lundi 10 décembre 2018

Homélie du Père Jacques PISSIER - 2ème dimanche de l'Avent - Année C - 9 décembre 2018 - Ormes.


La France en jaune et en feu, répètent les medias étrangers. Que se passe-t-il ?

Les analystes ont du mal à décrypter ces évènements multiformes. Mgr Georges Pontier,  président  de la  CEF, publie  un texte  le  6  décembre.  «Notre pays est secoué par des manifestations importantes de personnes exprimant leur souffrance et leurs peurs. Cette crise montre à l’évidence un déficit d’écoute et de dialogue dans notre  pays,  des  ruptures  et  des   incompréhensions que  vivent   beaucoup  de  nos concitoyens, une méfiance croissante dans toute institution et la perte de confiance

dans les corps intermédiaires. »  Sur ce fond d’inquiétude, quelle bonne nouvelle entendons-nous  ?    

 

1. Même dans la désolation, le Seigneur agit. Baruch en témoigne devant les exilés   revenus   de   Babylone.   Le   peuple   attend   une   transformation   concrète   et rapide de sa situation, comme Dieu l’a promis. Mais toi, dit Baruch, tourne-toi vers lui, prends de la hauteur, car Dieu se souvient, il aplanit devant toi le chemin, il maintient son Alliance, il te conduit pour que tu rayonnes  de sa  joie, dans la justice et la miséricorde. On dirait aujourd’hui justice et fraternité.

Le psaume 125 en rajoute : Ce retour d’exil semblait si improbable : nous étions comme en rêve !  Le psalmiste nous presse de ne pas nous laisser broyer par les difficultés. Si la folie humaine met le monde en feu, tout n’est pas perdu. Dieu se souvient, il travaille le cœur des hommes et des femmes qui agissent dans le même sens que lui. Ouvrons les yeux sur les merveilles que le Seigneur fait pour nous.

 

2.  Laissons-nous   travailler  par  le   Christ. Quand  Paul  prie pour  ses  chers Philippiens,   il  demande  que   le   Christ   achève   en   eux   le   beau   travail   qu’il  a commencé : un amour mutuel, qui doit grandir jusqu’à son retour, et qui leur permet de discerner ce qui est important, le fruit de la justice. On est loin de la colère partisane, haineuse et meurtrière.

 

3. Préparons sa venue, en nous d’abord.

Dans la foulée de Baruch,  Jean-Baptiste  nous invite à marcher droit. Car le Seigneur vient dans notre histoire, c’est par lui que tous verront le salut de Dieu.

Le Christ est présence de Dieu qui se souvient et nous conduit sur les chemins de la   justice   et   de   la   fraternité.   Encore   faut-il   raser   toute   montagne   d’orgueil, d’égoïsme partisan et de violence qui nous dominent. Avec lui rendons droits ses sentiers et les passages tortueux deviendront droits.

Bon, oui Seigneur, je crois que tu agis dans notre monde comme tu l’as toujours fait, que tu viens le sauver, et il en a bien besoin, que tu comptes sur moi et tu me travailles de l’intérieur. Et maintenant on fait quoi ? Ecoute Mgr Pontier : « Les violences  ne mènent à rien, nous les condamnons  sans réserve.  Nous appelons chacun à assumer ses responsabilités, accepter les voies du dialogue, un dialogue courageux   et   constructif   pour   contribuer   à  la   recherche   du   bien   commun.   La

solidarité doit être au cœur des relations humaines, spécialement vis-à-vis des plus fragiles. J’appelle les catholiques à porter notre pays dans la prière au Prince de la Paix, et à être chacun là où il est, artisan de ce dialogue respectueux de l’autre. »

 

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