lundi 23 juillet 2018

Homélie du Père Jacques PISSIER - 14 ème dimanche du temps ordinaire - 7 juillet 2018


Je suis chargée de vous le dire, pas de vous le faire croire. Savez-vous qui a dit cela ? Bernadette Soubirous, quand elle rendait compte de ce qu’elle avait vu et entendu à la grotte de Lourdes. N’est-ce pas l’attitude de parents vis-à-vis de leurs enfants, d’enseignants, de catéchistes, de prêtres, de chacun de nous quand nous exerçons notre mission de baptisés devenus prophètes à la manière de Jésus ? Le prophète n’annonce pas l’avenir, il parle au nom d’un autre, le prophète chrétien parle au nom de Dieu.
Quel genre de prophètes sommes-nous face aux trois figures présentées dans les lectures de ce jour ?
On a beau leur dire, ils n’en font qu’à leur tête. Ezéchiel est averti : Tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur Dieu. Qu’ils écoutent ou n’écoutent pas, ils sauront qu’il y a un prophète au milieu d’eux. Voilà un homme chef d’équipe dans son entreprise. Il est intransigeant sur le respect dû à chacun, pas de familiarité, mais avec une attention extrême à la personne en difficulté, cela lui est reproché mais il tient bon. Comme dit la JOC : Un jeune travailleur vaut plus que tout l’or du monde, belle traduction de l’évangile. Le prophète s’appuie sur la parole d’un Autre, dont il vit intensément.
Saint Paul est un passionné de Jésus-Christ. Il a reçu de lui des révélations extraordinaires Pour l’empêcher de s’enorgueillir, il avoue avoir une écharde dans la chair dont il a demandé au Christ de l’en débarrasser. Sa réponse est extraordinaire : Ma grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. Paul découvre que sa faiblesse est finalement un atout qui l’oblige à compter sur la force de Dieu et non la sienne. Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort.
D’où vient la force de Mère Teresa, ce petit bout de femme, devant le défi des mouroirs de Calcutta ? la force du Pape François capable de parler aux plus puissants de ce monde ? la force des pauvres qui se savent démunis mais forts de la présence de Dieu en chacun d’eux ? de notre évêque lançant le synode, et devenu modèle pour les diocèses face à la pédophilie de quelques-uns de ses membres ? sinon du Christ lui-même, revêtu de l’Esprit Saint ?
D’où vient la force de Jésus face à l’incrédulité de ceux qui pensent bien le connaître ? D’où lui vient cette sagesse qui dénote avec son origine de charpentier non spécialiste de la Parole de Dieu ? Il répondra souvent : Ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai dit, mais vous ne me croyez pas. Même chez lui, Jésus ne parvient pas à faire émerger la foi.
Combien sommes-nous à nous heurter au même phénomène, dans nos familles, dans  nos paroisses ? Comment accueillons-nous cette impuissance ? Avec découragement ? En disciples missionnaires entraînés vers les villages d’alentour, à l’image du Christ ?

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