Dis-moi quel est ton
Dieu, je te dirai comment tu vis. Si ton Dieu est ton ventre, ou ton argent, ou
ta voiture, je verrai où tu mettras ton énergie. Si ton Dieu est violent ou sectaire, si ton Dieu est un Père, ta vie
a des chances de l’imiter. Et si tu suis le Christ quel genre de chrétien
es-tu, es-tu au service ?
D’où la question de
Jésus : pour vous, qui suis-je ? Il y a une vingtaine d’années on ne
rencontrait pas un musulman dans nos campagnes, mais aujourd’hui le mélange des
opinions et religions existe dès la primaire. On ne peut plus se contenter de
la foi du charbonnier, ou de dire « on a tous le même Dieu», si l’on veut bien
vivre ensemble, et encore plus témoigner du Christ.
Tu es le Christ ! Pierre
répond correctement et de tout son cœur. Christ en grec, Messie en hébreu. Et
voilà que Jésus, quelques instants plus tard, le traite de Satan, invité à se
faire disciple derrière son maître, et non prince du mal et du mensonge. Pierre
a dû en être abasourdi !
Car Jésus savait bien
que ce mot de Messie, dans la tête de beaucoup, signifiait quelqu’un de
puissant qui redonnerait à la nation juive sa puissance politique et sa pureté
religieuse. Pierre se trompait. Jésus ne serait pas ce Messie-là. Envoyé par le
Père, il se faisait serviteur, vie donnée, tous les jours, jusqu’à l’ultime,
pour sauver l’humanité du non-amour, que l’autre ne soit plus un objet ou un
ennemi,
mais un frère, et le
terre une maison commune pour tous.
Et vous, que dites-vous
que je suis ? Cette question est toujours posée à ceux qui se disent chrétiens,
mais elle est d’abord posée à l’Eglise-institution. Si celle-ci a été le Roc sur lequel la vraie foi s’est
transmise, elle a été aussi pierre d’achoppement pour beaucoup. Tentée par
Satan, elle s’est parfois détournée de sa mission et du Christ Serviteur, quand
elle a oublié les pauvres et usé de
puissance. Ce passé
n’est pas disparu, son actualité nous le rappelle douloureusement.
Le Père Blaquart, au
pèlerinage de Cléry dimanche dernier, nous a invité à lire et travailler la
lettre du pape François au Peuple de Dieu du 20 août, sur les abus sexuels. (Si
besoin, demandez à ceux qui ont internet.)
J’en cite quelques
phrases.
« Avec honte et repentir,
en tant que communauté ecclésiale, nous reconnaissons que nous n’avons pas su
être là où nous le devions, que nous n’avons pas agi en temps voulu, en
reconnaissant l’ampleur et la gravité du dommage infligé à tant de vies… à cause
d’abus sexuels, d’abus de
pouvoir et de conscience
de la part de clercs et de personnes consacrées.
Ecouter la douleur des
victimes… condamner avec force ces atrocités et redoubler d’efforts pour éradiquer cette
culture de mort. Aujourd’hui nous avons à relever le défi en tant que peuple de
Dieu, faire preuve de solidarité au sens fort : main tendue qui protège,
dénoncer les abus, lutter contre toute forme de corruption spirituelle,
éliminer le cléricalisme des clercs ou des laïcs, cet abus de pouvoir
multiforme. Ceci ne se fera pas sans la participation active de tous les
membres de l’Eglise.»
Les yeux fixés sur le
Christ en permanence, travaillons cette question de l’autorité. Chacun peut
faire des propositions.
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