend plus libres, plus
joyeux, plus confiants. La foi demande de faire confiance en ce Dieu qui crée
l’homme pour vivre et non pour mourir.
Le travail de
résurrection s’accomplit déjà de notre vivant. (J’ai connu des personnes qui disent
avoir vécu une descente aux enfers et
qui en sont sortis grâce à la confiance de soignants ou un amour qui a abouti à
un mariage.)
Le baptême
nous a ouvert cette porte de l’espérance et l’eucharistie nous
nourrit de cette assurance de Résurrection. Puis
il leur dit de la faire manger. Jésus nous fait entendre la nécessité, pour
celui qui passe de la mort à la vie, de recevoir cette nourriture qu’il nous a
préparée, le Pain de Vie.
N’aie pas peur, crois
seulement !
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