lundi 5 décembre 2016

Homélie du Père Jacques PISSIER (2ème dimanche de l'Avent)


Je vous propose de regarder Jean-Baptiste et ensuite d’entendre son message.

 

Jean-Baptiste est un prophète qui fait signe. Sa manière austère de s’habiller, de manger, de vivre au désert rappelle à ses concitoyens le prophète Elie dont on attendait le retour ; le désert de Judée fait penser au désert du Sinaï traversé par le peuple sous la conduite de Moïse après la sortie d’Egypte, où Dieu s’est fait connaître comme le Sauveur ; enfin c’est en reprenant un oracle du prophète Isaïe qu’il lance son appel à la conversion : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Et puis il propose un geste d’engagement à se convertir par un baptême dans le Jourdain, qui marque le seuil d’entrée dans la Terre Promise. Tout en lui rappelle l’attente tendue vers la venue de Dieu en la personne du Messie, issu de la descendance de Jessé, père de David, devant qui Jean-Baptiste s’efface.

 

Retenons ceci : chacun de nous est fait prophète à son baptême, selon sa forme propre, toute l’Eglise est prophète à chaque époque. Demandons-nous alors si nous faisons signe : par ce que nous donnons à voir, une manière de vivre évangélique, par ce que nous donnons à entendre, une parole écho à la parole de Dieu qui nous habite, par ce que nous offrons à vivre : la paix et la justice pour les pauvres et les malheureux comme dit le psaume.

 

Jean-Baptiste est tout entier donné au message dont Dieu l’a chargé : Convertissez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche. Remarquons l’expression familière à Matthieu, le Royaume des Cieux. Quand les autres évangélistes disent le Royaume de Dieu, Matthieu préfère ne pas nommer le Très-Haut par respect pour l’immensité qui le distingue de ses créatures. La Bonne Nouvelle c’est donc Dieu lui-même qui vient, habiter au milieu des hommes, et il donne l’Esprit Saint, comme un feu qui met tout à nu. Un Dieu plus proche que nous le pensons, qui vient à nous de manière toujours inattendue. La question qui nous est posée est de savoir comment nous nous préparons à l’accueillir, comment nous allons changer de direction pour revenir à lui. Il vient nous parler dans notre conscience pour choisir le bien, par les autres qui nous interpellent, qui ont besoin de nous, les pauvres, les étrangers, les malades (Mt 25) : « Ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites ».

(Jean-Baptiste n’hésite pas à parler fort à ceux qui se croient justes devant Dieu par le seul fait de leur naissance. Engeance de vipères ! Produisez un fruit de conversion. Parfois nos évêques, nous-mêmes (au travail, en famille), sommes obligés d’élever la voix quand les grandes valeurs de dignité humaine ou de liberté sont menacées, au risque d’être incompris, comme le sont les prophètes.)

 

Quels fruits de conversion sont possibles ? Saint Paul nous demande de nous ancrer dans les livres Saints ; nous accueillir différents comme le Christ, en toute miséricorde. Dans sa lettre encyclique Laudato Si, le Pape François nous demande de nous respecter et de respecter la terre (prendre soin avec bienveillance) : pas de vaisselle jetable, moins de courriels photocopiés, faire attention au chauffage, co-voiturage, trier les déchets…. En paroisse : éviter les feuilles de chant et utiliser un carnet, s’apprendre mutuellement à louer Dieu pour ce qui est beau et demander pardon… abîmé ; Je vous invite à relire les 7 étapes du processus de conversion du Pape François : Initier, encourager, dialoguer…

 

Viens  Seigneur, viens nous sauver !

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