lundi 31 octobre 2016

Homélie du Père Jacques PISSIER (31è dimanche - année C - 30 octobre 2016)


Jésus est venu chercher et sauver ce qui était perdu : comment entendons-nous cela ?

 

A Jéricho, c’est comme à Rome : nous étions 34 prêtres dont notre évêque la semaine

passée à l’audience du Pape. Tout le monde veut le voir, le prendre en photo, être pris avec lui

ou le toucher. Qu’est-ce que cela révèle ?

Zachée est mal dans sa peau. Il est riche, il a un pouvoir certain, il passe pour un

collaborateur, pire un escroc, il se voit tout petit. Quand il apprend que Jésus, cet homme de bien,

passe sur le chemin de Jérusalem, il court grimper sur un arbre pour le voir.

Sa curiosité révèle sans aucun doute une quête intérieure.

Jésus passe et le voit. Pourquoi Jésus est-il passé par là ? demande le Curé d’Ars.  Il

vous dira qu’il y a un homme nommé Zachée, qui passe pour un pécheur public et qu’il veut aller

voir s’il peut le sauver. Comme un bon père qui a perdu son enfant, il l’appelle : « Zachée. descends,

car c’est chez toi que je veux aller demeurer aujourd’hui ».

Mettons-nous à la place de Zachée. Si nous sommes là aujourd’hui, c’est bien que nous

attendons quelquechose de Dieu, qu’il a fait naître en nous le désir de le voir, le rencontrer, l’entendre,

sentir son regard se poser tendrement sur nous, comme Jésus sait le faire (sur le jeune homme

riche et inquiet, sur Pierre qui vient de le renier…).

Mais quelquechose nous en empêche : la foule, une réputation, la honte, une situation morale ou

religieuse, pas bien dans notre peau, incompris, mal-aimés.

Zachée, nous dit Jésus en nous appelant par notre nom, descends vite ! Arrête de te

regarder, de te comparer, aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison.

Inouï. La miséricorde de Dieu est pour moi. N’aie pas peur, laisse-toi regarder par le

Christ, car il t’aime. Le Fils de l’Homme est venu chercher et sauver ce qui était

perdu. Nous en sommes. Le Seigneur nous cherche, nous aussi, dans notre quête de vérité,

notre soif de liberté, de dignité, de confiance en la vie.

Le Seigneur passe dans nos vies, il pose sur nous son regard, un regard qui nous fait

grandir, qui nous remet debout. Il n’est pas de situation morale ou religieuse qui puisse

empêcher Jésus de se faire inviter chez qui que ce soit.

Et rappelons-nous, en cette année de la Miséricorde, que le Sacrement du pardon est à

notre disposition : pour entamer un dialogue avec le Seigneur, recevoir dans la joie son

pardon et s’engager à réparer nos torts. Ne le remettons pas à plus tard. (Ingré, 18 h avant la

messe).

Prenons aussi conscience que nous avons à imiter le Seigneur de tendresse, à aimer à la

manière de Dieu, lent à la colère et plein d’amour dit le psaume, à accomplir les œuvres de

miséricorde.

Ainsi nous serons à la fois Zachée et Jésus, ou plutôt disciples-missionnaires du Christ,

comme dit le Pape. Aujourd’hui encore le salut de Dieu vient jusqu’à nous. Il vient

demeurer dans nos maisons.

31è dimanche – année C.

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