jeudi 11 juin 2020

Homélie pour la fête du Saint Sacrement par le Père Louis Raymond

Homélie du Saint Sacrement 14 juin 2020

Beaucoup, parmi nous, ont fait l’expérience d’un grand manque pendant le confinement, le manque
de proximité avec frères et sœurs chrétiens, mais surtout manque de la communion au Corps du
Christ. Ressentir ce manque est légitime, mais au moins nous a –t-il permis de comprendre
davantage combien ce Pain, ce Vin, ce Corps et ce Sang du Christ sont des éléments vitaux de notre
vie chrétienne. C’est une chance que nous avons, nous les chrétiens, de pouvoir entrer en
communion profonde avec le Christ en recevant en nous Celui qui nous fait vivre. Quel Amour !
Christ se donne en nourriture pour nous combler de cet amour sauveur qui est en nous depuis notre
baptême.
« Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ». Et ce Fils unique a trouvé ce moyen
d’être au cœur de notre vie en se donnant Corps et Ame dans la communion. Nous sommes habitués
depuis notre tendre enfance à le recevoir ainsi. Et il faut parfois ressentir le manque pour pouvoir en
goûter toute la valeur. Cette eucharistie reçue dans notre vie d’homme nous fait goûter une intimité
plus profonde. Qu’il est bon de pouvoir à nouveau communier, me dit une personne. C’est vrai et
nous mesurons combien il doit être dur de vivre sa vie chrétienne sans ce recours régulier à la
communion. Et pourtant, tant de chrétiens à travers ce monde n’ont pas la chance que nous avons.
Ils vivent de ce désir de communier, de partager le Corps du Christ. Leur vie est empreinte de cette
présence et le désir est là pour leur permettre de tendre vers Celui qui les anime. Mais nous avons le
devoir de prier pour que des vocations de prêtres se lèvent et que l’Eglise trouve les moyens de
donner à chaque communauté le Pain de la Vie. L’Eucharistie fait l’Eglise. Mais l’Eglise doit aussi
donner les moyens de faire l’eucharistie. Il n’est pas vain de se demander comment cela peut se faire
quand les prêtres sont si peu nombreux ; Prions le Maître de la Moisson d’envoyer des ouvriers pour
sa moisson. Prions le Seigneur pour qu’il donne à son Eglise l’audace nécessaire pour que sa présence
puisse être assurée partout.
Cette fête d’aujourd’hui est là pour creuser en nous plus profondément notre faim du Corps du
Christ non pas pour nous enfermer dans cette intimité, mais bien pour nous ouvrir à tous nos frères
et sœurs en humanité. Christ se fait notre nourriture pour que nous puissions aller au plus près de
celles et ceux qui ont faim d’amour, de respect, de « communion ». L’eucharistie n’est pas là pour
nous satisfaire personnellement, mais bien pour nous nourrir afin de devenir des vrais disciples
–missionnaires. Pas de repliement sur nous-mêmes, mais un véritable élan vers la Mission. Nous
sommes toujours attendris devant des enfants qui reçoivent pour la première fois le Corps du Christ
et peut-être avons-nous encore un souvenir ému de la première fois où nous avons communié nous-
mêmes. Mais cette réception du Corps du Christ nous engage à porter le Christ à tous ceux de nos
frères et sœurs qui n’ont pas cette chance-là. Communier nous conduit à la Mission.
Nous avons la chance d’avoir un Dieu proche et présent à notre vie. Nous vivons dans son intimité.
Mais nous savons aussi que ce Dieu ne se laisse pas enfermer. Il est le Dieu des grands espaces, le
Dieu de l’ouverture. Que notre communion d’aujourd’hui fasse de nous de vrais disciples-
missionnaires capables d’aller vers les plus éloignés, ceux et celles qui attendent un signe d’amour,
d’espérance, de joie, les mal-aimés du monde, les rejetés, les victimes du racisme ambiant, nos frères
et sœurs en humanité qui souffrent et ont de la peine. Jésus, que je reçois en mon cœur, donne-leur
ton amour et ta paix. Eucharistie et charité ne font qu’un dans le cœur des chrétiens. Puissions-nous
nous en souvenir. AMEN.
Louis msc

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