Jésus
l’a voulu : son Eglise est
universelle. L’été est souvent l’occasion d’en faire l’expérience, comme à
Lourdes où vient le monde entier, ou quand nous découvrons les particularités
d’autres diocèses que le nôtre. L’Eglise du Christ est la maison de prière pour tous les peuples. L’évangile est
universel, comme l’amour de Dieu, nous disent les textes de ce jour. Mais en
sommes-nous bien convaincus ? Même Jésus a du se laisser bousculer.
Un
épisode de sa vie a marqué les
esprits : quand il s’est déplacé en terre païenne, fait assez rare chez
lui. Sa mission initiale était d’annoncer le Royaume de Dieu aux Juifs
qui en avaient reçu la promesse. Leur refus conduit Jésus à renouveler le geste
qu’avait fait le prophète Elie autrefois : tournant le dos au roi
d’Israël, il avait témoigné de la bonté de Dieu vis-à-vis d’une femme
étrangère, une veuve de Sarepta près de Tyr, auj. au Liban. 800 ans plus
tard, Jésus se rend dans la même région. (Sur place on nous dit que Marie avait accompagné son Fils et ses
disciples. Mais ne pouvant entrer dans un village païen, Marie s’était assise à
l’entrée sur un muret en attendant le retour de son Fils. On y voit une statue
de Marie, appelé « N.D de l’attente ».)
Voilà
qu’une Cananéenne vient lui crier sa
douleur : sa fille est tourmentée par le Malin. Seulement, les Cananéens
n’ont pas bonne réputation pour les Juifs : c’est un peuple idolâtre,
impur et maudit, qu’on affuble du surnom de chiens.
Dans un premier moment, Jésus semble agacé par la présence intempestive
de cette femme – comme un président de la République en vacances qui voudrait
qu’on lui fiche la paix – il ne lui répond pas un mot. Mais elle crie. Les
disciples : Renvoie-la, elle nous
casse les oreilles ! Jésus répond : Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël. Elle
s’obstine, se prosterne devant lui, et avec beaucoup d’à-propos, répond à
Jésus qu’une seule miette de sa puissance de Fils de David suffira à sauver sa
fille. Jésus est émerveillé par tant de confiance : Femme grande est ta foi ! C’est la foi qui sauve. Une foi sans
frontières qui bouscule Jésus. (Est-ce là
l’origine du proverbe : ce que femme veut, Dieu le veut ?) Contre
sa propre tradition, Jésus bouleverse alors son projet d’une mission exclusive
envers Israël.
Déjà les Hébreux en exil, avaient fait l’expérience que les étrangers
pouvaient être proches du Seigneur.
Paul, de son côté, vit une tension difficile entre ses frères juifs et
les nations païennes, il n’a pas toujours été compris pour son attitude d’extraordinaire
ouverture. Comme Jean-Paul II priant à Assise à côté des représentants des
diverses religions dans le monde. Mais son message est clair : si Dieu
s’est d’abord révélé à un peuple particulier, les Juifs, son projet d’amour
concerne bien l’humanité tout entière.
Seigneur
Jésus, avec le Concile Vatican 2 nous
te rendons grâce : puisque tu es
mort pour tous et que la vocation de tout homme est de participer à la vie
divine, nous affirmons que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu
connaît, la possibilité d’être associés à ton Mystère pascal. Donne-nous
ton regard de foi et d’espérance sur toute personne.
En
disant à tes disciples : Allez, de toutes les nations faites des
disciples, tu nous envoies tous porter témoignage de ton salut au-delà de
nos frontières de maisons, quartiers, réseaux, tu désires une Eglise en sortie, portes ouvertes, pour aller aux périphéries de
l’existence.
Seigneur
Jésus, envoie nous ton Esprit
Saint : qu’à l’occasion de la rentrée et du synode diocésain, nous
ouvrions des chemins de rencontre, d’accueil et de fraternité, annonciateurs de
ton amour pour tous.
20e dimanche A 2017
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