Samedi 13 août à Ingré et Dimanche 14
août à La Chapelle Saint Mesmin
« La paix, elle aura ton visage, la paix sera toi, sera
moi, sera nous et la paix sera chacun de nous ! » Facile à chanter
lorsque l’on est entre gens qui se connaissent, qui s’aiment bien, qui n’ont
aucun différent, qui pensent sensiblement la même chose… Facile parce que la
paix alors ne demande pas spécialement un effort de compréhension et
d’adaptation, un effort pour aimer celui qui est différent de nous et qui
attend pourtant que nous lui donnions la paix que Dieu est venu apporter sur la
terre, une paix exigeante, une paix qui engage toute notre personne. Car enfin
qu’est-ce que la paix que le Christ vient révéler au monde ? C’est une
paix qui engage toute notre vie, toute notre manière d’être en tant qu’humain
et en tant que disciple. Cette paix qu’il est venu nous offrir est passée par
la croix, la souffrance, la mort. Et les témoins de la paix dans le monde ont
aussi dû suivre ce chemin. Regardez les Martin Luther King, les moines de Thibirine,
pour ne citer qu’eux… Dire au monde la paix du Christ est dangereux, nous le
savons bien…
Et le chant que je prenais au début de ce mot montre bien que
cette paix elle embrasse tous les hommes, quelle que soit leur couleur, leurs
manières d’être, leur caractère, leur manière de penser. Et en ces temps
difficiles que nous visons, nous savons bien que nous pouvons être embarqués
dans des ressentiments, dans des colères, dans les « dents pour
dents ». Devant le scandale de la souffrance imposée au nom d’une
idéologie, nous risquons de tomber dans les amalgames en tout genre. Nous
pouvons même prendre à partie des personnes qui n’ont aucune volonté de nuire.
Bien au contraire ! La paix c’est un rude combat ! Nous le savons
bien, même pour découvrir les moyens de faire la paix en nous-mêmes, il nous
faut entrer en conflit avec ce qui est le plus profond en nous. Alors avec les
autres, avec le monde, avec l’Eglise que ne faut-il pas comme combat.
Le combat du Christ se termine par ces mots :
« Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ! »
Le christ supporte vaillamment cette souffrance, cette mort injuste parce
qu’elle ouvre à la vie en Dieu et qu’elle nous mènera à la résurrection avec
lui. Et nous savons que nous aussi nous serons amenés à vivre en lui. Mais le
pardon aux ennemis reste le meilleur remède à toute violence. Le pardon,
parlons-en… Pouvons-nous vivre sans ce pardon donné et reçu, sollicité parfois
avec insistance et d’autres fois dans le silence de la souffrance intime. Pour
que la paix soit possible, il faut que nous puissions assumer nos gestes, en
reconnaître le bien et le mal, ce qui en eux fait vivre ou fait mourir.
La paix que le Christ promet est tout autre chose qu’un long
fleuve tranquille. Il parle de feu : « Je suis venu apporter le feu
sur la terre ! » Le feu ce n’est pas le symbole de la tranquillité. Lorsque
des langues de feu se posent sur les Apôtres au jour de la Pentecôte, ceux-ci
sont investis du pouvoir de continuer l’œuvre du salut. Ils devront devenir les
témoins d’un Dieu qui aime l’homme profondément, sans distinction de race ou de
couleur… Aimer c’est tout donner et se donner soi-même, dit Ste Thérèse. Nous
ne ferons pas la paix sans ce don parfait de notre vie pour qu’elle advienne
chez nous et entre les hommes. Faisons naître ce feu de l’amour qui va embraser
nos vies et celle du monde.
L’eucharistie est vie et feu à la fois. Elle nous conduit au
sein même de l’amour du Christ pour le Père et pour le monde. Pénétrons dans
cet abyme d’amour que le Christ nous a laissé pour faire mémoire de son
sacrifice, de son don pour l’humanité.
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