mardi 28 août 2018

Homélie du Père Jacques PISSIER - 21 ème dimanche du temps ordinaire - Année B - 25 août 2018 - Ingré


La Parole de Dieu qui nous venons d’entendre n’a pas été écrite pour la fête à Ormes, mais elle   se   révèle,   comme   toujours,   étonnement   actuelle.   D’habitude,   les   jours   de   mémoire nationale, sur la Place du Souvenir qui relie l’Eglise à la Mairie, nous entendons des discours destinés à nous mobiliser dans le sens de la liberté, l’égalité, la fraternité.

Ici,   nous   entendons   une   parole   Autre,   qui   s’adresse   à   tous.   Elle   nous   invite   à   choisir   en connaissance de cause ce Dieu qui nous rend libres, et à vivre en en conséquence.

La Bible nous raconte  (1e lecture) comment les tribus d’Israël sont devenues peu à peu un peuple  jusqu’à   leur   arrivée   en  Terre   Promise.  L’assemblée   de   Sichem  se   situe   à   un moment déterminant de  leur histoire. Josué somme le  peuple de faire un choix clair :  servir les dieux étrangers ou continuer de suivre le Seigneur qui les a guidés tout au long de leur parcours. Leur réponse est claire : C’est lui qui nous a protégés, nous voulons servir le Seigneur, c’est lui notre Dieu. Nous savons qu’ils n’ont pas toujours été fidèles à cet engagement.

Dix  siècles plus  tard,  l’histoire se  répète  avec  Jésus. Lui  aussi  pose la  question décisive :

Voulez-vous partir vous aussi ? Il faut dire que Jésus vient de multiplier les pains pour la foule ;

comme ils en redemandent, il leur montre que ce pain-là n’est qu’un signe et qu’il est, lui, le pain de Dieu. Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel, si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair donnée pour la vie du monde.

Nous qui héritons de ce signe après 20 siècles de vie d’Eglise, réactualisé en chaque messe, nous

disons Amen en communiant au Corps du Christ, mais en comprenons-nous tout le sens ? N’est-ce

pas tous les jours qu’il nous fait re-choisir le Christ, comme les époux se redire Oui tous les jours ?

 

Qu’apprenons-nous de ces deux récits ?

-   Que  nous ne  pouvons  pas  bien   vivre   ensemble   sans   nous   référer  à   des   valeurs  qui  nous dépassent, la fraternité, le bien commun, que nous avons à recevoir et à transmettre ; c’est le rôle des parents puis de toutes sortes d’enseignants et éducateurs.

- Que  nous ne sommes pas notre propre référence. Ceux qui se prennent pour Dieu sont des dictateurs, petits ou grands : c’est moi qui décide ce qui est bien, je suis votre seul guide. Ceux-là sèment la mort, en politique, en famille, en religion.

- Que nous sommes tous appelés à faire des choix libres, en conscience. Je le vois bien dans les

préparations au mariage, la première grande question est : suis-je vraiment libre de m’engager avec

cette personne à la fidélité pour la vie ?

- Que le Dieu de Jésus-Christ, Père, Fils et Esprit est le seul  qui nous  rend libres, qui ne s’impose  jamais.  Voulez-vous me quitter vous aussi ?  Jésus en prend le risque. Qu’il n’enferme personne dans son choix, ni ses actes, ni ses prises de position, qui ne juge pas, mais qui ne cesse d’appeler à une relation personnelle avec lui de confiance, de dialogue, d’amour filial et fraternel.

Nous avons un exemple dans la lettre de Paul aux chrétiens d’Ephèse, à travers ce bout de phrase étonnant :  Femmes, soyez soumises à vos maris. Certains rigolent, d’autres sont choqués.

Normal. Paul, citoyen romain contemporain de Jésus, écrit à des gens qui ne pouvaient concevoir l’égalité des sexes comme nous aujourd’hui, la femme était toujours désignée par rapport à son mari.

Mais  il y a la suite : comme l’Eglise se soumet au Christ. Et vous les hommes, aimez votre femme à

l’exemple du Christ, sous-entendu, qui a donné sa vie pour son Eglise.

Il faut donc comprendre, non pas : obéissez, mais  soyez des soutiens les uns pour les autres.

Vous que le baptême a unis au Christ, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus, dit aussi Saint

Paul. La relation entre la femme et son mari doit précisément se vivre dans  un esprit de service, de

responsabilité et d’amour mutuels.

Nous voyons bien que ce chemin, à  la suite du Christ, est le plus libérant, en  même temps qu’exigeant, un chemin de joie, sans cesse à reprendre.

Seigneur Jésus, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.

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