Et Pâques fleurira ! Méditation pour le jour de Pâques
J’ai cueilli le premier brin de muguet ces jours-ci, trois semaines en avance sur l’habitude. Le virus a beau sévir, la vie continue et reprendra de plus belle. C’est la leçon de la nature et c’est la leçon de la
fête de Pâques. La mort n’a pas le dernier mot. Le Christ au tombeau a donné sa vie pour que l’homme vive. Et en ce matin de Pâques, avec Marie et les Apôtres, nous célébrons la VIE, le VIVANT.
Qu’est-ce que la vie de l’homme ? Cette question nous est posée brutalement en ce temps de pandémie. Où va-t-elle ? Toutes les valeurs mises en avant en temps de sérénité sont bousculées. On se côtoyait sans se rencontrer vraiment, on courait sans savoir après quoi, on se souciait de plein de choses qui nous paraissent dérisoires quand la mort rôde. Puissions-nous redécouvrir la valeur de nos actes, des actions que nous menons, de nos amitiés dont nous sommes privés, des visites essentielles que nous ne pouvons plus faire, et redécouvrir en profondeur cette présence discrète, mais combien féconde du Seigneur dans nos vies. Il est venu parmi nous pour nous faire vivre, pour nous pousser en avant, pour nous faire avancer. Sa vie donnée et ressuscitée au matin de Pâques est un gage d’amour qu’on ne peut qu’admirer.
Les gestes vitaux que nous redécouvrons avec reconnaissance dans le personnel soignant, dans celles
et ceux qui continuent à nous alimenter, à faire vivre la société, dans nos dirigeants qui gèrent cette
crise inédite avec détermination pour le bien de tous, chez le Pape François et l’Eglise entière qui
continuent à conduire le Peuple de Dieu, deviennent des gestes qui nous disent quelque chose de la
Pâque. Nul doute que le Christ sortant du tombeau accompagne celles et ceux qui sont en première
ligne et qui ont pour mission de faire vivre.
Oui, aujourd’hui nous sommes amenés à regarder le tombeau ouvert avec des yeux renouvelés. Au
moment où des frères et sœurs sont ensevelis incognito, sans les hommages que nous avons
l’habitude de leur rendre, regarder ce tombeau ouvert nous ramène à l’essentiel de notre foi. Pour
qui vivons-nous ? Qu’est-ce qui motive vraiment notre vie ? Ces liens de famille, d’amour, d’amitié,
quelle vérité ont-ils ? On découvre bien des gestes que nous faisions parfois parce qu’il fallait les faire et qui aujourd’hui nous manquent terriblement. La vie était là et je ne le savais pas. Le manque nous en fait redécouvrir toute la valeur.
Après la mort de Jésus, qu’ont fait les Apôtres ? Ils se sont enfermés par peur sans doute, mais aussi
pour se soutenir. Ils étaient « confinés » et c’est là que les femmes sont venues les réveiller et leur
dire que Celui qui était mort est ressuscité, qu’il est VIVANT. Nouvelle incroyable, pourtant annoncée et espérée contre toute espérance. Ils étaient là à ruminer ce qui s’était passé, sans doute pas très fiers d’eux-mêmes qui avaient abandonné Jésus au pire moment. Et voilà que la Résurrection va les jeter en avant, leur donner cette force de croire et de témoigner. Confinés, nous le sommes. Invitons Marie avec nous comme les Apôtres au Cénacle. Dans sa sérénité de Mère, elle nous aidera à être de vrais disciples. Invitons toutes ces personnes qui ne savent à quel saint se vouer et qui sont sans espérance. Et accueillons l’Esprit du Christ qui vient nous donner la force dans la tempête. Il fera de nous des disciples-missionnaires.
La Pâque 2020 restera atypique, Elle nous trouvera confinés chez nous, réduits à participer à la
messe à la télévision ou sur Youtube. Nous n’aurons pas pu, ensemble, renouveler les promesses du
baptême. Les catéchumènes devront attendre encore pour se plonger dans cette eau qui vivifie, mais
dans ce baptême de désir ils sont déjà tellement près du Christ qui a donné sa vie pour tous les
hommes. Que l’unité soit notre vraie force.
Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité ! C’est cette certitude qui nous unit et nous vivifie.
Joyeuse Fête de pâques !
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