jeudi 24 décembre 2020

homélie du p. Jacques Pissier pour la messe de la veille de Noël

Moi, dans la crèche, j’aime bien les bergers. Parce qu’ils nous ressemblent. Ils n’ont pas la vie facile, ils vivent dehors, ils travaillent la nuit, souvent mal vus et mis à part, ils font partie des pauvres dont on ne parle pas et qui sont la majorité dans le monde. Beaucoup se retrouvent en eux. « Je suis perdue, ce virus me fait peur… mes enfants ne viendront pas me voir… J’ai fait plein de péchés, je n’ose plus entrer dans une église…si je ne trouve pas de travail… est-ce qu’on va fermer la boutique… cette nuit du monde qui dure… »
Mais Dieu aime bien les bergers, parce qu’ils prennent soin de chaque brebis, des plus faibles, de celles qui allaitent, des égarées. Il connaît leurs faiblesses et leurs craintes. Il a choisi David, un petit berger, comme roi pour son peuple. Il aime ceux qui leur ressemblent. Et parce qu’ils ont droit les premiers à la Bonne Nouvelle, Dieu a voulu leur annoncer, en premier, le don qu’il fait au monde : son propre Fils : Aujourd’hui vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Quand ils ont vu Marie et Joseph avec le nouveau-né couché dans la mangeoire, ils ont cru à ce qui leur avait été annoncé : c’est toute la gloire du ciel qui est là, sur la terre dont ils prennent soin, c’est la paix de Dieu pour eux et tous les hommes que Dieu aime. Une telle simplicité ne les a pas étonnés, elle les a ravis. Et tous les bergers du monde l’ont raconté, jusqu’à nous, messagers d’aujourd’hui.
Chers amis, ce n’est pas une belle histoire, c’est notre histoire à nous. Pour nous, ce soir, et demain, Dieu prend naissance. C’est sur terre que nous sommes invités à le reconnaître, dans nos lieux de vie, nos relations, la joie partagée, dans les pauvres, grâce à l’écoute de sa Parole, en prenant le temps de la prière, en laissant renaître le pardon. Le ciel est sur la terre, et c’est Jésus : Gloire à Dieu, paix aux hommes.
Jusqu’à la mort, Jésus va porter ce double message : Dieu, c’est le Père, et tous les hommes sont frères. Tous fragiles – on le voit avec la pandémie mondiale – et tous appelés à partager la vie de Dieu.
Et si la simplicité forcée de ce Noël était une chance ? Moins dispersés par le bruit, le nombre, les dépenses, et plus disponibles à l’accueil, à l’écoute, à la contemplation, à l’adoration. A l’écoute de Dieu : Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Un enfant nous est né, un fils nous a été donné, Conseiller merveilleux, Dieu Fort, Père à jamais, Prince de la Paix.
Oui Jésus, viens naître en nos cœurs, viens, salut du monde. Fais nous passer d’une vie sans but à la lumière de la foi, de l’agressivité à la bienveillance, de l’avidité à la sobriété, de l’égoïsme au partage.              Un petit conseil pour finir :
En vous arrêtant devant votre crèche à la maison, choisissez un berger, approchez le discrètement de l’Enfant Dieu et dites : Jésus, ce petit berger, c’est moi. Je t’offre ce qui fait ma vie, puisque c’est ce que tu aimes, je t’offre tous ceux que j’aime, et ceux qui ne savent pas que tu les aimes, et que tu viens pour eux.
Jésus, donne-nous un cœur de berger, pour mieux t’accueillir, et pour aimer comme toi ceux qui nous entourent !  Nuit de Noël 2020









































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