A l’époque du prophète Daniel, Israël est occupé par des souverains de culture grecque. Pour préserver leur propre identité beaucoup se révoltent. Des visionnaires imaginent un monde renouvelé, voué à la volonté de Dieu, un nouveau règne sous l’autorité d’un nouveau Messie, Fils d’homme. Plusieurs fois, Jésus s’identifiera à lui, en annonçant sa passion : Le Fils de l’Homme doit être livré, maltraité, on le tuera et le troisième jour il ressuscitera. Il disait ainsi son inépuisable confiance envers son Père, la victoire sur le mal et sur la mort, que nous rappelons à chaque messe.
Le dialogue entre Pilate et Jésus nous invite à choisir entre deux types de royauté. Celle de Pilate, en termes de pouvoir politique : Es-tu le roi des Juifs ? Ou celle de Jésus. Jésus ne s’est jamais attribué le titre de roi : C’est toi qui le dis. Totalement dépendant du gouverneur romain pour sa vie ou sa mort, Jésus parle du règne de Dieu, qui diffère radicalement de tous les règnes de ce monde. Rappelons-nous l’évangile de la Toussaint : Heureux les pauvres de cœur, le règne de Dieu est à eux, Heureux les doux, les artisans de paix, les miséricordieux, les affamés de justice, les persécutés à cause du règne de Dieu. Jésus s’est toujours voulu serviteur, allant jusqu’à laver les pieds de ses disciples. Un vrai renversement des valeurs de ce monde.
Cela me rappelle un jeune chef de musique dans une petite commune. En semaine il est employé communal, pour la propreté, l’éclairage et tout, mais à son pupitre de direction, c’est lui qui mène à la baguette le maire et les élus musiciens plus âgés que lui. Chacun serviteur à son tour.
Surtout, Jésus est venu pour rendre témoignage à la vérité, la vérité de Dieu qui nous aime, un témoignage jusqu’au don de sa vie. Sa royauté s’exerce dans la faiblesse, le renoncement à toute domination. Son règne, inauguré sur la Croix est visible déjà en l’humble service de ceux qui souffrent partout dans le monde, du bien vivre ensemble fraternel.
A nous d’en vivre et d’en témoigner. Y sommes-nous disposés, avec la force de son Esprit ?
C’est peut-être le sens de notre participation à cette messe, et de notre communion. Ce règne de justice et de paix, d’amour et de vérité, nous ne pourrons le faire advenir que les yeux fixés sur Jésus crucifié, qui est le Chemin, la Vérité et la Vie.
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