lundi 17 septembre 2018

Homélie du Père Jacques PISSIER - 24 ème dimanche du temps ordinaire - Année B - 15 septembre 2018


Dis-moi quel est ton Dieu, je te dirai comment tu vis. Si ton Dieu est ton ventre, ou ton argent, ou ta voiture, je verrai où tu mettras ton énergie. Si ton Dieu est violent  ou sectaire, si ton Dieu est un Père, ta vie a des chances de l’imiter. Et si tu suis le Christ quel genre de chrétien es-tu, es-tu au service ?

D’où la question de Jésus : pour vous, qui suis-je ? Il y a une vingtaine d’années on ne rencontrait pas un musulman dans nos campagnes, mais aujourd’hui le mélange des opinions et religions existe dès la primaire. On ne peut plus se contenter de la foi du charbonnier, ou de dire « on a tous le même Dieu», si l’on veut bien vivre ensemble, et encore plus témoigner du Christ.

Tu es le Christ ! Pierre répond correctement et de tout son cœur. Christ en grec, Messie en hébreu. Et voilà que Jésus, quelques instants plus tard, le traite de Satan, invité à se faire disciple derrière son maître, et non prince du mal et du mensonge. Pierre a dû en être abasourdi !

Car Jésus savait bien que ce mot de Messie, dans la tête de beaucoup, signifiait quelqu’un de puissant qui redonnerait à la nation juive sa puissance politique et sa pureté religieuse. Pierre se trompait. Jésus ne serait pas ce Messie-là. Envoyé par le Père, il se faisait serviteur, vie donnée, tous les jours, jusqu’à l’ultime, pour sauver l’humanité du non-amour, que l’autre ne soit plus un objet ou un ennemi,

mais un frère, et le terre une maison commune pour tous.

Et vous, que dites-vous que je suis ? Cette question est toujours posée à ceux qui se disent chrétiens, mais elle est d’abord posée à l’Eglise-institution. Si celle-ci a été  le Roc sur lequel la vraie foi s’est transmise, elle a été aussi pierre d’achoppement pour beaucoup. Tentée par Satan, elle s’est parfois détournée de sa mission et du Christ Serviteur, quand elle a oublié les pauvres et usé de

puissance. Ce passé n’est pas disparu, son actualité nous le rappelle douloureusement.    

Le Père Blaquart, au pèlerinage de Cléry dimanche dernier, nous a invité à lire et travailler la lettre du pape François au Peuple de Dieu du 20 août, sur les abus sexuels. (Si besoin, demandez à ceux qui ont internet.)

J’en cite quelques phrases.      

« Avec honte et repentir, en tant que communauté ecclésiale, nous reconnaissons que nous n’avons pas su être là où nous le devions, que nous n’avons pas agi en temps voulu, en reconnaissant l’ampleur et la gravité du dommage infligé à tant de vies… à cause d’abus sexuels, d’abus de

pouvoir et de conscience de la part de clercs et de personnes consacrées.

Ecouter la douleur des victimes… condamner avec force ces atrocités et  redoubler d’efforts pour éradiquer cette culture de mort. Aujourd’hui nous avons à relever le défi en tant que peuple de Dieu, faire preuve de solidarité au sens fort : main tendue qui protège, dénoncer les abus, lutter contre toute forme de corruption spirituelle, éliminer le cléricalisme des clercs ou des laïcs, cet abus de pouvoir multiforme. Ceci ne se fera pas sans la participation active de tous les membres de l’Eglise.»

Les yeux fixés sur le Christ en permanence, travaillons cette question de l’autorité. Chacun peut faire des propositions.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

N'hésitez pas à laisser votre commentaire sur cet article.