Le diable se cache dans
les détails, dit-on. C’est souvent à cause de broutilles non comprises que
commencent les disputes, et les rancœurs si on n’y prend pas garde. Le serpent
est rusé, dit la Bible et Eve se laisse piéger par ses paroles de soupçon. Que
la Bible l’appelle tentateur, dragon, diviseur, diable ou Satan, il rôde
cherchant qui dévorer, dit Saint Pierre, pour instiller le doute sur la
droiture de Dieu, mener à la confusion dans nos relations, particulièrement nos
relations homme-femme, avec la création, et avec Dieu.
La tentation fait partie
de notre condition humaine. Elle consiste essentiellement à se prendre pour
Dieu, ou du moins pour ce que nous imaginons que devrait être Dieu. « Ni Dieu
ni maître, c’est moi le chef, qui sais, qui dis ce qui est bien, qui décide des
droits et des devoirs de chacun, jusqu'à devenir un tyran dominateur qui
instaure la loi du plus fort, la jungle entre les hommes. Par Adam, prototype
de l’homme tenté, la mort est entrée dans le monde, dit Saint Paul. Quand nous
acceptons avec délices d’y entrer, nous continuons le péché d’Adam, nous
dressons la Croix du Christ.
Le récit des tentations,
au début de l’évangile de Matthieu, est comme
un résumé de celles que nous connaissons. Elles touchent à des réalités
vitales : la nourriture, le pouvoir, l’ambition démesurée. Ne nous arrive-t-il
pas de dire : je vis seulement de nourritures terrestres, ce qui sort de la
bouche de Dieu est sans intérêt ? Ou encore : Dieu est à mon service, je le
prie de réaliser mes désirs ? Ou bien : Dieu est secondaire, l’essentiel c’est
ma carrière, mes loisirs ?
Profondément homme,
Jésus a été soumis à la tentation. Tentation de douter d’être réellement Fils
de Dieu, d’échapper aux limites de la condition humaine, de se servir de son pouvoir
(divin) pour s’imposer aux hommes, de se faire acclamer comme le sauveur du peuple.
Il le sera, mais par la Croix.
Comme le peuple de Dieu
autrefois dans le désert, nous sommes tentés de douter de Dieu (il ne fait rien pour moi) ; de chercher nos
sécurités ailleurs, dans des idoles qui nous droguent : l’argent,
l’étourdissement, l'addiction à nos écrans, le pouvoir, l’orgueil.
En ce Carême, nous
chercherons à identifier nos propres tentations, qui se cachent sous l’apparence
d’un fruit appétissant, pour les reconnaître devant le Seigneur dans le
sacrement de son pardon.
La question pour nous
finalement est de choisir d’être, vraiment ou non, enfants de Dieu, en relation
de totale confiance avec lui ; d’être, vraiment ou non, en relation de
fraternité entre nous. Et de vérifier ce que nous sommes.
Si nous choisissons de
marcher à la suite du Christ, sur le chemin de l’amour, alors nous vivrons.
Sinon, c’est la jungle !
Résister à la tentation
est un vrai combat. Qui se déroule en nous. où nous ne pouvons vaincre qu’avec
Jésus et comme lui. Il est écrit ! Jésus repousse le tentateur par la
Parole.
Par l’obéissance d’un
seul, le Christ, à la parole d’amour du Père, la multitude des hommes est
rendue juste.
Pour mener le combat de
la liberté, de la fidélité, de la prière, de la justice, nous avons : le jeûne,
le partage, et la Parole de Dieu. Nous sommes entrés, ce Mercredi des Cendres,
dans quarante jours d’entraînement pour grandir dans l’amitié avec le Seigneur.
A la base de tout, nous rappelle le pape dans son message de carême, il y a la
Parole de Dieu. Décidons de quelle manière nous l’écouterons et la méditerons
avec davantage d’assiduité. Pour nous laisser d’abord aimer par le Seigneur. S’il
nous mène au désert, c’est pour mieux nous manifester sa tendresse.
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