Un seul remporte la médaille d’or mais il donne envie à tous d’y arriver un jour. Avant
l’épreuve de son sport aux J.O., une jeune athlète est interviewée : « Il y a 4 ans j’ai eu le
bronze, puis je me suis blessée, j’ai été opérée, je me suis battue, j’espère faire mieux cette
année, d’autres ont réussi, pourquoi pas moi ? » Un champion qui réussit, ça tire les autres en
avant. Un champion de la bonté, ça donne envie d’être bon.
Marie est celle qui a réussi, et nous tire en avant. Elle nous montre le but : non une gloire passagère, célébrée dans les medias, réservée à quelques-uns, mais la victoire de l’amour de Dieu en chacun de nous et dans le monde, qu’elle exprime dans la joie débordante de son Magnificat.
La réussite de Marie est celle de l’amour de Dieu en elle, manifestée en premier dans la mort et la résurrection du Christ. La réussite de l’amour et du pardon, les deux mots pour dire la miséricorde de Dieu. Elle doit sa réussite à sa relation à Dieu, comment elle s’est laissé rejoindre, habiter et féconder par sa Parole, transformée en disciple de Jésus, déplacée en ses projets. Croyons qu’en chacun de nous qui se laisse rejoindre, le Seigneur accomplit encore des merveilles de foi, de charité, d’espérance. Sa rencontre avec sa cousine Elisabeth est pleine de reconnaissance pour ce que Dieu réalise en chacune : Marie salue Elisabeth, preuve vivante que rien n’est impossible à Dieu et Elisabeth déborde de joie devant la mère de son Seigneur, heureuse d’avoir cru à l’accomplissement de la Parole de Dieu en elle.
Accueillons cette invitation à renouveler avec empressement les « visitations » que nous avons à nous faire les uns aux autres, avec le même a-priori de bienveillance. En l’autre aussi le Seigneur fait des merveilles. J’ai été témoin pendant plusieurs semaines de la bienveillance de grands parents dans l’éducation de leurs petits enfants, différente de celle des parents ; j’ai entendu des paroles de bienveillance de la part de voisins, entre vacanciers, entre membres de la même famille, ne serait-ce que par des attentions discrètes, ces petits gestes quotidiens qui disent que l’autre existe, cela contraste avec certains ados pour qui n’existe que leur petite personne. La bienveillance et l’indulgence en parole n’est pas tjs facile, quand nous échappent certains mots que nous n’aurions pas du dire, car nous ne savons pas ce qu’il y a entre les gens ni dans les maisons.
La réussite de Marie est celle de l’espérance. Elle sait que Dieu est fidèle, qu’en elle
Dieu accomplit sa promesse de donner au monde le Sauveur. Au moment de son Magnificat,
elle ne sait pas comment cela va se faire, mais, assurée de la force de l’Esprit Saint, elle fait
totalement confiance à Dieu pour l’avenir. La réponse, elle la connaîtra dans la résurrection de
Jésus, son Fils devenu Christ et Seigneur. St Paul dit : C’est lui qui doit régner jusqu’au jour
où la mort sera vaincue.
Ainsi nous n’avons pas le droit de désespérer de quiconque, ni de notre monde, de notre
société. Tous les maux qui la minent : pouvoir, argent, violence, haine, Jésus les a affrontés, il
a répondu par la force de l’amour, dans lequel il nous a plongés par notre baptême. Par sa
force qui se déploie dans notre faiblesse, avec l’accompagnement et la prière de Marie et de
toute l’Eglise, nous avons le pouvoir d’affronter les mêmes défis. Et nous avons la certitude
que, si nous restons unis au Christ, comme Marie, nous aurons aussi part à sa gloire.
L’Assomption de Marie est le couronnement des merveilles du Seigneur, mais pas la fin.
Elle continue d’agir auprès de nous ; comme à Cana, elle continue de porter auprès de son Fils
nos besoins et ce qui nous empêche d’être heureux. Comme à Cana, elle nous redit : Faites
tout ce qu’il vous dira.
Avec des images empruntées plus à la mer qu’à la montagne, St Bernard a écrit une homélie qui a été mise en musique : « Lorsque vous assaillent les vents des tentations, regardez l’étoile, invoquez Marie… » C’est pourquoi, après notre action de grâce dans l’eucharistie, nous repartirons avec ce refrain : Regarde l’étoile, invoque Marie, si tu la suis tu ne crains, elle te conduit sur le chemin. (15/08/2016)
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