dimanche 5 juillet 2020

homélie du Père Louis Raymond pour le 5 juillet 2020

Homélie du 5 juillet à Chaingy et à LCSM 14me dimanche ordinaire
Vous allez penser que je vous parle du Moyen-Age… Non, simplement de mon enfance et de ma jeunesse quand la traction animale était la seule que nous utilisions dans la petite ferme familiale dans ma Savoie natale. Et cette traction animale, c’était une paire de bœufs. Eh oui, j’ai grandi à la vitesse lente mais assurée des bœufs. Alors je peux vous dire que le joug, je sais ce que c’est ! Cette pièce de bois bien aménagée qui reliait les deux têtes, le cou et les épaules des bœufs leur donnait une force bien plus grande. La force des deux était ainsi reliée, cumulée et très lentement les labours pouvaient s’effectuer. Le joug est quelque chose d’indispensable à tout attelage. Je ne suis pas sûr que les bœufs d’alors l’aient trouvé très léger, mais on ne leur demandait pas leur avis. Et il fallait voir combien les jeunes bœufs que l’on voulait initier réagissaient lorsqu’on leur imposait ce joug les premières fois. Je suis sûr qu’ils avaient du mal à l’accepter.
J’ai pensé à ces épisodes de ma vie en entendant parler de joug. Le joug du Seigneur est léger. Tant mieux. Il sera donc plus facile à porter. J’aime à voir le Seigneur couplé avec moi pour tirer dans le bon sens toute ma vie. Etre attelé avec Jésus, cette comparaison, cette image me plait. Le problème, c’est que je suis sûr de sa traction à lui. Mais je suis un peu moins sûr de la mienne. Et ce qui fait la force d’un attelage, c’est justement cette harmonie. Il faut tirer ensemble et dans le même sens, la même direction. Et la force de la traction que me propose le Seigneur s’appelle AMOUR. C’est le carburant que le Seigneur m’offre pour qu’avec lui je puisse vivre ma vie, la tirer dans le bon sens. Sans ce carburant-là je ne peux pas aller vers Dieu, je ne peux pas aller vers les autres. je ne vis pas ma vie de disciple. 
« Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne ». La Cardinal ETCHEGARRAY a écrit un livre : « J’avance comme un âne ! » Que ce soit des bœufs ou un âne, ce sont toujours des bêtes de somme et elles vont à leur rythme. Elles ne vont pas vite, mais elles avancent et c’est l’essentiel. Evidemment avec nos deux bœufs, il n’était pas question d’avoir des centaines d’hectares à labourer. Mais il nous fallait le nécessaire pour nourrir une famille ; Les Sénégalais que j’ai vus venir à la messe de Noël faisaient une trentaine de kilomètres avec leur âne ou leur petit cheval à leur rythme, mais ils étaient là et ils prolongeaient la veillée de Noël jusqu'à midi le lendemain. Vivre pour Dieu les motivait, comme il motivait mes parents. Jamais ils ne se seraient permis de ne pas donner du temps à Dieu et aux autres. A la maison il y avait toujours une assiette pour le pauvre. Pendant la guerre nous n’avons jamais découvert autant de « cousins » que nous n’avons pas revus depuis. Mais personne ne partait de la maison sans rien dans son sac et sans avoir mangé.
« Frères, vous êtes sous l’emprise de l’Esprit ». Voilà donc ce joug qui nous relie tous pour que nous allions dans le bon sens, celui que JC nous a montré, celui du don de nous-mêmes. Ce joug peut s‘appeler Esprit d’Amour, Esprit Saint et nous l’avons reçu au baptême. Il nous permettra, reliés à lui, d’avancer en aimant, en partageant, en donnant notre temps, notre vie, pour que ce monde soit meilleur, soit plus vivable pour tout le monde. Cette emprise de l’Esprit est bien douce à notre vie d’homme. Mais elle nous donne une dimension qui nous dépasse. Oui, grâce à cette emprise acceptée, nous devenons semblables à Jésus-Christ, ses disciples et ses missionnaires.
Seigneur, enseigne-nous que ton joug est facile à porter et ton fardeau léger dans la mesure où nous les portons avec toi et en lien solide et profond avec nos frères et sœurs. Ne permets jamais que nous restions seuls, sans lien, sans ce joug de l’amour qui nous relie tous. Fais de nous des fervents serviteurs de ta Parole et de ton Amour reliés par l’Esprit Saint, ton Esprit d’Amour. 
« Père, ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ! » Merci ! AMEN !

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