dimanche 11 avril 2021

Homélie du Père Louis Raymond pour ce deuxième dimanche de Pâques

 Homélie du 2 ème dimanche de Pâques 11-04-2021


Les portes étaient verrouillées. Les Apôtres étaient enfermés dans la peur. Et il y avait de quoi avoir

peur. Ce qui s’était passé avec Jésus n’était pas rassurant pour ses disciples. Mais Jésus ressuscité

vient de triompher de la mort et il ne craint pas les portes fermées, comme il ne craint pas non plus

les cœurs fermés. Thomas n’était pas prêt à croire en la résurrection. Jésus va lui dire : « Mets ta

main dans mon côté. Touche mes plaies. Sois croyant ! » Et Thomas devient croyant et sera un des

Apôtres qui annonceront le Ressuscité. Oui, le Christ ne s’offusque pas du manque de foi. Il

comprend bien que ce qui lui est arrivé suppose une bonne dose de foi. Ressusciter d’entre les morts,

après cette mort atroce que Jésus a subie, peut laisser libre cours au doute. Jésus connait le cœur de

l’homme. Il sait que la foi ne va pas de soi ; Et nous savons, nous, que notre foi est fragile et ne va pas

encore de soi encore aujourd’hui.

Notre Eglise est en butte à bien des contradictions. Elle qui devrait être la première à témoigner de la

Résurrection du Christ est souvent assez terne et même peureuse. Elle a bien du mal à être à la

hauteur de l’enjeu que le Christ a mis entre ses mains. Elle doit être aux avant-postes pour redire

l’Espérance, pour redire la beauté de la vie, pour prendre soin de la création et en tout premier lieu

de l’homme créé à l’image de Dieu. Elle doit dénoncer tout ce qui peut entacher le projet de Dieu en

humanité. Elle se doit d’être du côté des plus vulnérables de nos frères et sœurs et toujours du côté

de la Vie. Témoin du Ressuscité, elle ne doit pas vivre dans la peur. Mais l’Eglise est faite d’hommes

et de femmes vulnérables, influençables, attirés par de nombreux faux-semblants de bonheur et de

courte vue.

Oui, parfois, l’Eglise que nous formons verrouille toutes les portes et a peur. Elle a alors du mal à être

témoin du Ressuscité. Moi, je prie souvent Saint Thomas qui, après avoir douté, est capable de dire :

« Mon Seigneur et mon Dieu ». Il faut le courage de la foi. Il faut lâcher prise afin de rendre à Dieu

cette possibilité de se faire reconnaître. Si je suis plein de moi-même, jamais le Christ ne pourra avoir

une vraie place dans ma vie. Si l’Eglise ne fait que se regarder dans un miroir, elle ne sera jamais

l’Eglise du Christ, l’Eglise du Ressuscité. Il faut qu’elle ait le courage de sortir d’elle-même comme le

Christ est sorti de son tombeau pour annoncer la Vie.

Ce temps de Pâques est une chance pour nous. Il nous met devant la Résurrection du Christ. Ne

sommes-nous pas tellement habitués à la résurrection, au point de ne plus voir l’extraordinaire, le

merveilleux cadeau qui nous est fait ? Le Christ sorti du tombeau redonne vie à nos vies d’hommes et

de femmes et tous nos gestes peuvent devenir gestes de résurrection. Ces jours-ci, une dame de 93

ans me téléphonait et me disait qu’elle préparait la messe pour ses obsèques. Et elle était

intarissable sur sa longue vie vécue avec son mari Jean décédé il y trois ans. Dans sa bouche je le

voyais revivre et je voyais revivre tous les moments de bonheur, tous ces temps vécus autour de la

musique qu’ils aiment tant tous les deux et qu’ils savaient faire partager à tant de jeunes et de moins

jeunes. La résurrection, c’est faire revivre tout ce qui est merveilleux dans nos vies, dans la vie du

monde. Pour cette personne comme pour son mari, la pratique religieuse était le soutien

indispensable. Aujourd’hui encore elle a apprécié les célébrations de Pâques de sa paroisse. La

résurrection est en marche aujourd’hui pour elle au moment où elle se prépare au passage.

Pâques encore confiné ! Je pense à François notre Pape et ses gestes toujours pleins de sollicitude. Je

pense à son appel à ce que les vaccins ne soient pas confisqués par les riches que nous sommes. Je le

vois aller célébrer avec le Cardinal BECCIU qu’il a pourtant relevé de son poste prestigieux dans la

Curie Romaine. Je pense à son voyage en Irak contre l’avis de tous ses conseillers. Croire dans le

Ressuscité lui donne cette force extraordinaire. Qu’il nous donne cette volonté de vivre à nous aussi !


Que nos Alléluia résonnent au cœur de nos vies personnelles et dans nos communautés ! « Le Christ

est vivant, Alléluia, il est parmi nous, Alléluia. Bénis soit son nom par tout l’univers Alléluia ! »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

N'hésitez pas à laisser votre commentaire sur cet article.