mardi 2 janvier 2018

Homélie du Père Jacques PISSIER - Veillée de Noël 2017.


Vous avez entendu ce récit ? Vous avez imaginé ? C’est tellement bien raconté que l’on s’y croirait. C’est pour cela que nous faisons des crèches. Pas pour faire mignon, gentil, enfantin. Mais parce que  chacun de nous peut se dire :  ce soir, je suis Marie,  tellement bouleversée de donner naissance au Messie, qu’elle garde dans son cœur tout ce qu’elle voit et  entend,  je   suis   Joseph,  inquiet   de   ne   pas   trouver   de   place   et   bien   content   de  cette mangeoire d’animaux en guise de berceau ; je suis les bergers qui vivent dehors avec leurs bêtes. Je suis Bethléem, ville aujourd’hui entourée d’un grand mur pour ne pas se rencontrer et à qui l’Ange annonce la paix, je suis la Terre qui se réchauffe dangereusement et que Dieu vient habiter.

A quel moment de la journée Saint Luc nous dit que Jésus est né ? La nuit. C’est pour la nuit du monde que Jésus est la Lumière. Ecoutez ce que l’Ange dit aux bergers au milieu d’une grande lumière : Ne craignez pas. Je vous annonce une bonne nouvelle qui sera une grande joie pour tout le peuple. Qu’est-ce qui serait une bonne nouvelle pour nous ce soir, et pour Bethléem et pour la terre ? Que je n’ai plus ces idées noires…que je puisse pardonner… Que notre fille guérisse, que notre fils trouve un travail stable…  J’ai entendu des enfants dire :

Que la paix soit dans le monde… que les attentats s’arrêtent… Ma maman travaille à la Banque alimentaire, qu’il y ait à manger pour tout le monde… J’aimerais qu’ils disent aux infos que Dieu descend du ciel pour le voir et que tout le monde croit en Dieu. (fille 9 ans)

Mais justement c’est  cela  Noël !  Aujourd’hui vous est né un Sauveur, c’est le Christ, le Seigneur ! Il nous apporte la joie, la paix, la gloire de Dieu, c’est-à-dire son amour visible pour chacun d’entre vous.

Mais alors, pourquoi on ne le voit pas ? Parce qu’on n’a pas les bonnes lunettes !

Parce qu’ on est comme l’empereur Auguste qui veut commander toute la terre, parce qu’on veut

laisser Dieu dans les nuages, ou qu’on l’imagine à notre image. Mais justement,  Jésus, c’est Dieu qui dit qui il est, Jésus c’est Dieu qui vient chez nous. Il se fait bébé, et tous ceux qui sont fragiles, blessés, oubliés des autres, qui ont besoin d’être aimés sont heureux de le savoir Dieu avec eux. Lui qui est Dieu, qui a tout l’univers, choisit d’être sans défense – il le sera encore plus sur la Croix, pour ne forcer personne à l’aimer.

Pour le voir il faut des yeux d’enfants, comme l’ont chanté les enfants d’Ormes dans un conte musical. Il nous faut un cœur d’enfant, comme Marie, Joseph, les Bergers. Vous avez vu sur le tableau projeté sur l’écran : ils sont quatre hommes forts, ils ne font pas les malins, ils se penchent, se font tout petits.  Dieu est là, dans l’enfant sans parole, dans ce fils de déplacés   sans  maison,  et   il   faut  bien  les  Anges   pour  leur   dire :  c’est   lui   le  Sauveur.  Il manifeste la grâce de Dieu pour le salut de tous les hommes, dit Saint Paul.

Jésus, aide-moi  à reconnaître  de quoi moi aussi j’ai besoin d’être sauvé : de mes refus d’aimer,   ou   d’écouter,   ou   de   rencontrer  celui   que  je  connais   pas,  de   te  rencontrer  dans l’étranger ou le pauvre, de ma peur de manquer, ou de faire silence comme Marie, de ma peur de Dieu, peut-être.

Jésus, tu es le Sauveur. Tu viens me sauver, nous sauver, sauver le monde.

Et tu as besoin de moi, pour accueillir ta Parole comme Marie, pour rechercher ta volonté comme Joseph, pour te faire connaître comme les Bergers.

A chaque messe, la vraie crèche, c’est nous qui chantons la Gloire de Dieu, qui entendons ta Bonne nouvelle, qui te recevons dans la communion et devenons ton Corps.

Chaque jour, fais-nous vivre de ta Bonne Nouvelle.

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