samedi 20 juin 2020

Homélie du Père Jacques Pissier pour ce 12 ème dimanche du temps ordinaire

Ne craignez pas, soyez sans crainte, répète Jésus dans son discours missionnaire
aux XII. Ils rencontreront des oppositions, même la persécution, comme tous les
prophètes. Le refus de l’évangile fait partie de son contenu, comme nos échecs, car
nous rejoignons la croix de Jésus par laquelle il nous sauve de nos péchés. Une
seule consigne demeure : servez l’évangile, comptez sur Dieu, l’éternel fidèle.
Mais nous, aurions-nous donc peur ? Peur que ce soit pire qu’avant la pandémie ?
Peur pour l’emploi, les faillites, le chômage ? Dans une enquête sur Les Séniors et
le confinement, transmise par le MCR, les + 50 ans disent : J’ai peur d’être
hospitalisé, peur de mourir, d’être contaminé en faisant mes courses, ne plus
pouvoir rencontrer mes proches. 4/10 des plus jeunes disent ne plus vouloir
revenir dans une salle ou un lieu de culte. Ça pose question.
Parmi ceux qui prennent des risques, sans parler des soignants, professions de
service ou des travailleurs invisibles indispensables, j’ai remarqué dernièrement
celles et ceux qui acceptent des responsabilités municipales, maires, adjoints,
conseillers, tout sourire sur le journal. Conscients qu’ils prendront des coups, bcp
se lancent avec enthousiasme, bien décidés à servir le bien commun. Quand ils
devront rappeler quelques vérités sur le respect de tout être humain, la liberté
d’opinion ou de religion, la responsabilité de chacun, il leur faudra une force
d’âme et une grande humilité, et trouver les moyens de se ressourcer dans la
concertation, le recul, la prière et la compagnonnage avec le Seigneur.
Ils pourront s’inspirer de la lettre de Mgr de Moulin-Beaufort au Président
Macron, à sa demande suite à l’épidémie. (Je vous conseille de la lire.) Il propose
quatre points de repère pour réfléchir et envisager l’avenir :
- La Mémoire. Il faudra nous souvenir des défunts, des décès douloureux, de
l’effort des soignants et des petits métiers qui prennent un risque vital ; du temps à
la maison, redevenu calme, admiratif, priant, plein de bonté donnée et reçue.
- Le Corps. La santé du corps, devenue prioritaire, but unique, au risque du
confinement brutal pour l’éducation et l’économie. Comment prendre en compte la
personne tout entière, quel sens donner à la mort, à l’accompagnement spirituel
des malades ?
- La liberté. L’Etat ne peut assurer l’essentiel, le bonheur, il doit favoriser la
responsabilité des citoyens, dont la liberté de culte.
- L’hospitalité qui devient le modèle des relations, basées sur le don de soi et le
service des autres ; la communion avec la planète, notre maison commune, le droit
de travailler des migrants, l’allègement de la dette africaine… car tout se tient. 
St Ignace de Loyola résume bien la confiance de celui qui vit sans crainte : Il me
semble que vous devriez vous résoudre à faire avec calme ce que vous pouvez. Ne
soyez pas inquiets de tout, mais abandonnez à la divine Providence ce que vous ne
pouvez accomplir par vous-même.- La grâce de Dieu s’est répandue en abondance
sur la multitude, en un seul homme Jésus-Christ, que nous célébrons ensemble.
Soyons sans crainte !

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