Un jeune grand-père regarde ses photos de
montagne, avec nostalgie. J’avais 40 ans de moins. Aujourd’hui à l’évidence,
son corps ne répond plus comme avant, des fragilités apparaissent. Peu à peu,
il apprendra à ne pas tout pouvoir, ni tout vouloir, à continuer d’exercer sa
liberté, jusque dans ses limites ; il devra consentir à la réalité comme une
occasion de prendre ses responsabilités dans ce qu’il lui est possible de faire.
Choisir la vie pour rester libre, même
quand on ne peut pas tout : tel est le chemin que Dieu nous propose : Si tu le
veux, tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester
fidèle, de choisir l’eau ou le feu. Au chapitre 30, 14 du Deutéronome, Dieu dit
: Je mets devant toi la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction, choisis
donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance.
Dieu nous demande, non pas de subir les
évènements, mais, jusque dans les épreuves et les
crises, de choisir le chemin de vie.
Choisir la vie, c’est peut-être se répéter
: j’y arriverai, ou bien rebondir après la tempête du chômage - revivre après
la drogue - entamer un chemin de réconciliation - s’organiser auprès d’une
maman qui ne peut rester seule - oser une folle aventure, comme Jean-Claude,
handicapé de naissance. Il a 12 ans que j’arrive dans sa paroisse. Dans sa
poussette on ne lui voit que la tête et le tronc, ses membres ne se sont pas
développés, il a la maladie des os de verre. A l’église, on lui apporte le
micro, il lit d’une forte voix ; à Lourdes, il est un vrai boute en train.
Il est membre actif de l’APF. A 30 ans on
lui propose de faire du théâtre. Je l’entends encore :
La metteuse en scène m’a dit : Jean-Claude
tu n’as pas qu’une tête, tu as un corps, apprends à t’en servir, fais confiance.
Ça a duré une quinzaine d’années.
Choisir la vie, ou le Royaume de Dieu,
c’est faire confiance à la parole de Dieu.
Elle est un chemin de bonheur. Heureux
ceux qui marchent suivant la loi du Seigneur. C’est être capable de continuer à
vivre alors que tout semble perdu, en se laissant guider par la loi nouvelle de
l’évangile telle que Jésus l’a vécue et enseignée.
D’abord il appelle à intérioriser les
commandements. Tout se joue dans le cœur de chacun.
Choisir la vie ou le Royaume de Dieu,
c’est travailler son regard pour considérer l’autre comme un frère. La colère
constitue déjà une agression contre lui, la convoitise aussi. La réconciliation
est un devoir plus urgent que l’offrande à Dieu dans le culte.
Choisir la vie ou le Royaume de Dieu c’est
chercher toujours plus la vérité dans nos relations. Oui c’est oui, non c’est
non, le reste vient du Malin.
C’est un chemin de conversion et de
guérison.
Un homme handicapé moteur écrit : J’ai
d’abord voulu mener ma vie à la force de mes poignets, mais j’ai craqué. Au
fond du gouffre, le Seigneur est venu me rejoindre et m’a simplement dit :
Veux-tu que je t’aide à mener ta barque ? Mon oui m’a aidé à remonter la pente.
Le Seigneur ne veut pas que nous en restions à l’étape de la croix, mais que
nous lui offrions nos propres morts, souffrances, regrets, pour qu’il puisse
les ressusciter.
Pour moi, choisir la vie, s’articule
autour de 3 sacrements que propose notre Eglise :
l’eucharistie pour mieux connaître Celui
qui nous transforme chaque jour, le Sacrement des Malades, qui est un geste
d’abandon entre les mains de Dieu, et enfin le Sacrement de réconciliation qui
nous permet de mieux discerner la volonté du Seigneur.
Seigneur, conduis-nous sur le chemin de la
vie.
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