lundi 17 août 2020

Homélie du P. Louis Raymond pour le 16 aout, 20ème dimanche du temps ordinaire

Homélie du 20 ème dimanche ordinaire 16 août 2020


Hier nous fêtions une belle figure de femme d’Israël, Marie, la Mère du Sauveur et notre Mère à

tous. Elle est un maillon essentiel dans l’histoire du salut. Aujourd’hui c’est une étrangère, une

Cananéenne qui vient s’adresser à Jésus et lui demander de guérir sa fille. Et si Jésus lui fait

remarquer qu’il est venu d’abord pour les enfants d’Israël, il reconnait dans cette femme une foi qui

l’associe pleinement à celles et ceux à qui le Seigneur vient apporter le salut. On dirait que Jésus

commence par l’humilier « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants pour le donner aux petits

chiens ». Mais cette mère met toute sa confiance en Jésus et ce n’est pas cette réponse qui la rebute.

Elle insiste et dit sa foi et Jésus loue cette foi qu’il reconnait et il guérit sa fille.

Voilà le début de l’accueil à toutes les nations qui sont sous le ciel. La Cananéenne représente toutes

ces nations qui sont disséminées sur toute la terre. Toutes ont droit au salut en Jésus Christ et je vois

en cette Cananéenne ces peuples auxquels les Apôtres et les missionnaires ont été envoyés. Ils sont

allés leur annoncer la délivrance, la libération qu’apporte l’Evangile. Ils sont allés leur dire de ne plus

avoir peur car le Seigneur vient à eux et leur rappelle qu’ils sont aimés de Dieu et invités à aimer à

leur tour.

Ce cri d’une mère nous fait rejoindre tant et tant de mères qui avouent leur impuissance devant le

malheur d’un enfant. Il nous fait rejoindre aussi le cri de tant de peuples qui n’ont que peu de place

dans le concert du monde. Il nous fait rejoindre les peuples qui ne peuvent s’exprimer et ceux qui

n’ont jamais entendu parler d’un Dieu d’amour, du Dieu de Jésus-Christ, mort et ressuscité pour nous

sauver, un Dieu qui libère des peurs et des angoisses de la vie. Ce cri d’une mère vient au cœur de

notre vie humaine pour nous inviter à être miséricorde, à être salut pour tous les hommes de la

terre. Et nous le sommes quand nous prenons le temps de nous rapprocher de « celles et ceux qui

souffrent et qui ont de la peine », comme le dit une prière eucharistique. Cette mère nous fait

devenir meilleurs par la foi qu’elle met dans le Seigneur et par l’amour qu’elle porte à sa fille torturée

par toute sorte de démon.

Cette semaine, j’ai lu dans la Croix la nomination de Mgr Laurent PERCEROU, Evêque de Moulins,

comme Evêque de Nantes et cette nomination disait : « Un évêque de proximité pour le diocèse de

Nantes ». J’aime cette définition de Laurent PERCEROU que j’ai connu lorsque j’étais formateur au

séminaire. C’est vrai, il savait être proche et éclairé pour tant de gens. Il était alors vicaire général de

Chartres. Et je sais que dans l’Allier il était connu pour sa proximité de toutes les catégories sociales.

Responsable au niveau des Evêques de la Pastorale des jeunes et de des enfants, il va prendre en

charge ce grand diocèse de 1.400.000 habitants qui vient de vivre l’incendie partielle de sa

cathédrale. Je rends grâce à l’Eglise de donner des responsabilités importantes à des hommes

comme lui et je souhaite que tous les chrétiens puissent découvrir combien leur proximité rejoint

celle du Christ et est un signe du Royaume.

Il nous est proposé aujourd’hui de vivre cette proximité concrètement, dans nos relations humaines.

La pandémie que nous vivons nous rapproche de celles et ceux qui souffrent, qui sont seuls, qui

vivent péniblement, de ceux qui sont rejetés parce qu’étrangers, exilés, rejetés. La Cananéenne est

partout présente et l’Eglise, à la suite du Christ, se doit de lui faire bon accueil. Je confie au Seigneur,

par Marie sa Mère, toutes ces personnes qui attendent que nous nous fassions proches, attentifs,

actifs. Je confie au Seigneur ces peuples qui subissent la haine dont nous avons vu les effets au Sahel

ces jours-ci. Je confie au Seigneur ces humanitaires qui vont leur dire notre solidarité, les

missionnaires qui vont leur apprendre l’importance de l’amour donné. Et je pense déjà à celles et

ceux que je rencontrerai cette semaine. Que je sache leur donner un signe d’amitié, d’amour, de

solidarité. Seigneur, rends moi proche de « celles et ceux qui souffrent et on de la peine ». AMEN 

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