lundi 18 décembre 2017

Homélie du Père Jacques PISSIER - 3 ème dimanche de l'Avent - Année B - 16 décembre 2017


                                         Johnny et Jean Baptiste

 

Je ne suis pas un fan de Johnny, mais je n’ai jamais porté un crucifix aussi grand que lui sur ma poitrine. Le jour de son enterrement à l’église de la Madeleine à Paris, 1000 personnes étaient là et plus d’un million devant la télé. Johnny les a emmenés à l’église ! Il a été un signe pour beaucoup, sans doute d’une quête de sens dont l’Eglise du Christ n’est pas absente.

Jean-Baptiste a fait signe, par son style de vie au désert, vêtements et nourritures spartiates, selon 3 évangélistes.

Saint Jean lui, insiste sur le signe qu’il propose, le baptême dans l’eau du Jourdain.

Là est sa différence : s’il attire les foules, ce n’est pas sur le devant de la scène pour se faire applaudir, mais pour renvoyer les gens vers un Autre, pour leur faire faire demi-tour (en ski, une conversion) vers Celui qui est tout autre que lui. Je ne suis pas Celui que vous cherchez, Messie ou Christ, nouvel Elie ou prophète annoncé par Moïse : c’est lui !

Moi, je ne suis même pas l’esclave bon à défaire ses chaussures, je ne suis que la voix qui annonce  celui  qui   est  la   vraie   Parole,   je   ne  suis   que  la lampe  qui annonce  la   vraie Lumière.  Lui, il faut qu’il grandisse et moi que je diminue. Jean-Baptiste a conscience qu’il doit s’effacer devant Jésus.

Cela  me   fait  penser   à   samedi  dernier. 30 couples sont  réunis pour préparer leur mariage, l’un d’eux me dit :  On a insisté pour que ce soit vous qui nous mariez, vous avez baptisé notre petite fille. Tous les prêtres entendent cela. Bien sûr cela fait plaisir, mais l’essentiel, c’est bien qu’ils se tournent vers le Christ et non qu’ils me prennent en photo.

Nous aussi  pouvons-nous  demander en quoi notre vie fait signe. Peut-être le saurons-nous par les consultations du synode ? Est-ce que nos assemblées montrent des grincheux qui s’ignorent ou des frères heureux de fêter leur Seigneur ? Est-ce que se sentent invités et accueillis les jeunes générations de moins de 29 ans, les blessés de la vie, les étrangers,  les  nouveaux   baptisés.  Est-ce   que   la   voix  de  nos  manifestations d’Eglise, réunions, catéchèse, obsèques, sacrements donnent envie d’entendre la Parole, sont-elles une lampe qui montre Jésus lumière de nos vies ?

Comment, dans le quotidien, sommes-nous habités par la Joie du Seigneur ? Cette joie, nous dit Saint Paul, ne s’exprime pas par des élans incontrôlables hors de la réalité, mais dans la certitude que le Seigneur est déjà là, au milieu de nous, qu’ il nous donne la force de faire évoluer les situations difficiles.

La joie ne s’achète pas comme un jouet, elle se reçoit avec le cœur. Elle est un don que Dieu fait à celui qui croit et qui aime son frère dans le besoin.

Seigneur, fais de nous des signes de ta présence.

Seigneur, envoie-nous porter ta joie aux pauvres.

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