Cet évangile m’incite à vous faire une
confidence. Confesser pour moi est un
grand moment. Il arrive que quelqu’un dise : je ne sais pas par où
commencer, j’ai trop de péchés, je sens alors monter l’immense miséricorde du
Seigneur pour son enfant qui revient vers lui. Mais là où je suis mal à
l’aise, c’est quand une personne raconte tout ce qu’elle fait de bien, et
dit : non, je ne vois pas de péché, peut-être quelque gourmandise. Je suis
désarmé, et je comprends la parabole de ce jour : oui, les gens sont bien
comme ça. Mais pas moi. Enfin… c’est peut-être à voir…
Voilà deux hommes qui montent an Temple
pour prier. Ils ont souci de leur salut, de se mettre sous le regard de Dieu.
Ce n’est pas si mal. Est-ce que moi, quotidiennement, je me tourne vers Dieu
avec le désir d’être ajusté à lui ?
Deux hommes franchement différents. Le pharisien, un chercheur de Dieu,
observe la loi scrupuleusement, généreusement même, un vrai pratiquant, admiré
par ses frères et par lui-même. Il ne prie pas Dieu, il se contemple et
s’estime. Il se compare, c’est toujours dangereux. Quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je console.
Il a besoin de se démarquer des autres. Un peu comme moi, quand j’entends
critiquer quelqu’un, je me dis que je ne suis pas pareil, grâce à Dieu.
Il rend
grâce à Dieu, non pour ce que Dieu fait pour lui, mais pour ce que lui
fait. Il se gonfle d’orgueil. Tout en lui montre qu’il ne veut dépendre
ni des autres ni de Dieu pour être sauvé. Quand
le Synode donne des pistes de changement à opérer, je pense que les autres
ont bien du travail, et moi, peut-être un tout petit peu. Respecter la
planète : que les gros pollueurs commencent les premiers ; détourner
de l’argent, c’est de la débrouille ; désirer l’herbe plus verte
chez le voisin, c’est plus fort que moi. On peut passer son temps à se
justifier.
Et puis, ce publicain, est-il
fréquentable ? Il vit de la collaboration avec l’occupant, c’est bien
connu, un agent de l’Etat qui ne devrait même pas venir prier ! Sauf
que lui, le traficoteur, a toutes les raisons de se repentir, il reconnaît
son péché, la distance qui le sépare de ce que Dieu attend de lui, et il prie
son Seigneur d’avoir pitié de lui. Et Dieu l’accueille.
Mon
Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis, je sais que tu
m’accueilles au moment où je t’implore. C’est de toi que je tiens mon
salut, c’est par grâce que je suis aimé de toi, et non à cause de mes
actions, ni de ma fidélité.
Car toi,
Seigneur tu écoutes toujours la prière du
pauvre. Les larmes de la veuve coulent sur la joue de Dieu, dit Ben Sirac
le Sage.
Quand j’ai tenu
bon, peut-être pas autant que Paul, c’est toi qui m’assistais et me remplissais
de force. Fais-moi grâce, Seigneur, je suis le riche qui aime sa voix et
ses biens. Apprends-moi à partager, comme tu te donnes en cette eucharistie.
Donne-moi un coeur de pauvre, qui crie vers toi.
Alors c’est toi qui me rendras juste.
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