dimanche 11 novembre 2018

Homélie du Père Jacques PISSIER - 32 ème dimanche du temps ordinaire - année B - Ingré - 10 novembre 2018


Au milieu de tant de discours et manifestations qui éclairent ce 11 novembre 2018, centenaire de la fin de la première guerre mondiale,  l’évangile fait entendre sa musique particulière que nous pouvons tous entendre.

Ils partaient à la guerre en pensant qu’elle serait courte, mais des millions ne sont jamais revenus. Beaucoup de femmes, devenues veuves, ont du assumer   les   tâches   d’organiser   la   vie,   de   faire   bouillir   la   marmite   et d’élever les enfants.

Dans la Bible,  la veuve  est, avec l’immigré et l’orphelin, la figure du pauvre auquel on  doit prêter attention.  Vers 850 av. JC, dans l’actuelle Jordanie, en pleine sécheresse, le prophète Elie est contraint de demander de l’aide du plus pauvre des pauvres, une veuve  qui n’attend plus que la mort avec son fils. Humilité du prophète qui annonce que Dieu pourvoira, humilité et courage de cette femme qui accepte de faire confiance et donner ce qui lui reste. Des attitudes sources de paix et de justice

Arrivé à Jérusalem, Jésus approche de sa passion. Ses adversaires tentent de le prendre en défaut, car il ne cesse de dénoncer la vanité, l’hypocrisie et la cupidité de certains, ces agissements à la racine de tout conflit, entre les personnes ou les nations. Il remarque  une pauvre veuve qui dépose deux petites pièces de monnaie pour le Temple, il souligne l’humble sincérité de cette femme qui donne tout ce qu’elle a.

Combien de  dons  cachés  pendant  ces  4  ans  de  guerre, de  sacrifices discrets consentis sur tous les fronts, dans toutes les armées, et par ceux de l’arrière ! Et combien d’énergies a-t-il fallu pour une Europe réconciliée et en paix ? Combien faudra-t-il de morts en Méditerranée ou aux frontières

des  Etats-Unis,  pour   que  nos  pays   se  comportent  enfin   en  humains  en marche vers la fraternité ?

Jésus a tout donné, il s’est reconnu dans la veuve du Temple, pour que la haine soit vaincue par l’amour, la vengeance par la réconciliation, la peur par la confiance réciproque, et la justice renforcée par la vérité. Qu’il fasse de nous tous des artisans de paix, là où nous sommes, décidés à tout donner pour qu’elle arrive sans attendre que l’autre commence.

Comme le demandait le Concile Vatican II il y a 50 ans : Prions Dieu de   donner   aux   responsables   politiques   l’énergie   d’entreprendre   avec persévérance   cette   œuvre   immense   d’amour   des   hommes   qu’est  la construction vitale de la paix. Ceci exige qu’ils ouvrent leur intelligence et leur   cœur   au-delà   de   leur   propre   pays,  qu’ils   renoncent  à   l’égoïsme national et au désir de dominer les autres nations, qu’ils entretiennent un profond   respect   envers   toute   l’humanité,   qui   s’avance   avec   tant   de difficultés vers une plus grande unité.

Oui, demandons-le à Dieu, et mettons nous en route, car tout est possible à Dieu.

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