dimanche 12 novembre 2017

Homélie du Père Jacques PISSIER - 32ème dimanche du temps ordinaire - 11 novembre 2017


Pour comprendre cet évangile qui s’adresse à nous, je vous propose trois rencontres que j’ai faites récemment.
 
-  Un garçon, 12 ans, smartphone à la main : Dis papy, quand tu étais jeune, comment vous faisiez pour avoir des nouvelles ? On écrivait des lettres, on avait la réponse 3 jours ou 8 jours plus tard.- Jamais j’aurais pu attendre. -  Oui, il te faut tout, tout de suite !
- Un autre, 22 ans, un père souvent absent de sa vie : en dehors des petits boulots, il passe son temps chez sa mère aux jeux électroniques. Hélas il paiera plus tard le temps perdu à ne rien faire.
- Le troisième arrive à la retraite. Tout bascule, même son couple. Les petits enfants, la maman âgée, le club de marche, l’Amicale des Anciens, le jardin, la paroisse un peu. Sourd au Seigneur qui lui dit : Tu t’agites pour bien des choses : une seule est nécessaire, ou bien : Insensé, ce soir même on te redemandera ta vie ; ce que tu as accumulé, qui l’aura ?
Quand Jésus raconte cette parabole,  il sait que sa passion s’approche, le drame qui va sceller des épousailles, nos noces avec lui. Au plus fort de l’abandon sur la Croix, a lieu le rendez-vous d’amour de Dieu avec l’humanité. Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout, dit Saint Jean. Mais les disciples dormaient. Veillez et priez, leur dit Jésus.
Le même appel retentit pour nous : Veillez car vous ne savez ni le jour ni l’heure.
Que   comprendre   dans   la   parabole :  Les   jeunes   filles  représentent   la   Communauté chrétienne.   Toute   sont   actives   (leur   lampe)   mais   toutes   s’endorment.   Certaines   ont   laissé s’éteindre leur attente, elles n’ont plus d’huile.  L’époux attendu, c’est le Christ, le Seigneur ressuscité qui tarde à se manifester, mais qui viendra dans sa gloire à la fin des temps. Même Saint Paul croyait   qu’il   reviendrait   de   son   vivant,   mais   il   tarde,   alors   les   Communautés s’assoupissent.
Cette attente dure toujours. Nous ne savons pas quand le Seigneur reviendra. Nous ne savons pas quand notre monde finira, ni chacun, quand notre vie finira. Mais il sera trop tard pour recharger nos lampes. Oui, le Seigneur viendra, et nous serons jugés sur l’amour.
La condition pour entrer dans le Royaume : être prêt, une lampe à la main, avec une provision d’huile, c’est-à-dire une fidélité concrète vécue dans le quotidien - une réserve qu’il est impossible à partager - à la lumière du Christ reçue à notre baptême. Personne ne peut vivre une relation personnelle au Christ à la place d’un autre.
Le retard de l’Epoux est le temps de l’action fidèle, patiente, dans la durée.
Ne soyons pas de ceux qui vivent  dans l’insouciance vis-à-vis de l’essentiel, pris par la vitesse, les urgences  et la multiplicité des offres jour et nuit.
Prenons le temps de l’intériorité : la prière, la Parole, le silence ; enseignons-la à tout âge ; pour que nous soyons trouvés vigilants lorsque le Seigneur viendra pour notre propre Pâque, où nous serons pour toujours avec lui, avec ceux de nos proches qui nous aurons précédés ou qui nous suivront en Dieu.
Que le Seigneur nous accorde la Sagesse des veilleurs aux lampes allumées, dans le service quotidien de leurs frères et dans l’amour vécu au jour le jour.

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