mardi 29 octobre 2019

Homélie du Père Jacques PISSIER - 30 ème dimanche du temps ordinaire - année C


Cet évangile m’incite à vous faire une confidence. Confesser pour moi est un grand moment. Il arrive que quelqu’un dise : je ne sais pas par où commencer, j’ai trop de péchés, je sens alors monter l’immense miséricorde du Seigneur pour son enfant qui revient vers lui. Mais là où je suis mal à l’aise, c’est quand une personne raconte tout ce qu’elle fait de bien, et dit : non, je ne vois pas de péché, peut-être quelque gourmandise. Je suis désarmé, et je comprends la parabole de ce jour : oui, les gens sont bien comme ça. Mais pas moi. Enfin… c’est peut-être à voir…

Voilà deux hommes qui montent an Temple pour prier. Ils ont souci de leur salut, de se mettre sous le regard de Dieu. Ce n’est pas si mal. Est-ce que moi, quotidiennement, je me tourne vers Dieu avec le désir d’être ajusté à lui ?

Deux hommes franchement différents. Le pharisien, un chercheur de Dieu, observe la loi scrupuleusement, généreusement même, un vrai pratiquant, admiré par ses frères et par lui-même. Il ne prie pas Dieu, il se contemple et s’estime. Il se compare, c’est toujours dangereux. Quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je console. Il a besoin de se démarquer des autres. Un peu comme moi, quand j’entends critiquer quelqu’un, je me dis que je ne suis pas pareil, grâce à Dieu.

Il rend grâce à Dieu, non pour ce que Dieu fait pour lui, mais pour ce que lui fait. Il se gonfle d’orgueil. Tout en lui montre qu’il ne veut dépendre ni des autres ni de Dieu pour être sauvé. Quand le Synode donne des pistes de changement à opérer, je pense que les autres ont bien du travail, et moi, peut-être un tout petit peu. Respecter la planète : que les gros pollueurs commencent les premiers ; détourner de l’argent, c’est de la débrouille ; désirer l’herbe plus verte chez le voisin, c’est plus fort que moi. On peut passer son temps à se justifier.

Et puis, ce publicain, est-il fréquentable ? Il vit de la collaboration avec l’occupant, c’est bien connu, un agent de l’Etat qui ne devrait même pas venir prier ! Sauf que lui, le traficoteur, a toutes les raisons de se repentir, il reconnaît son péché, la distance qui le sépare de ce que Dieu attend de lui, et il prie son Seigneur d’avoir pitié de lui. Et Dieu l’accueille.

Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis, je sais que tu m’accueilles au moment où je t’implore. C’est de toi que je tiens mon salut, c’est par grâce que je suis aimé de toi, et non à cause de mes actions, ni de ma fidélité.

Car toi, Seigneur tu écoutes toujours la prière du pauvre. Les larmes de la veuve coulent sur la joue de Dieu, dit Ben Sirac le Sage.

Quand j’ai tenu bon, peut-être pas autant que Paul, c’est toi qui m’assistais et me remplissais de force. Fais-moi grâce, Seigneur, je suis le riche qui aime sa voix et ses biens. Apprends-moi à partager, comme tu te donnes en cette eucharistie. Donne-moi un coeur de pauvre, qui crie vers toi.
Alors c’est toi qui me rendras juste.                                                         

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