lundi 23 juillet 2018

Homélie du Père Jacques PISSIER - 13ème dimanche du temps ordinaire - 30 juin 2018

Je connais un homme qui se considère comme un miraculé de Lourdes. La guérison de son genou reste inexplicable aux yeux des médecins. Il n’en fait pas tout un plat, mais reste marqué à vie dans a chair et dans sa foi. Les récits de guérison dans l’évangile sont là pour provoquer notre foi au Christ ressuscité.
En fait, ils parlent de notre vie de baptisé.
Deux femmes vont à la mort, sans pouvoir enfanter. L’une perd son sang, c’est-à-dire sa vie, depuis 12 ans. L’autre, arrivée à l’âge légal de la puberté à 12 ans, se meurt à son tour. Mais le chiffre 12 dans la Bible, symbolise les 12 tribus d’Israël, le peuple entier. Marc signifie ainsi qu’au moment où paraît le Christ Jésus, l’humanité est en passe d’être emportée dans la mort.
Dieu n’a pas fait la mort, dit la Sagesse. Pourtant c’est ainsi que chaque être humain termine son passage sur la terre ; il existe tant de violences susceptibles de provoquer la mort, physiques, psychiques, sociales, économiques. Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité. L’enfant n’est pas morte, elle dort. Jésus fait alors passer la femme malade et Jaïre de l’impuissance à la foi : Ma fille, ta foi t’a sauvée, va en paix et sois guérie de ton mal - Ne crains pas, crois seulement.
Jaïre veut bien croire en la guérison d’une malade, mais ressusciter un mort, c’est impossible. Pour Jésus la mort n’est pas tout à fait la mort, c’est un sommeil avant la Résurrection. (Cette scène évoque l’icône de la Résurrection où le Christ vainqueur entraîne Adam et Eve avec lui.) Les miracles de Jésus sont l’annonce de ce salut par la foi, qui nous est donné indépendamment de notre bonne conduite.
Et c’est précisément le sens de notre baptême, auquel nous achérons en chaque sacrement : nous sommes déjà passés avec Jésus de la mort à la vie. Ma vie éternelle est déjà commencée.
Je me souviens de mon père, vers la fin de sa vie : Comment c’est après, personne n’est revenu nous le dire ? – Si, Jésus. – Tu l’as vu, toi ? – Je n’ai pas de preuve mais j’y crois. La seule preuve rationnelle ce sont les personnes que cette foi là rend plus libres, plus joyeux, plus confiants. La foi demande de faire confiance en ce Dieu qui crée l’homme pour vivre et non pour mourir.
Le travail de résurrection s’accomplit déjà de notre vivant. (J’ai connu des personnes qui disent avoir vécu une descente aux enfers et qui en sont sortis grâce à la confiance de soignants ou un amour qui a abouti à un mariage.)
Le baptême nous a ouvert cette porte de l’espérance et leucharistie nous nourrit de cette assurance de Résurrection. Puis il leur dit de la faire manger. Jésus nous fait entendre la nécessité, pour celui qui passe de la mort à la vie, de recevoir cette nourriture qu’il nous a préparée, le Pain de Vie.
N’aie pas peur, crois seulement !

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