lundi 21 août 2017

Homélie du Père Jacques PISSIER - 20 è dimanche du temps ordinaire- Année A - 19 août 2017


Jésus l’a voulu : son Eglise est universelle. L’été est souvent l’occasion d’en faire l’expérience, comme à Lourdes où vient le monde entier, ou quand nous découvrons les particularités d’autres diocèses que le nôtre. L’Eglise du Christ est la maison de prière pour tous les peuples. L’évangile est universel, comme l’amour de Dieu, nous disent les textes de ce jour. Mais en sommes-nous bien convaincus ? Même Jésus a du se laisser bousculer.

Un épisode de sa vie a marqué les esprits : quand il s’est déplacé en terre païenne, fait assez rare chez lui. Sa mission initiale était d’annoncer le Royaume de Dieu aux Juifs qui en avaient reçu la promesse. Leur refus conduit Jésus à renouveler le geste qu’avait fait le prophète Elie autrefois : tournant le dos au roi d’Israël, il avait témoigné de la bonté de Dieu vis-à-vis d’une femme étrangère, une veuve de Sarepta près de Tyr, auj. au Liban. 800 ans plus tard, Jésus se rend dans la même région. (Sur place on nous dit que Marie avait accompagné son Fils et ses disciples. Mais ne pouvant entrer dans un village païen, Marie s’était assise à l’entrée sur un muret en attendant le retour de son Fils. On y voit une statue de Marie, appelé « N.D de l’attente ».)

Voilà qu’une Cananéenne vient lui crier sa douleur : sa fille est tourmentée par le Malin. Seulement, les Cananéens n’ont pas bonne réputation pour les Juifs : c’est un peuple idolâtre, impur et maudit, qu’on affuble du surnom de chiens. Dans un premier moment, Jésus semble agacé par la présence intempestive de cette femme – comme un président de la République en vacances qui voudrait qu’on lui fiche la paix – il ne lui répond pas un mot. Mais elle crie. Les disciples : Renvoie-la, elle nous casse les oreilles ! Jésus répond : Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël. Elle s’obstine, se prosterne devant lui, et avec beaucoup d’à-propos, répond à Jésus qu’une seule miette de sa puissance de Fils de David suffira à sauver sa fille. Jésus est émerveillé par tant de confiance : Femme grande est ta foi ! C’est la foi qui sauve. Une foi sans frontières qui bouscule Jésus. (Est-ce là l’origine du proverbe : ce que femme veut, Dieu le veut ?) Contre sa propre tradition, Jésus bouleverse alors son projet d’une mission exclusive envers Israël.

Déjà les Hébreux en exil, avaient fait l’expérience que les étrangers pouvaient être proches du Seigneur.

Paul, de son côté, vit une tension difficile entre ses frères juifs et les nations païennes, il n’a pas toujours été compris pour son attitude d’extraordinaire ouverture. Comme Jean-Paul II priant à Assise à côté des représentants des diverses religions dans le monde. Mais son message est clair : si Dieu s’est d’abord révélé à un peuple particulier, les Juifs, son projet d’amour concerne bien l’humanité tout entière.

Seigneur Jésus, avec le Concile Vatican 2 nous te rendons grâce : puisque tu es mort pour tous et que la vocation de tout homme est de participer à la vie divine, nous affirmons que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associés à ton Mystère pascal. Donne-nous ton regard de foi et d’espérance sur toute personne.

En disant à tes disciples : Allez, de toutes les nations faites des disciples, tu nous envoies tous porter témoignage de ton salut au-delà de nos frontières de maisons, quartiers, réseaux, tu désires une Eglise en sortie, portes ouvertes, pour aller aux périphéries de l’existence.

Seigneur Jésus, envoie nous ton Esprit Saint : qu’à l’occasion de la rentrée et du synode diocésain, nous ouvrions des chemins de rencontre, d’accueil et de fraternité, annonciateurs de ton amour pour tous.

20e dimanche A 2017

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