dimanche 4 mars 2018

Homélie du Père Jacques PISSIER - 3ème dimanche de carême - Année B - 3 mars 2018 - Ingré


De   dimanche   en   dimanche   de   Carême,   j’essaie   de   vous   faire partager  l’extraordinaire nouveauté et dignité de notre être de baptisés. Mais c’est d’abord à partir du Christ que cela nous est donné.

Alors que beaucoup voient l’Eglise nous imposant un carcan moral ou des rites dépassés, Dieu nous fait entendre une Parole qui nous rend libres. Quand Dieu offre son Alliance, d’abord avec Noé (1er

 dimanche), puis avec Abraham (2e dimanche), aujourd’hui c’est avec Moïse à qui il donne sa loi. Quand j’étais enfant, on apprenait les commandements de Dieu par cœur : Un seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement… Aujourd’hui ils découvrent les Paroles de vie par des vidéos et découvrent quels comportements humains sont compatibles ou non. Très intéressant.

D’après  vous,  par  quoi  commencent  les  dix   commandements ?  Tu  n’auras  pas d’autre  dieu… ?  Non.   Je   suis   le   Seigneur   ton   Dieu   qui   t’ai   fait   sortir   de   la   maison d’esclavage.  Et   donc,   n’y   retourne   pas !   Deviens   libre.   Et   je   te   montre   le   chemin   et comment te comporter pour être en communion avec moi. Ces dix paroles ne sont pas un nouvel esclavage mais un chemin de liberté. Et croyez-moi, beaucoup d’hommes et de femmes se comportent comme au temps des pharaons. C’est la vie humaine, dans toutes ses dimensions, si elle est vécue dans la fidélité au Seigneur, qui libère de tous les esclavages.  Les commandements du Seigneur sont vérité et vie. Combien de meurtres sont la conséquence de l’idolâtrie de l’argent, du pétrole, des marchés, du prestige, du pouvoir absolu, ou du moi-moi-moi qui seul compte, je fais ce que je veux, je décide du droit de vie ou de mort de qui je veux, je prends ce que je désire, peu importe père et père, épouse ou enfants, la terre et l’espace…

L’évangile   de   Jésus  reprend,   dépasse   et   transforme   cette   Loi   de   Moïse   en commandement d’amour, sous la forme positive des Béatitudes : Heureux les pauvres de cœur, les cœurs purs, les doux, les artisans de paix, affamés de justice, même les persécutés à cause de moi. Comme moi sur la Croix.

C’est de la folie, disent les sages, c’est de la faiblesse, disent les forts : est-ce que nous nous croyons à tout cela ? Nous vivons bien sans Dieu !

Pourtant l’apparente folie de Dieu est pour nous vérité et vie, et la puissance de Dieu, qui est celle de l’amour infini, fidèle à l’Alliance, s’exprime au plus haut point sur la Croix du Christ. Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son fils unique.

Aussi,  quand Jésus chasse les vendeurs du Temple, ce n’est pas par colère, mais pour annoncer le Temple nouveau, totalement consacré à son Père, et ce Temple, c’est lui, son Corps mort sur la Croix et ressuscité le troisième jour.

A chaque messe nous l’entendons : Ceci est le Sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et la multitude, en rémission des péchés.

Le lieu de l’Alliance et de la communion avec le Père est le Corps du Christ ressuscité, donné par amour, vainqueur de la mort.  Notre baptême fait de nous les membres de ce Corps. C’est par Jésus, avec lui et en lui que nous sommes désormais en communion avec Dieu. Sur notre chemin de Carême, nous sommes invités à épurer notre foi, démasquer nos idoles, regarder autrement nos crucifix comme sagesse et force de l’amour de Dieu, et devenir des pierres vivantes de l’Eglise, Corps du Christ, nouveau Temple de la nouvelle Alliance. Une Alliance qui n’exclut jamais, mais crée des liens jusqu’à l’universel.

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