lundi 16 avril 2018

Homélie du Père Jacques PISSIER - 3ème dimanche de Pâques - Année B - 15 avril 2018


La foi, c’est personnel, dit-on. C’est vrai, nous l’avons vu avec Thomas, la semaine dernière. Mais  croire, c’est aussi témoigner, nous dit Jésus :  A vous d’en être témoins.

Incontournable ! Pas réservé à certains. Alors, comment témoigner ?

Avec la même audace que les Apôtres après la Pentecôte (prière du synode).  

Dans les actes des apôtres,  Pierre   et   Jean  viennent   de   guérir   un   infirme.   Les   gens   s’attroupent,   ils   veulent comprendre. En plein Temple de Jérusalem, Pierre affirme : C’est par le nom de Jésus qu’il a été guéri, ce Jésus que vous avez tué, comme les prophètes l’avaient annoncé. Vous auriez dû reconnaître en lui le Messie annoncé. Dieu l’a ressuscité, nous en sommes témoins. Mais vous   avez   agi   par   ignorance.   Convertissez-vous   pour   que   vos   péchés   soient   effacés.

Admirons le  courage   de  Pierre,   mais demandons-nous  si   nos  schémas  de   pensée,  notre

ignorance, ne nous empêchent pas de nous ouvrir vraiment à l’évangile.

1.  Témoigner en nous référant constamment  à   la  Parole   de   Dieu. Dès que l’on partage sur un texte, il s’exprime toujours quelque chose qui n’a jamais été exprimé.

2. Témoigner par une vie en accord avec l’évangile. Saint Jean le répète : c’est votre vie qui montre votre foi, si vous  aimez comme Jésus. Celui qui dit : Je le connais, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, la vérité n’est pas en lui. D’où cet appel à chasser loin de nous le mensonge pour grandir dans la fidélité au Christ et son message d’amour exprimé dans les béatitudes.

Dans   les   affaires   de   pédophilie   qui   secouent   notre   diocèse,   notre   évêque   s’appuie

notamment  sur   cette   parole   de   St  Jean :  Celui   qui  fait   la   vérité   vient   à   la   lumière.

Recherchons la vérité à tous les échelons, et refusons de colporter des rumeurs. Un jeune musulman m’a raconté sa règle de vie héritée de sa mère qui lui répétait : Tu y étais ? Alors ne dis rien !

3. Témoigner, c’est raconter comment nous avons reconnu Jésus  sur notre route, dans une Parole, dans le partage du pain, comme les disciples d’Emmaüs.

Je sais bien que le menu de certains repas qui suivent la Messe est composé de critiques de l’homélie du prêtre ou du comportement d’acteurs de la liturgie, rarement une remise en cause de son inertie ou son désir de participer autrement.

Et si on partageait un moment qui nous a touchés cette fois-là : nos péchés pardonnés par Jésus, une Parole que nous gardons pour la semaine, la prière qui nous a jailli du cœur, cet envoi à être témoin auprès de tel ou telle, cette personne qui nous est venue à l’esprit comme signe de Jésus vivant aujourd’hui…

En ce moment les enfants au catéchisme réfléchissent sur ce passage de l’évangile  d’aujourd’hui : comment reconnaître Jésus vivant : parlons-en avec eux.

Vous, marcheurs*, comment témoigner de Jésus vivant ? Partagez vos motivations pour partir, vos découvertes, profitez de ce qui motive ceux que vous rencontrez, mangez une parole de Dieu par jour, redites cette prière de l’Alléluia : Seigneur Jésus, ouvre-nous les Ecritures ! Que notre cœur devienne brûlant tandis que tu nous parles. Et puis racontez ce qui nourrit votre pèlerinage quotidien au retour.

Profitons à plein de notre Eucharistie :  Jésus rend présent pour nous ce qu’il nous annonce dans sa Parole, il répand sur nous son Esprit saint, Souffle de Dieu, Amour puissant du Père et du Fils, premier acteur de notre vie en Eglise. Qu’il fasse de nous de vrais disciples-missionnaires !

 

*vers Saint Jean de Compostelle, présents à Ormes.

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