Homélie du Père Jacques PISSIER - 19 janvier 2019 - 2 ème dimanche du temps ordinaire - année C - Ingré

Il y   a   8   jours,   nous   recevions   au   Centre   Jean-Paul   II,  plus   de   20   couples  qui

demandent à se marier à l’Eglise, prêts à s’investir pour réussir ce plus beau jour de leur vie. Ils disent qu’en le confiant à l’Eglise, devant Dieu et leurs amis, leur engagement est plus sérieux. Certains pensent que leur bonheur vient de Dieu qui  veut  les   voir   heureux.  Nous,  les   chrétiens  souvent   traités   de   rabat-joie, savons-nous  nous   réjouir   des vrais  moments  de bonheur,  ébauche  de la   joie éternelle ? Voyez Jésus,  il inaugure sa prédication au milieu de la plus belle des fêtes humaines. Mais Saint Jean nous entraîne à voir plus loin qu’une noce sauvée de l’humiliation grâce à Jésus et à sa mère : tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. Cana est signe de quoi ?

Isaïe   nous   met   sur   la   piste,   quand   il   parle   d’un   Dieu   amoureux,   tendre, pardonnant, attentionné comme un époux, qui appelle son peuple Mon épousée avec qui il a fait Alliance. Ce jour-là, Jésus inaugure visiblement la nouvelle Alliance de Dieu avec son peuple. Repérez les indices que nous donne Jean : A Cana  l’Epouse  est  absente, remplacée par  la Communauté  des croyants,

l’Eglise, c’’est-à-dire nous.  Le marié ne fait rien, alors que  Jésus, le véritable Epoux, fournit le meilleur vin, en abondance, signe de son amour donné sans mesure.

Les serviteurs  qui savent d’où vient l’eau changée en vin sont le modèle de ceux qui cherchent la vérité en se laissant guider par la parole de Jésus. Reste Marie, discrète, attentive aux besoins, c’est elle qui suscite la manifestation de son Fils en disant aux serviteurs, et à nous aussi : Faites tout ce qu’il vous dira.

Quand Jésus l’appelle Femme, c’est-à-dire la Nouvelle Eve, comme à la Croix, il montre qu’elle réalise déjà  sa mission de Mère de  l’Eglise et  de l’Humanité qu’elle recevra au pied de la Croix, à l’Heure décisive.

Les noces de Cana  annoncent le programme de Jésus :  accomplir jusqu’au sang  versé,  symbolisé   par   le   vin,  les   noces   de   Dieu   avec   son   peuple   et l’humanité. La foi des disciples naît ce jour-là. Nous avons reconnu l’amour de Dieu et nous y avons cru, écrit Saint Jean. Croire à l’amour de Dieu, n’est-ce pas l’essentiel de l’acte de foi ?

Le plus fort de l’histoire, qui fait partie du Mystère de nos relations avec Jésus, c’est que  chaque Messe rend présente cette  Nouvelle Alliance  d’amour de Dieu pour chacun et pour tous, scellée dans le Corps livré et le Sang versé du Christ Jésus. Nous y recevons l’Esprit qui nous fait devenir ensemble le Corps du Christ, dans la diversité de nos dons, pour devenir plus fraternels, plus donnés comme Jésus, plus signes de sa Gloire au milieu des hommes.

Marie, Mère de l’Eglise, est toujours là, attentive à prier son Fils pour nous et à nous renvoyer à l’écoute de sa Parole. Cet après-midi, les échanges que nous aurons avant la Galette seront comme une suite à cette eucharistie : comment l’Eglise du Christ que nous formons est signe de sa proximité aimante pour tous ceux de notre Groupement ? Esprit-Saint, viens embraser nos cœurs !