Homélie de la fête de l’Epiphanie 3 janvier 21
« Allez dire à tous les hommes, le Royaume est parmi nous ! Alleluia, Alleluia ! Le Royaume est parmi nous ! « Moi aussi je voudrais bien aller adorer cet enfant ! » Les intentions du roi Hérode sont moins pures qu’il n’y paraît. Il meurt de peur à l’idée que Dieu peut ainsi contester son pouvoir. Et nous savons bien comment il agira lorsqu’il verra qu’il a été trompé par ces mages venus d’Orient. Il provoquera le massacre de ces innocents que nous avons fêtés cette semaine. Tout cela pour une gloire bien éphémère. Ah, le pouvoir, la puissance, la domination, ils ont fait du mal et ils continuent à en faire. L’homme a toujours envie de dominer l’homme et cela est sans fin. Ne condamnons pas trop vite Hérode, car à notre propre échelle ne sommes-nous pas tous imbus de notre autorité, de notre pouvoir ?
La venue de ces mages est plus qu’un symbole. Quelques jours après Noël, après la venue du Christ sur cette terre, tout de suite nous sommes invités à regarder large, à regarder universel. Le Christ n’est pas venu pour un petit clan de privilégiés. Il est venu pour tous les Peuples et sa manifestation ouvre le salut de Dieu partout dans le monde, au levant comme au couchent, à l’Occident comme à l’Orient. Tous les peuples de la terre sont conviés à la crèche pour découvrir qui est né en cette nuit mémorable. Oui, la manifestation de Dieu en cet enfant touche tous les peuples de la terre, sur tous les continents et dans tous les âges. La manifestation du Seigneur est à dimension universelle. Prenons conscience que cette Bonne Nouvelle est ouverte à tous les Peuples, à toutes les races. Aujourd’hui c’est la fête de la mission universelle.
Oui, cette mission est universelle et, au temps de la mondialisation, nous pouvons regarder loin, nous pouvons regarder ces jeunes Eglises qui sont vivantes, qui sont engagées elles aussi dans la mission universelle, qui se battent pour une terre plus verte et plus humaine. Nous bénéficions aujourd’hui de ce retour, du retour de ce souffle missionnaire qui nous vient d’Afrique, d’Amérique, d’Asie, d’Océanie. Nous qui sommes un peu usés, parfois déçus et fatigués, ouvrons nos yeux et nos oreilles pour voir plus loin, plus profond, plus vrai. Les peuples qui, comme nous, marchaient dans la nuit ont vu se lever une grande lumière et ils accourent à la crèche. Ils nous y convient pour que nous y trouvions toute chose nouvelle. La crèche n’a pas 2000 ans, elle est d’aujourd’hui et elle ouvre à un demain. Ne regardons pas toujours le rétroviseur. Regardons devant, loin devant. Le Seigneur nous précède. Et comme les mages prenons un autre chemin, le chemin de l’aventure avec cet enfant nouveau-né. Tout sera inédit dans sa vie. C’est un exemple pour nous tous. N’ayons pas peur ! Avançons en toute sérénité.
« Debout, Eglise de Dieu, resplendis ! Elles est venue ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi ». L’appel d’Isaïe à Jérusalem peut bien se répercuter sur l’Eglise. Et je pense à notre Pape François qui a été envoyé par Dieu pour rénover cette institution de 2000 ans. Depuis le début de son pontificat, il a touché tous les sujets sensibles : la préservation de la planète, l’accueil de tous et son souci des exilés, son regard sur l’homme, sur la femme, sur la mondialisation, son appel à la miséricorde et à la fraternité, son désir d’une Eglise pauvre ouverte aux pauvres. Il n’a pas peur de s’attaquer aux mœurs mêmes dont cette Eglise s’accommodait en matière d’économie, de distribution des richesses, de la pureté des mœurs. Oui, il veut une Eglise, témoin de Jésus-Christ, proche de tous les hommes, au service de cette humanité rachetée par Jésus-Christ.
Seigneur Jésus, ouvre nos cœurs, nos vies, nos communautés aux dimensions de ton Cœur, aux dimensions du monde. Fais de nous des missionnaires, des disciples-missionnaires. Que ta lumière illumine ce monde par notre témoignage : Fratelli tutti ! Tous frères de Jésus-Christ, tous frères en Jésus-Christ : « Allez dire à tous les hommes, le Royaume est parmi nous, Alleluia, Alleluia, le Royaume est parmi nous ! »
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