Accueillons la Parole que nous venons d’entendre, non pas comme une parole d’homme, mais
comme la Parole de Dieu qui est à l’œuvre en nous, les croyants…
Ne vous faites pas appeler Maître, ne donnez à
personne sur terre le nom de Père.
Maël (un enfant) n’aurait pas le droit de dire papa à son père ? Devrais-je lui interdire de me dire Mon Père quand je lui donne la vie de
Dieu par le baptême ? Et quand il ira en classe, il ne lèvera pas le doigt
en disant Maîtresse ?
S’il y avait eu la télé, les scribes et les pharisiens
auraient été les premiers à se faire remarquer, eux qui aimaient se faire appeler Rabbi, Maître, celui
qui sait, qui dit ce qu’il faut faire. Problème : ils disent et ne font pas. Jésus ne supporte pas cela : Ecoutez-les quand ils disent la parole de
Dieu mais ne les imitez surtout pas. Des beaux parleurs, il y en a toujours,
dans tous les milieux et de tout âge. Des y
a qu’à, faut qu’on, vous devriez faire, vous n’avez pas fait… tous ceux qui
se mouillent à prendre des responsabilités en entendent tous les jours de la
part de personnes qui ne bougent pas le petit doigt.
En réalité,
les échanges virulents entre Jésus et les Pharisiens reflètent la situation de l’Eglise au moment où
Matthieu écrit son évangile, vers 80. Jérusalem a été mise à sac par les
Romains en 70, et les chrétiens sont marginalisés par les Pharisiens. Soucieux
d’interpréter la Torah en fonction des circonstances, ceux-ci insistent sur
l’observance des règles au détriment de l’esprit. Dans la Communauté
chrétienne, on met l’essentiel dans l’attachement à Jésus, et à travers lui, à
Dieu, et dans le service du frère. Transposons auj.
Veillez à ne
pas vous prendre pour le Bon Dieu, en décidant à sa place du bien ou du mal, ni
à faire passer l’enseignement du Christ derrière la transmission de vos
valeurs. C’est pour nous rappeler les
vraies priorités que nos évêques interviennent régulièrement sur des questions
éthiques, économiques ou politiques, comme bientôt sur la transmission de la
vie.
Les
avertissements de Jésus valent pour nous tous. Rechercher des titres, la reconnaissance vaniteuse, les places d’honneurs,
c’est une manière de calculer ce qui va nous rapporter le plus. Et cela
entraîne des relations froides et méfiantes. Chercher à dominer les autres,
c’est oublier que nous avons un seul
Père, un seul Père qui nous a créés, c’est nous trahir les uns les autres.
(Malachie). Toute personne qui exerce une responsabilité, vit un
service, détient une autorité, en Eglise ou ailleurs, peut connaître cette
tentation, qui peut dévier en prise de pouvoir, en appropriation d’une tâche.
Prendre le
Christ comme seul Maître, c’est se
comporter, à la manière de St Paul vis-à-vis de ses chers Thessaloniciens, comme une mère qui prend soin de ses
nourrissons. Une mère donne, elle ne calcule pas. Ce souci prioritaire
de l’autre entraîne des relations de confiance, de gratitude et de réciprocité.
Si moi, le
Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, dit Jésus au soir de son dernier repas, c’est pour vous donner l’exemple. - Le plus
grand parmi vous sera votre serviteur.
Dans l’Eglise, rien n’est plus grand qu’être baptisé.
C’est notre dignité commune.
C’est aussi notre ligne de conduite, la seule qui
donnera envie de devenir chrétien : agir en fils du même Père, et en
serviteurs de nos frères.
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