Ils voulaient piéger Jésus : est-il pour on contre César ? collaborateur ou
résistant, deux accusations propres à le faire éliminer ? Mais le piège se retourne
sur eux, car ils sortent de leur poche la monnaie à l’effigie de l’empereur, interdite
dans le Temple où ils se trouvent. Quelle hypocrisie. Et quelle sagesse de Jésus :
Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.
Serait-ce la source de notre laïcité ? Non, car Jésus ne sépare ni ne confond les
deux autorités : celle de Dieu, maître de l’histoire (1 e lecture) ; qui façonne en
nous son image et nous confie ce monde à gérer, et celle des divers pouvoirs
politiques : ceux-ci sont chargés de rendre à Dieu ce qui est à Dieu, c’est-à-dire
servir l’homme et la création destinés à la vie divine, avec leurs moyens propres :
observer, analyser, hiérarchiser et agir en conséquence.
St Césaire d’Arles disait :Comme vous rendez à César, sur la pièce de monnaie,
l’image de César, rendez à Dieu, en vous-mêmes, l’image de Dieu. Dans votre vie
de tous les jours, rendez à Dieu ce qui lui revient la gloire et la puissance . (Ps
95). Tout pouvoir vient d’en haut, comme dit Jésus à Pilate. Il faut bien que, dans
le fonctionnement social certaines personnes aient autorité pour gérer le vivre
ensemble, à condition de ne pas mettre en danger le culte rendu à Dieu.
Rendez à César, à la chose publique, au bien commun ce qui est commun à
tous, animés par la foi, l’espérance et la charité. La critique est aisée mais l’art est
difficile. En cette période de pandémie, bcp disent : je n’aimerais pas être à la
place des décideurs. Le chrétien ne peut se reposer sur les autres en disant : ils
n’ont pas fait ce qu’il fallait, tant qu’il n’a pas fait son examen de conscience.
Que de détails, d’incivilités pourraient changer et rendre la vie plus facile, si nous
étions vigilants à respecter l’usage de la route, de l’eau, la qualité de l’air, du sol,
de l’espace (pour les personnes à mobilité réduite), du travail, et les précautions
sanitaires solidaires. Il y a tant de manières d’agir localement, ou plus largement,
en citoyens responsables.
Dans son message pour la Journée missionnaire mondiale 2020, le St Père nous
appelle à la vigilance. Face aux réflexes de peur et repli sur soi, il nous appelle à
nous ouvrir aux dimensions de la planète, pour éviter la panique et, dans la
confiance, demeurer attentifs aux appels de Dieu. C’est toujours à des hommes
pécheurs, mortels et fragiles, peureux et incertains,(comme nous) que Dieu veut
confier son œuvre de salut. La force de l’Esprit Saint nous est donnée, pour nous
porter au-devant de nos frères, dans la dynamique du don de soi, dans le désir
d’obéir à la volonté de Dieu, à l’exemple de Marie, transparente à la Parole qui
prend vie en elle.
Dieu nous questionne : Qui enverrai-je ? C’est du plus profond de notre liberté,
confiants dans sa miséricorde et sa volonté de sauver tous les hommes, que nous
pouvons répondre : Me voici, envoie-moi.
29 e dimanche A 2020
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