lundi 7 mai 2018

Homélie du père Jacques PISSIER - 6 ème dimanche de Pâques - Année B - 5 mai 2018




 
Les 2 textes de Saint Jean (lettre et évangile) sont dominés par un même mot : lequel ? Amour/aimer (19 fois). De véritables hymnes à l’Amour. Il suffit d’aimer pour être proches de Dieu, puisque Dieu est Amour. Et quelle est la phrase qui commande toutes les autres ? Aimez-vous les uns les autres ? Plutôt : Dieu est Amour – Comme le Père m’a aimé moi aussi je vous ai aimés – Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. La grande Bonne Nouvelle, c’est que Dieu le premier aime parfaitement toute personne, sans condition, Et Jésus en est l’incarnation même.

Pierre, dans les Actes des Apôtres, découvre avec joie que Jésus est venu pour tous, Juifs ou païens, il n’y a pas de frontière à son Amour. Toute personne, quelle que soit son histoire, est invitée à être plongée par le baptême dans son Amour ! Et à aimer à son tour.

Des futurs mariés sont comme le prototype du croyant, quand ils découvrent avec joie que, en s’aimant même de façon imparfaite, ils font l’expérience de Dieu. Car Jean  nous dit que connaître Dieu, ce n’est pas simplement avec sa tête (même s’il est nécessaire de ne pas en rester à des notions enfantines), mais le connaître en aimant les autres à la manière du Christ : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Ce « comme » est essentiel. Il est la caractéristique du chrétien (de ses valeurs).

 Aimer peut aller jusqu’à donner sa vie comme le Christ ! Nous connaissons tous de ces personnes qui donnent leur vie goutte à goutte, pour un enfant, une personne dépendante, en danger, une cause humanitaire, l’avenir d’un peuple, une communauté chrétienne qui leur est confiée… ou spontanément, inspiré par le Christ, comme le Colonel pour sauver des otages.

Nous savons que l’amour est une expérience vitale complexe. Au-delà de l’affection et de la passion, il englobe toute la personne dans sa relation aux autres. Et cette relation reste marquée par la faiblesse et le péché, les aléas de la vie qui mettent à mal la qualité de  l’échange et du dialogue, la durée dans la fidélité, l’acceptation de la différence, la possibilité du pardon. Il peut nous être bon de relire le chapitre 4 de La joie de l’amour du pape François. Il commente chacun des 15 mots qui caractérisent l’amour dans l’Hymne à la charité de Saint Paul, 1 Cor 13. : L’amour est patient, il ne jalouse pas…

Aimer, c’est aussi prendre conscience de cette chance et cette joie d’avoir été choisis par le Christ pour être témoins de cet amour et porter du fruit ! (Vous ai-je déjà dit que dans ce texte qui se présentait à moi chaque fois que j’allais à la messe dans mon adolescence se trouve la racine de ma vocation ? Seigneur, c’est toi qui m’as choisi ? Mais pourquoi ? Ne t’inquiète pas, va, je m’occupe de te faire porter du fruit !)

Et dans cet évangile il est toujours question du NOUS. Aimer, c’est bien sûr une démarche personnelle, mais aussi une démarche communautaire en Eglise. Est-ce que les gens qui nous connaissent peuvent dire de nos communautés : Voyez comme ils s’aiment ?

Enfin, comment traduire aimer comme le Christ dans le monde violent de l’entreprise, de la santé, de l’éducation, de la politique ? Il revient à chacun de se former à la Doctrine sociale de l’Eglise, de s’aider au discernement dans des Mouvements ou groupes de réflexion, des lectures, ou d’écouter tous les matins sur RCF des témoignages pertinents d’actualité…

Préparons-nous dans la prière, l’Eucharistie, à recevoir l’Esprit de Pentecôte. A puiser notre force dans la Source de ce grand Amour dont nous sommes aimés. A en témoigner dans le service des plus petits à la manière du Christ ! 

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