Méditation pour le 3ème dimanche de Pâques
La vie, un chemin… Un chemin tantôt facile, tantôt raide et difficile. Et depuis quelque temps il est plutôt plein d’embûches ce chemin, raide et rocailleux. Nous y sommes épiés par un ennemi d’autant plus redoutable qu’il est secret et fourbe. Comment faire de ce chemin un chemin qui mène à Emmaüs, à la rencontre du Seigneur Jésus, du Ressuscité ?
Les deux disciples prennent ce chemin, lourds des tristes événements qu’ils ont vécus. Celui sur qui ils avaient misé leur vie a été mis à mort comme le dernier des vauriens. Trois ans de compagnonnage pour en arriver là. Quelle déception ! Le ciel leur est tombé sur la tête et leur lassitude est grande. Ce chemin, ils le font sans grande conviction, mais il faut bien s’aérer, se changer les idées. Et puis voilà cet étranger qui vient se joindre à eux. Que veut-il, celui-là ? Il n’a pas l’air très au courant de ce qui s’est passé à Jérusalem. Pourtant tout le monde ne parle que de cette affaire : le prophète Juif, Jésus, a été mis à mort et voilà trois jours que cela s’est passé. « Oh, il y a bien des femmes qui nous ont dit qu’il était vivant, mais peut-on les croire ? »
Et voilà que ce chemin qui sentait la mort va s’éclairer et devenir le chemin de la Vie, le chemin du Vivant. Car cet étranger n’est pas si étranger que cela. C’est Jésus qui est là et qui chemine avec eux. Au moment de les quitter, ils le retiennent et il se fait reconnaître : après leur avoir expliqué les Écritures
, il partage le pain et puis il disparaît. « Notre cœur n’était-il pas brûlant quand il nous expliquait les Ecritures ? » Et oui ce chemin qui sentait la mort est devenu le chemin du Vivant.
, il partage le pain et puis il disparaît. « Notre cœur n’était-il pas brûlant quand il nous expliquait les Ecritures ? » Et oui ce chemin qui sentait la mort est devenu le chemin du Vivant.
Nos chemins ne sont-ils pas parfois ainsi ? Chemins de mort, ils deviennent chemins de Vie parce que Christ se révèle étonnamment? Nul ne sait comment il vient cheminer avec nous, par quel intermédiaire il passe pour nous rejoindre et nous faire découvrir qu’il est le Vivant, le Dieu de la Vie et non le Dieu de la Mort. « Tous nos chemins sont d’Emmaüs, Si nous laissons parler Jésus qui vient ouvrir notre avenir ! » chante un de mes confrères. N’est-ce pas ce qui s’est passé pour ces deux disciples ? Noyés dans un passé qui les étouffait, ils vont renaître à la Lumière, à la Vie et, avec les autres, ils vont être envoyés annoncer la Bonne Nouvelle à toutes les nations.
Nous sommes encore confinés et notre horizon est restreint. Et, même si l’éclaircie semble poindre timidement, il va falloir encore tant de vigilance et de soin de notre personne et de ceux qui nous entourent. Tant de personnes se sont données avec désintéressement tout au long de ces semaines et elles continueront. Elles nous appelleront à la rescousse pour que les chemins des hommes deviennent d’Emmaüs. Et nul doute que l’étranger sur la route se manifestera et deviendra ce compagnon de route : il partagera pour nous le pain de sa vie. Il nous redonnera l’Espérance.
Le Seigneur est le Vivant sur cette route humaine qui nous conduit au Père. Bien sûr, il demande que notre cœur soit ouvert, soit libre des entraves que nous nous sommes données. Nous croyons qu’il est là, qu’il donne vie à toutes nos actions, à tous nos gestes d’amitié, de service, à toutes nos prières, à toutes nos célébrations privées, familiales, ecclésiales, à tous nos efforts pour que la société soit plus humaine, que la nature soit respectées, pour que l’homme soit vu comme la créature de Dieu. Disciples du Vivant, nous prendrons un chemin de Vie et nous bannirons tout ce qui mène à la mort. Et le partage du pain – quand il sera possible – deviendra le signe du Festin promis à ceux qui font la volonté du Père.
Frères et sœurs, je vous souhaite un beau chemin de Vie où le Christ vainqueur de la Mort sera votre compagnon de route. Et si, à votre tour, vous accompagnez quelqu’un qui est fatigué, faîtes en sorte qu’il découvre que le Christ, dans son amour, ne l’abandonne pas, mais marche avec lui.
Il est vraiment ressuscité, Alleluia ! P. Louis msc
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